Une semaine après le passage dévastateur du typhon Yagi au Vietnam, le pays tente de se relever. Avec un bilan de plus de 330 morts ou disparus et des dégâts matériels colossaux, les zones les plus touchées, notamment dans le nord, peinent à sortir de la catastrophe. Si la décrue s’amorce dans plusieurs provinces, l’ampleur des destructions et l'isolement de nombreux villages ralentissent les efforts de secours.
Le Vietnam continue de panser ses plaies, et elles sont nombreuses, tant le typhon qui a frappé le nord du pays ce samedi 7 septembre a été violent, et les pluies torrentielles qui s’en sont suivies, dévastatrices, notamment en région montagneuse. Le bilan n’a cessé de s’alourdir tout au long de la semaine, et il y a fort à parier qu’il va encore s’alourdir... Ce vendredi 13, on dénombrait 336 morts ou disparus (233 et 103, respectivement), auxquels il faut ajouter des dégâts matériels dont l’ampleur exacte reste encore à déterminer, mais qui sont bien évidemment considérables.
À Hanoï, le beau temps est revenu et le fleuve Rouge a amorcé sa - lente - décrue. Signe de ce mieux, le pont Long Bien est à nouveau ouvert à la circulation. Quant au lycée français, qui avait dû être évacué précipitamment mardi, il accueille à nouveau ses élèves, pour qui la rentrée 2024 aura pris des allures de faux départ… C’est la province de Lao Cai, tout au nord du pays, qui a payé le plus lourd tribut, avec 98 morts et 81 disparus. Le petit hameau de Lang Nu, en particulier, symbolise à lui seul toute l’ampleur de la catastrophe : enseveli sous une coulée de boue, il totalise 110 morts ou disparus. Sur place, les secouristes (359 civils et 300 militaires) sont à l’œuvre, mais à mesure que le temps passe, les espoirs de retrouver des survivants s’amenuisent.
Les inondations sèment le chaos
Sinon, sur l’ensemble de la province, les autorités estiment à 9 000 le nombre de maisons submergées, dévastées ou même emportées par les inondations. Nombreux sont les villages qui restent isolés et dont les habitants ne peuvent pas se déplacer, en raison des coulées de boue et des inondations.
Dans les localités avoisinantes, la situation n’est guère plus enviable. La province de Cao Bang a enregistré 52 victimes (43 morts et 9 disparus), celle de Yen Bai 48 (42 morts et 6 disparus), et celle de Quang Ninh 15 morts.
La décrue s’amorce
À Hanoï, en revanche, on note une amélioration. Concernant le fleuve Rouge, le niveau d’alerte a été abaissé d’un cran et le pont Long Bien a été rouvert à la circulation. Les riverains, qui avaient été évacués, commencent petit à petit à réintégrer et à remettre en état leurs logements avec un calme et une résilience qui forcent l’admiration. Par ailleurs, un peu partout en ville, les trottoirs sont envahis par des monticules de branchages ou de troncs coupés (40 000 arbres sont tombés) qui restent à évacuer. En ce qui concerne la province de Bac Ninh, la rivière Cau a amorcé une lente décrue après avoir vu son niveau monter à 7,79 mètres, soit 1,49 mètre au-dessus du troisième seuil d’alerte. Même constat à Hai Duong, où les eaux de la rivière Thai Binh commencent à baisser.
Dans la province de Ninh Binh, la rivière Hoang Long est elle aussi en décrue. Idem pour les rivières Thuong et Luc Nam, dans la province de Bac Giang. Du mieux, donc, même si la situation reste précaire. La lenteur du drainage des eaux de crue du fleuve Rouge rend les zones basses, les berges et les plaines inondables encore vulnérables, aussi bien à Hanoï qu’à Bac Giang, Bac Ninh, Thai Nguyen, Ninh Binh, Nam Dinh, Thai Binh, Ha Nam et Hai Duong.
Quid de l’électricité ?
Vendredi matin, 1 499 des 1 678 lignes à moyenne tension mises à bas par le typhon avaient été rétablies, d’après Électricité du Vietnam (EVN). Sinon, sur les 6,1 millions de foyers privés d’électricité, 5,63 avaient déjà pu voir leur approvisionnement rétabli dès jeudi matin. À Quảng Ninh, près de 1 300 employés s'efforcent de réparer les réseaux électriques malgré les conditions météorologiques difficiles. L’équipe, composée d’employés de Quảng Ninh et d’autres provinces, a été félicitée pour sa détermination à rétablir l’électricité par les autorités locales, notamment pour des infrastructures essentielles telles que les hôpitaux et les unités militaires rapporte EVN.
À noter, par ailleurs, que les réservoirs hydroélectriques du nord doivent ouvrir leurs vannes pour réguler le débit d’eau, mais qu’ils le font sous la supervision du Comité national en charge de la gestion des catastrophes naturelles.
Solidarité après la catastrophe
L’aide s’organise. Différentes organisations vietnamiennes et internationales ont annoncé la création de comptes bancaires officiels sur lesquels il est possible de faire des dons pour aider les personnes touchées directement et indirectement par le typhon.Sur les réseaux sociaux, de nombreuses images d'entraide entre citoyens ont notamment ému les internautes du monde entier.
Côté institutionnel, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Vietnam fait partie de ces organismes qui ont ouvert des comptes spécifiques (Nom du compte : QUY NHI DONG LIEN HOP QUOC TAI VIET NAM - Numéro de compte : 90154278802 - Chez Standard Chartered Bank Vietnam - Note pour la transaction : YAGI2024). À l’étranger aussi, on se mobilise pour le Vietnam. De très nombreux pays (Australie, Japon, États-Unis, Suisse…) ont proposé de l’aide et envoyé des messages de soutien à Hanoï.
J’exprime la solidarité de la France avec le Vietnam après le passage dévastateur du typhon Yagi qui a causé des centaines de morts et des dégâts considérables. Nous sommes prêts à apporter notre soutien.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 12, 2024
C’est d’ailleurs ce qu’a fait le président français Emmanuel Macron. « Je tiens à exprimer la solidarité de la France avec le Vietnam après les ravages causés par le typhon Yagi, qui a coûté la vie à des centaines de personnes et causé de graves dégâts. Nous sommes prêts à apporter notre soutien », a-t-il écrit sur X le 12 septembre.
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