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25 septembre : journée du drapeau franco-ontarien, 50 ans d’histoire et de fierté

Lancée en 1975 à l’Université de Sudbury, la bannière franco-ontarienne devient officiellement un emblème reconnu de la province. Depuis 2010, le « Jour des Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens » célèbre cette fierté collective. À l’occasion du 50ᵉ anniversaire du drapeau, examinons le chemin parcouru, les enjeux actuels et les perspectives d’avenir.

Levé du drapeau à l'université de SudburyLevé du drapeau à l'université de Sudbury
La Représentation de l’OIF pour les Amériques (REPAM) aux célébrations du 50ᵉ anniversaire du premier lever du drapeau franco-ontarien à l’Université de Sudbury. Photo REPAM - LinkedIn
Écrit par LePetitJournal Francophonie
Publié le 26 septembre 2025

 

« Un pont entre deux cultures et entre les saisons »

 

Le drapeau franco-ontarien a été élevé pour la première fois le 25 septembre 1975 sur le campus de l’Université de Sudbury. Sa conception, due à Gaétan Gervais et Michel Dupuis, mêle le vert (été), le blanc (hiver), le fleur-de-lys (héritage francophone) et le trille (symbole de l’Ontario). Ce drapeau n’est pas seulement un dessin : il est né d’un désir de visibilité au sein d’une province majoritairement anglophone.

 

 

Le trille, emblème floral de l’Ontario

Le trille blanc (Trillium grandiflorum) est une fleur sauvage qui pousse dans les sous-bois de l’est du Canada. Avec ses trois grands pétales blancs et ses trois feuilles vertes, il symbolise la nature et l’identité de l’Ontario.

Adopté comme emblème floral officiel de la province en 1937, le trille figure dans le logo du gouvernement ontarien et dans de nombreuses institutions publiques.

Sur le drapeau franco-ontarien, il représente l’Ontario, en dialogue avec la fleur de lys qui incarne la francophonie. Ensemble, ces deux symboles traduisent l’union des cultures et des histoires.




 

De l’ombre à la reconnaissance officielle

Malgré un usage populaire dès les années 1970, ce n’est qu’en 2001 que l’Assemblée législative de l’Ontario l’a reconnu comme emblème officiel de la communauté franco-ontarienne. Puis, en 2010, la province a institué le 25 septembre comme « Jour des Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens ».

Plus récemment, en 2020, une loi a étendu ce statut pour faire du drapeau un emblème officiel de la province d’Ontario. Ces jalons législatifs confirment que le drapeau est passé du statut d’icône locale à un symbole institutionnel.

 

 

Célébrer en 2025 : le cinquantenaire mobilise les communautés

L’édition 2025 du Jour franco-ontarien revêt une couleur particulière : on y célèbre les 50 ans du drapeau.  À Sarnia, une petite ville située aux abords du Lac Huron, des centaines d’élèves ont participé à une cérémonie, où 25 drapeaux ont été hissés — « avec deux personnes par drapeau pour souligner le 50ᵉ », selon Tanya Tamilio, présidente du Centre communautaire Francophone de Sarnia.

Partout, défilés tintamarres, discours et levées collectives prennent le vert et blanc comme couleur de revendication et de partage. L’énergie de cette journée rappelle que le drapeau n’est jamais figé : il vit à travers les générations.

La Représentation de l’OIF pour les Amériques (RAPAM), quant à elle, a eu l’honneur de participer aux célébrations du 50ᵉ anniversaire du premier lever du drapeau franco-ontarien à l’Université de Sudbury. Un moment empreint de fierté et de mémoire collective, qui rappelle l’importance de la langue française et de la culture francophone en Ontario et partout dans les Amériques.

 

 

À travers ce drapeau vert et blanc, c’est toute une communauté qui affirme son identité, son histoire et son avenir. 

 

 

 

 

Fierté, défis et avenir de la francophonie ontarienne

Le drapeau incarne une fierté identitaire forte : il rappelle que l’Ontario francophone n’est pas une survivance, mais un acteur à part entière de la province. Mais cette francophonie fait face à des défis : récession des services en français, pression linguistique, maintien des écoles et institutions francophones.

Pour beaucoup, l’enjeu est clair : « c’est aux jeunes de garder le bilinguisme vivant », souligne une représentante de la Francophonie. Le drapeau devient alors un étendard de résistance tranquille, mais nécessaire.

 

 

Un drapeau tourné vers l’avenir

Le 25 septembre offre plus qu’une commémoration : c’est une invitation à renouer avec l’histoire, à ranimer le dialogue et à imaginer la francophonie ontarienne de demain. Jusqu’où ce symbole pourra-t-il pousser la réflexion collective — vers un renforcement institutionnel, une éducation bilingue renouvelée, ou une souveraineté culturelle renforcée ? C’est un chemin que chaque Franco-Ontarienne et Franco-Ontarien est libre de tracer — vert et blanc en mains.

 

 

D'autres festivités à venir : La parole aux livre met à l'honneur le drapeau franco-ontarien

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