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Zone de sécurité nutritionnelle scolaire: une révolution alimentaire dans les écoles?

Le Vietnam cherche à protéger ses enfants contre l’obésité et le diabète en instaurant ce que le délégué Pham Trong Nhan appelle une « zone de sécurité nutritionnelle scolaire ». L’objectif est de créer un environnement alimentaire sain dans les écoles, en limitant l’accès aux aliments ultra-transformés riches en sucre, en sel, en matières grasses et en arômes artificiels, souvent qualifiés de « super attrayants ». Cette initiative vise à aider les élèves à adopter de bonnes habitudes alimentaires dès le plus jeune âge.

Zone de sécurité nutritionnelle scolaire: une révolution alimentaire dans les écoles?Zone de sécurité nutritionnelle scolaire: une révolution alimentaire dans les écoles?
Écrit par Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 20 novembre 2025, mis à jour le 21 novembre 2025

La « zone de sécurité nutritionnelle » repose sur une approche globale. Dans les écoles, seules les options alimentaires pauvres en sucre, en sel et en additifs toxiques seraient proposées dans les cantines et cafétérias. À l’extérieur, les commerces et publicités destinés aux enfants, tels que les boissons gazeuses, collations et fast-food, seraient interdits.

Les emballages de produits devraient comporter des avertissements clairs sur les risques pour la santé, à l’instar des balises utilisées en Argentine. L’UNICEF et l’OMS soutiennent ce modèle, qui transforme les établissements scolaires en espaces où l’accès à une alimentation saine et à de l’eau potable est prioritaire.

 

Comment sucre et gras manipulent le cerveau des enfants

Les enfants sont particulièrement vulnérables aux effets des aliments ultra-transformés. Ces produits stimulent le système de récompense du cerveau, provoquant une sécrétion accrue de dopamine et une sensation de plaisir qui incite à continuer à manger même lorsqu’on n’a plus faim. Les papilles gustatives des jeunes sont encore en développement, ce qui signifie qu’une exposition précoce au sucre ou au gras « programme » leur goût pour des aliments toujours plus sucrés ou gras.

Ainsi, des boissons comme le thé au lait, les jus aromatisés ou les collations sucrées vendues en cantine peuvent facilement créer des habitudes alimentaires difficiles à modifier. L’OMS recommande de limiter la consommation de sucre libre à moins de 25 grammes par jour, soit environ six cuillères à café.

 

Obésité infantile en hausse : un risque sanitaire et économique pour le Vietnam

La situation actuelle est préoccupante : le taux d’enfants en surpoids ou obèses au Vietnam est passé de 8,5 % en 2010 à 19 % en 2020. Cette augmentation rapide expose les jeunes à des risques accrus de diabète de type 2, d’hypertension, de troubles métaboliques précoces, ainsi qu’à des conséquences sociales et psychologiques, comme la stigmatisation.

Sans intervention, le fardeau économique lié à l’obésité pourrait atteindre jusqu’à 2 % du PIB régional d’ici 2030, et ses effets se répercuteront tout au long de la vie.

 

Les mesures envisagées pour des habitudes alimentaires durables

Pour être efficaces, ces politiques doivent être mises en œuvre de manière coordonnée entre les ministères de la Santé et de l’Éducation, les agences de régulation commerciale et les autorités locales. Parmi les mesures envisagées figurent le contrôle strict des ventes autour des écoles, l’interdiction des publicités destinées aux enfants, la mise en place d’étiquettes d’avertissement et la définition de normes nutritionnelles.

Des mesures économiques, comme la taxe « santé » sur les produits riches en sucre et en graisses, peuvent également inciter à des choix alimentaires plus sains et financer des alternatives nutritives comme les fruits, légumes et l’eau potable.

 

Protéger les enfants plutôt que restreindre : la nutrition scolaire, un investissement

Enfin, ces initiatives ne visent pas à restreindre la liberté des consommateurs, mais à protéger un groupe vulnérable : les enfants. À l’instar des avertissements sur le tabac, elles permettent d’informer et de créer un environnement plus sûr.

Des exemples internationaux, comme au Mexique, montrent que les taxes sur les boissons sucrées réduisent la consommation, surtout parmi les populations à faible revenu, tout en encourageant des choix plus sains. Investir dans la nutrition scolaire constitue donc une stratégie à faible coût mais à fort impact pour assurer la santé et le développement futur des enfants.

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