Les mesures annoncées cette semaine par le ministère de la Santé pour les touristes étrangers auront fait l’effet d’une douche froide. Les professionnels du tourisme estiment en effet qu’elles sont de nature à dissuader les voyageurs de se rendre au Vietnam.
La réouverture du et au tourisme international approche à grand pas puisqu’elle est programmée pour le 15 mars. Aussi le ministère de la Santé en a-t-il précisé les modalités en début de semaine, et c’est là que le bât blesse.
Première pierre d’achoppement: la recommandation faite aux touristes de ne pas quitter leurs lieux d’hébergement durant les 72 premières heures de leur séjour (la recommandation devient obligation pour les 24 premières heures), à moins d’accepter de se soumettre à des tests covid quotidiens.
Seconde pierre d’achoppement: l’obligation de produire à l’arrivée au Vietnam, un résultat de test PCR effectué dans les 72 heures qui précèdent (le ministère du Tourisme avait, dans un premier temps, évoqué la possibilité d’un test antigénique rapide).
Troisième pierre d’achoppement: l’obligation, pour les enfants dont l’âge est compris entre 2 et 12 ans et qui ne sont pas vaccinés de ne pas quitter leurs lieux d’hébergement pendant 7 jours et d’y subir des tests quotidiens.
Lever de boucliers, chez les voyagistes vietnamiens
Pour Nguyen Tien Dat, le directeur général d’AZA Travel, ces mesures sont incohérentes, aussi bien en termes de développement touristique qu’au regard de la politique du “vivre avec”, prônée par le gouvernement.
“En ce moment, le Vietnam enregistre plus de 100.000 cas quotidien et les touristes étrangers ont plus de chance d’être contaminés par des Vietnamiens que d’en contaminer!”, a-t-il fait remarquer à nos confrères de VNExpress International.
Même son de cloche du côté de Pham Ha, le PDG de Lux Group, qui déplore que de telles mesures viennent s’ajouter au retard pris par rapport à d’autres pays de la région en matière de réouverture.
“Avec de telles règlementations, je ne vois pas comment le tourisme va pouvoir repartir”, a-t-il déclaré.
Des règles strictes pour voyager au Vietnam
Cao Tri Dung, le président de l’association du tourisme de Da Nang, est lui aussi amer. D’après lui, ce protocole mis en place par le ministère de la santé compromet la reprise du secteur touristique, l’un des plus durement impacté par la crise sanitaire.
“L’industrie touristique attend l’arbitrage du Premier ministre”, a-t-il ajouté.
La question a en tout cas été soulevée en début de semaine au cours d’une conférence de presse donnée par Le Thi Thu Hang, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui s’est contentée de faire observer que la réouverture programmée pour le 15 mars concernait tout aussi bien les touristes que les personnes désireuses de venir étudier, travailler ou investir.