L’année 2024 est sur le point de s’achever. Au Vietnam comme ailleurs, l’heure est au bilan. Le premier constat qui s’impose, c’est qu’en l’espace de douze mois, le pays aura connu des bouleversements politiques majeurs, mais qu’aujourd’hui, il est plus que jamais en ordre de marche, à l’aube d’une nouvelle ère d’essor et de prospérité.
1 - Décès de Nguyen Phu Truong, secrétaire général du Parti communiste vietnamien
Le 19 juillet, Nguyen Phu Trong s’est éteint à l’âge de 80 ans. Il était, depuis plus d’une décennie l’homme fort du Vietnam.
Elu secrétaire général du Parti communiste vietnamien le 19 janvier 2011, il avait été reconduit dans ses fonctions en 2016 puis en 2021. Il avait en outre été Président de la République socialiste entre le 23 octobre 2018 et le 5 avril 2021, et Président de l’Assemblée nationale entre le 26 juin 2006 et le 27 juillet 2011.
Né en 1944 en banlieue de Hanoï, il avait gravi tous les échelons du pouvoir. L’un des grands faits marquants de ses mandats restera certainement la lutte sans merci engagée contre le gaspillage et la corruption, y compris au sein des plus hautes instances du parti.
2 - Une équipe dirigeante presque entièrement renouvelée
Au Vietnam, le pouvoir est réparti entre quatre hauts dirigeants : le Secrétaire général du Parti communiste (pouvoir politique), le Président de la République socialiste (pouvoir représentatif), le Président de l’Assemblée nationale (pouvoir législatif) et le Premier ministre (pouvoir exécutif).
Seul le quatrième, Pham Minh Chinh, aura débuté et achevé l’année 2024 dans le plein exercice de ses fonctions. Pour les trois autres postes, les titulaires ont changé.
Le secrétariat général du Parti est ainsi revenu à To Lam (67 ans), qui, en succédant à Nguyen Phu Trong le 18 juillet 2024, est devenu de facto le nouvel homme fort du Vietnam.
La présidence de la République, elle, aura connu pas moins de trois titulaires cette année : Vo Van Thuong, To Lam et enfin, Luong Cuong. Le premier, en poste depuis mars 2023, a démissionné le 21 mars. Le second a été élu à la présidence le 22 mai, mais a démissionné lui aussi au mois d’octobre, ayant, dans l’intervalle, pris les rênes du Parti. Le troisième, l’actuel titulaire, a été élu le 21 octobre.
En ce qui concerne la Présidence de l’organe législatif, Vuong Dinh Hue, qui en était en poste depuis 2021, a cédé la place à Tran Thanh Man, élu le 20 mai.
3 - Une nouvelle ère d’essor et de prospérité
Porté par une croissance élevée et par la révolution 4.0, le Vietnam post-covid nourrit de grandes ambitions économiques, et notamment celle de devenir un pays moderne et industrialisé en 2030 et un pays au revenu élevé en 2045. C’est en tout cas le cap qu’a fixé le nouveau Secrétaire général du Parti communiste vietnamien, To Lam, pour qui le pays est désormais entré dans une nouvelle ère, une ère d’essor économique sans précédent.
Témoin de cette volonté affichée d’aller de l’avant, le projet de ligne à grande vitesse nord-sud vient d’être avalisé par l’Assemblé nationale.
Dans l’immédiat, cette nouvelle ère se traduit par une rationalisation de l’appareil administratif, qui est appelé à devenir « concentré, épuré, puissant, efficace, efficient et performant », pour reprendre la formule en vigueur.
4 - Le Vietnam célèbre le 70e anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu
La bataille de Bien Bien Phu fait bien sûr partie des grands jalons historiques du Vietnam moderne. « La victoire qui a ébranlé le monde entier » est célébrée chaque année comme il se doit, mais pour ce 70e anniversaire, les commémorations auront été marquées par la présence, hautement symbolique, de deux invités de marque, venus de France : le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et la Secrétaire d’Etat en charge de la Mémoire et des Anciens combattants, Patricia Mirallès. Cette dernière avait d’ailleurs accordé une longue interview au Petit journal à l’occasion de ce déplacement, qui aura contribué à sceller, sinon la réconciliation déjà largement actée, l’amitié franco-vietnamienne.
5 - Le super-typhon Yagi fait 345 morts et disparus
Ce 7 septembre 2024 restera marqué d’une pierre noire, au Vietnam, qui a été frappé de plein fouet par Yagi, un super-typhon d’une violence inouïe, aux effets dévastateurs.
Le bilan humain est particulièrement dramatique, avec donc 345 morts ou disparus. Mais sur le plan matériel, là aussi, les conséquences du typhon et des crues qui s’en sont suivies sont énormes.
Une fois n’est pas coutume, c’est le nord du pays qui a été touché. La capitale, Hanoï, n’a d’ailleurs pas été épargnée. Mais c’est dans les montagnes environnantes, que les dégâts ont été particulièrement impressionnants, avec notamment des glissements de terrain meurtriers.
A lui seul, le petit hameau de Lang Nu (province de Lao Cai) symbolise bien l’ampleur de la catastrophe : presque entièrement enseveli sous la boue, il a connu un bilan humain particulièrement lourd, avec plus de 70 disparus.