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GRIPPE AVIAIRE - Un nouveau décès et plus de 20.000 volailles abattues à Hong Kong

 

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Quelques jours seulement après le début de tests de dépistage à grande échelle dans l'ancienne colonie britannique, Hong Kong a découvert un foyer de grippe aviaire H7N1 parmi des volailles importées du Guangdong. Mardi, les autorités ont procédé à l'abattage de plus de 20.000 volailles (poulets, faisans, pigeons?) du marché en gros de Cheung Sha Wan, suscitant de vives protestations de la part des grossistes et producteurs locaux.

Abattage et fermeture du marché de Cheung Sha Wan

L'abattage, débuté dans la matinée s'est achevé vers 23H, a confirmé mardi tard dans la soirée le ministère de l'Agriculture, de la pêche et de l'environnement. Les poulets ont été tués chimiquement puis enfouis dans une décharge, selon les informations du communiqué.
L'approvisionnement en volaille des fermes de Hong Kong a également été provisoirement suspendu.
Le marché de Cheung Sha Wan, seul marché de volaille en gros de Hong Kong, sera fermé pendant 3 semaines pour désinfection. Aucune volaille vivante ne pourra donc être vendue ou importée durant cette période.

Colère des grossistes et producteurs locaux

A quelques jours du Nouvel An chinois, le chef de l'exécutif, Leung Chun-ying, a mis en doute la pertinence de cette habitude de consommation. "C'est la 5ème fois à Hong Kong  depuis 1997 que des volailles sont testées positives au virus de la grippe aviaire. Devons-nous continuer à consommer des poulets achetés vivants ? Les Hongkongais devraient se pencher sur la question", a-t-il déclaré à la presse.

Grossistes et producteurs locaux sont quant à eux très remontés contre le gouvernement à qui ils reprochent de ne pas avoir arrêté les volailles à la frontière. "Maintenant, les poulets en provenance de Chine se trouvent mélangés avec des poulets locaux sur le marché de gros et tous doivent être abattus", a déploré le grossiste Cheng Chin-keung interrogé par le South China Morning Post. Des manifestants ont même tenté d'acheminer un camion chargé de volailles vivantes à la Maison du gouverneur mardi en fin d'après-midi mais la police les a stoppés sur Upper Albert road, l'incident provoquant encombrements et embouteillages.

Il faut dire que les fermes locales se retrouvent avec des centaines de volailles invendables sur les bras. Elles s'inquiètent également d'une contamination éventuelle de leurs exploitations. Tous craignent surtout de perdre des millions de HKD en cette période de fête où chaque année les ventes de volailles font florès : chaque jour 20 000 volailles étaient jusqu'ici mises sur le marché dont 7000 importées.

Malgré les revendications des mécontents, la mise en quarantaine des volailles d'importation à la frontière s'avère pour le moment impossible par manque d'infrastructure mais le ministre de la Santé a cependant annoncé que le gouvernement envisageait un "mécanisme" pour distinguer les poulets locaux des volailles importées. Un dédommagement des grossistes et producteurs pour les pertes subies est également à l'étude.

En Chine, bilan provisoire de la grippe aviaire : 254 personnes infectées, 65 morts

Les mesures radicales décidées en début de semaine interviennent seulement quelques jours après la mise en place de tests sérologiques à grande échelle pour la souche H7 du virus de la grippe aviaire en Chine et à Hong Kong. Les virus de sous-type H7 qui circulent normalement chez les oiseaux avaient largement épargné l'homme jusqu'à l'apparition du virus H7N9 l'an dernier en Chine où sa propagation semble avoir été favorisée par les marchés de volailles vivantes. Depuis l'hiver 2013, ce dernier a infecté environ 254 personnes en Chine, faisant au moins 65 morts selon des bilans officiels. Les scientifiques redoutent qu'une mutation d'une des souches virales de la grippe aviaire favorise des contaminations d'homme à homme, ce qui pourrait déclencher une pandémie.

Déjà 3 décès à Hong Kong

A Hong Kong, deux hommes sont décédés en décembre et janvier après avoir contracté le virus à Shenzhen. Un troisième de 75 ans est mort hier matin dans les mêmes circonstances. Le territoire est particulièrement attentif à la propagation du virus après l'épidémie de Sras en 2003, qui avait fait 299 morts et infecté environ 1.800 personnes.

Florence Morin (www.lepetitjournal.com/hong-kong) jeudi 30 janvier 2014

Crédits photos : Wikimédia Commons