Chaque année, le 20 novembre, écoles, collèges, lycées et universités du Vietnam se parent de fleurs et de couleurs pour célébrer la Journée des enseignants. Véritable institution nationale, cet événement met à l’honneur celles et ceux qui transmettent le savoir. Dans un pays profondément marqué par la tradition confucéenne, l’enseignant occupe une place à part dans la société.
Pour comprendre l’origine de cette fête, il faut remonter à 1949, lorsque la Fédération internationale syndicale de l’enseignement, créée trois ans plus tôt à Paris, adopte une charte en quinze points visant à défendre les droits et la mission éducative des enseignants.
Le Vietnam, devenu membre de la Fédération en 1953, choisit d’en célébrer l’esprit en consacrant le 20 novembre à la « Journée de la Charte des enseignants ». La première célébration a lieu en 1958, alors que le pays est encore divisé.
Après la réunification de 1975, le 20 novembre devient la journée de l’Éducation nationale, avant qu’un décret gouvernemental du 28 septembre 1982 n’institutionnalise officiellement la Journée des enseignants vietnamiens telle qu’elle est célébrée aujourd’hui.
Une tradition solidement ancrée
Dans la culture vietnamienne, l’enseignant bénéficie d’un statut singulier. Héritage du confucianisme, le respect envers le maître (tôn sư trọng đạo) fait partie intégrante des valeurs familiales. Autrefois, on enseignait même aux enfants que le maître devait être respecté au même titre que leurs parents, héritage de la triade symbolique confucéenne : roi, maître, père.
Le jour venu, ou le jour ouvrable le plus proche, les écoles organisent une cérémonie où les enseignants sont chaleureusement honorés. Discours, bouquets, chansons et petites scènes préparées avec soin rythment la matinée. Dans le primaire, les classes réalisent souvent de grands panneaux décorés de poèmes et de messages rédigés par les élèves.
Au-delà du cérémonial, la coutume veut que les enseignants reçoivent des cadeaux. Les parents d’élèves se regroupent souvent pour offrir un présent collectif, mais les initiatives individuelles sont courantes, notamment chez les plus jeunes, qui apportent dessins, cartes ou petits objets choisis avec soin.
Retrouver ses anciens maîtres
Autre tradition bien ancrée : revenir saluer ses anciens professeurs. Pour les étudiants comme pour les jeunes professionnels, ces visites sont l’occasion de remercier ceux qui ont marqué leurs premières années d’apprentissage. Des retrouvailles souvent empreintes d’émotion.
Les enseignants étrangers travaillant au Vietnam ne sont pas oubliés : ils sont souvent particulièrement célébrés, signe de l’ouverture du pays et de la reconnaissance envers tous ceux qui contribuent à l’éducation.
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