Le délégué Pham Trong Nhan a récemment proposé d’interdire les ballons de gaz hilarant, également appelés « boules à rire », une substance de plus en plus consommée par les jeunes au Vietnam. Ce gaz, connu sous le nom de protoxyde d’azote (N₂O), est aujourd’hui considéré comme une menace grave pour la santé publique, en particulier lorsqu’il est utilisé en dehors de tout cadre médical.


Selon le délégué, le N₂O est un nouveau type de substance psychotrope dont les effets nocifs apparaissent rapidement. Une consommation excessive peut entraîner de graves lésions nerveuses, allant de simples maux de tête à des handicaps lourds et irréversibles, même après traitement médical. Ce gaz détruit les fibres nerveuses et provoque fréquemment engourdissements, faiblesses musculaires et paralysies, qui constituent les premiers signes d’un danger extrême.
Parallèlement à ces effets physiques, le gaz hilarant stimule intensément le plaisir cérébral, créant une dépendance rapide. Les utilisateurs sont poussés à consommer des doses de plus en plus importantes, parfois quotidiennement. La combinaison de ces mécanismes rend l’addiction particulièrement difficile à traiter, sans réelle solution efficace pour accompagner les jeunes déjà dépendants.
Une consommation qui touche principalement les étudiants
Les principaux consommateurs de ce produit sont les jeunes, et plus particulièrement les étudiants, souvent attirés par curiosité ou influence sociale. Face à la vitesse d’émergence de cette nouvelle substance, les autorités reconnaissent la difficulté pour la justice et la réglementation de suivre le phénomène. Pour de nombreux observateurs, la solution la plus efficace reste une interdiction légale claire et rapide.
Le matin du 27 novembre, Assemblée nationale du Vietnam a examiné un projet de loi relatif aux secteurs interdits d’investissement commercial. L’article 6 de ce texte prévoit déjà l’interdiction d’industries et de métiers tels que le trafic de drogues, la prostitution, l’achat ou la vente de parties du corps humain, les produits chimiques dangereux et certains minéraux spéciaux. Pham Trong Nhan a proposé d’intégrer le gaz hilarant à cette liste, le plaçant ainsi au même niveau que d’autres activités commerciales illégales, en raison de ses conséquences sanitaires et sociales.
Des exemples internationaux pour appuyer la mesure
Pour soutenir sa proposition, le délégué s’est appuyé sur l’expérience de plusieurs pays.
Le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont déjà interdit la consommation, la vente et la possession de protoxyde d’azote à des fins récréatives. D’autres pays, comme la Thaïlande, le Japon et la Corée du Sud, ont instauré un contrôle strict de la distribution et de l’usage.
Aux États-Unis, la substance est également interdite à des fins récréatives. Selon Pham Trong Nhan, ces pays font face aux mêmes difficultés juridiques et sanitaires que le Vietnam, notamment en matière de protection de la santé des jeunes.
Un vide juridique à combler en urgence
Pour le délégué, la priorité actuelle est de créer un cadre légal clair, car l’utilisation du gaz hilarant souffre aujourd’hui d’un vide réglementaire total. Cinq aspects essentiels restent non réglementés :
- absence d’autorisation officielle,
- absence de normes de qualité,
- absence de tests de toxicité,
- absence de traçabilité,
- absence de rapports médicaux obligatoires.
Le soutien du ministère des Finances
Le ministre des Finances, Nguyen Van Thang, a déclaré que son ministère approuvait la proposition visant à renforcer la gestion du gaz hilarant. Il a précisé que le ministère des Finances se coordonnerait avec le ministère de la Sécurité publique et le ministère de la Santé afin d’étudier les mesures nécessaires dans le cadre de ce projet de loi.
Sur le même sujet







