Le Brunei, Cambodge, l’Indonesie, le Laos, la Malaysie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thailande et le Vietnam rejoignent l’Australie, la Chine, le Japon, la Nouvelle Zélande et la Corée du Sud dans un accord commercial couvrant 30% de la population mondiale, le RCEP. Décryptage.
Près de 10 ans de négociation
Le projet RCEP (Regional Comprehensive Economic Patrnership) a été évoqué pour la première fois lors du sommet ASEAN de 2012 dans le but de simplifier les échanges commerciaux dans la zone Asie. Malmené notamment depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, le TPP (Trans-Pacific Partnership) qui en était la première expression a depuis changé plusieurs fois de périmètre mais n’avait pas tranché sur la notion de pays d’origine, les composants pouvant être fabriqués dans plusieurs pays. Le nouvel accord simplifie tout cela, exemptant de droit de douanes tous les produits fabriqués dans la zone. L’accord porte plus largement sur les droits de douanes, les procédures, normes sanitaires, les services financiers et investissement au sein des 15 pays signataires.
L’Inde à l’écart
Même si l’accord actuel englobe de nombreux acteurs de la zone Pacifique, l’absence de l’Inde, qui aurait à lui seul représenté la moitié des échanges, est ressentie de façon importante. En effet, New Delhi n’a pas souhaité rentrer en concurrence avec les produits manufacturés chinois bon marché à l’intérieur de la zone d’échange. La conséquence est le rôle de dominant de fait de la Chine à l’intérieur de ce nouvel ensemble commercial. On note cependant qu’à ce stade, seuls les produits manufacturés sont concernés et que l’accord ne couvre pas les produits agricoles. Sont exclus également les échanges électroniques et le e-commerce, les pays ne parvenant pas à se mettre d’accord sur la régulation des échanges de données.
Le rôle de la Chine
Rien d’étonnant par conséquent à ce que les dirigeants chinois se félicitent aujourd’hui de cet accord, d’autant qu’il constitue le premier accord commercial avec le Japon et la Corée du Sud, deux acteurs économiques majeurs dans la région. Même si le contenu est encore relativement superficiel, les différences sont grandes dans cette zone du monde entre les standards de production, les systèmes juridiques et économiques et surtout le niveau de développement, rendant la signature d'un accord global complexe. Aujourd'hui, c’est clairement le moyen pour la Chine de jouer un rôle prépondérant dans le contrôle des échanges commerciaux. Après l’élection de Joe Biden comme prochain président des Etats Unis, le nouvel accord pourrait conduire les Américains à revoir leur stratégie économique et commerciale pour cette zone du monde
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