Cette année, nous commémorons les 50 ans du décès de Bruce Lee. Cette figure clef de la culture populaire à Hong Kong, décédée le 20 juillet 1973, reste encore mythique et a profondément marqué de nombreuses générations. Un demi-siècle plus tard, retournons sur les traces de la star des arts martiaux.
Succès mondial pour Bruce Lee à partir de Hong Kong
Lorsqu’on parle d’arts martiaux, le nom de Bruce Lee s'impose comme une évidence. Ses films ont suscité un engouement sans précédent pour le Kung Fu, à Hong Kong mais aussi dans le monde entier. Bruce Lee est né aux Etats Unis d’un père cantonnais chanteur d'opéra et d’une mère chinoise, et a grandi à Hong Kong. Il est retourné en 1959 aux Etats Unis, après avoir pris de nombreux risques lors de bagarres de rue, notamment contre le fils du leader d'une triade. Il a commencé à enseigner les arts martiaux, pratique qu’il exerçait déjà à Hong Kong. Sa carrière dans le cinéma avait déjà commencé puisqu'à l'âge de neuf ans, il partageait la vedette avec son père dans "The Kid" (1950), basé sur un personnage de bande dessinée qui constitue son premier rôle titre. En parallèle de ses cours, Lee a continué sa carrière dans le cinéma, qui a pris un tournant décisif avec son rôle dans la série américaine “The Green Hornet”, où il interprétait le rôle du chauffeur Kato. Il retournera ensuite à Hong Kong pour tourner de nombreux films. Ainsi, les films "The Big Boss", "Fist of Fury" et "The Way of the Dragon", sortis entre 1971 et 1973, ont fait de Lee la première grande star internationale du cinéma d'arts martiaux. En effet, "The Way of the Dragon" est arrivé en tête du palmarès des films américains et a rapporté 130 millions de dollars dans le monde entier. Hélas, Bruce Lee n’a pu récolter les fruits de son succès car il disparaîtra à 32 ans seulement, suite à une réaction allergique au méprobamate, un tranquillisant, couplée à un œdème cérébral.
Les rôles asiatiques dans le cinema depuis Bruce Lee
La contribution de Bruce Lee au cinéma et à la philosophie des arts martiaux a inspiré de nombreux fans dans le monde entier. Aux Etats Unis, "The Green Hornet" est devenue la première série populaire présentant des arts martiaux de style asiatique. Le directeur de la série n’avait pas anticipé ce succès, et voulait d'ailleurs à l'origine que Bruce Lee se batte à l'occidentale. C’est l'acteur qui a insisté pour se battre “comme il savait le faire”. Le cinéaste Aaron Han Joon Magnan-Park, professeur de cinéma à l'université de Hong Kong, a déclaré : "Je qualifierais Bruce Lee de parangon de la réussite sinophone en matière de soft power avec des caractéristiques hongkongaises". En effet, après le passage de Bruce Lee sur les écrans de télévision américains, la vision du personnage asiatique a Hollywood a évolué. Il a pu démontrer au public occidental que les asiatiques pouvaient incarner d'autres rôles que ceux de serviteurs ou de méchants, résultats des stéréotypes racistes de l'époque. Les scènes où il met son torse à nu et montre ses muscles - ce que Magnan-Park appelle le "strip-tease kung-fu" - ont joué un rôle important car elles montrent que les corps déchirés peuvent aussi appartenir à des héros asiatiques. Bruce Lee a donc permis un changement radical des canons du cinéma de son époque.
Hong Kong, fier de son représentant
Son influence se fait encore sentir à Hong Kong, où il a passé son enfance et ses dernières années, puisqu'ont été organisés cet été des expositions et des ateliers d'arts martiaux pour marquer le 50e anniversaire de la mort de Bruce Lee. Le club Bruce Lee de Hong Kong avait déjà réussi à mettre en avant leur héros et réuni 100 000 dollars pour pouvoir ériger une statue à son honneur. Cette statue en bronze de 2,5 m, réalisée par l'artiste Cao Chong-en, se trouve encore aujourd'hui le long de l'Avenue des Etoiles, près du front de mer à Tsim Sha Tsui. Elle représente la pose classique de Bruce Lee, "prêt à frapper", telle qu'on la voit dans le film Fist of Fury de 1972. Bruce Lee reste encore aujourd’hui une figure emblématique auprès des nouvelles générations: "Chaque enfant a besoin d'un modèle, et j'ai choisi Bruce Lee", a déclaré M. Wong, 54 ans, qui dirige depuis près de trente ans le plus grand club de fans de la ville consacré à la star. Pour célébrer son héritage, le Hong Kong Heritage Museum a lancé une série de programmes en juillet dernier, comme l'exposition temporaire intitulée "Bruce Lee : un classique intemporel", des projections de certains de ses films classiques et le lancement du premier Camp Bruce Lee Hong Kong 2023 en Asie, en collaboration avec la Fondation Bruce Lee. Cinquante ans après sa disparition, l'héritage de Bruce Lee est bien vivant à Hong Kong mais aussi à travers le monde
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