

La députée UMP de la 16e circonscription de Paris, Françoise de Panafieu, est en course pour obtenir le premier poste de Défenseur des droits. La fonction lui permettrait de se retrouver à la tête d'une organisation en rassemblant cinq existantes, une belle revanche pour celle qui a toujours été devancée de peu
Françoise de Panafieu (Photo AFP) a été adjointe au maire de Paris sans interruption de 1980 à 2001, députée et maire de plusieurs arrondissements de Paris, mais elle n'a presque jamais occupé le devant de la scène. Qu'il s'agisse des municipales de Paris en 2008 qu'elle perd en faveur de Bertrand Delanoë, ou du poste de ministre du Tourisme qu'elle n'occupe que six mois sous le gouvernement Juppé, cette fille de ministre aura souvent dû essuyer des échecs.
La politique, une histoire de famille
Née Françoise Marie-Thérèse Missoffe, le 12 décembre 1948, l'actuelle députée baigne dès son enfance dans le milieu politique. En effet, son père, François Missoffe a été ministre de la Jeunesse et des Sports de Georges Pompidou et sa mère, Hélène de Mitry a occupé la fonction de Secrétaire d'Etat à la Santé dans le gouvernement de Raymond Barre. L'aînée d'une famille de huit enfants se lance ainsi dans la course au pouvoir après avoir obtenu une Licence en Sociologie et un diplôme de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris. Dès 1974, à 26 ans, elle devient assistante parlementaire de son père, lui-même député gaulliste du 17e arrondissement de Paris. Elle occupe ensuite pendant plus de 20 ans le poste d'ajointe au maire de Paris, combinant cela à son rôle de député et/ou maire des 16e; 17e et 18e circonscriptions de Paris.
Des polémiques
Certaines prises de positions ne l'auront pas toujours servie. Ainsi, elle s'est déclarée également favorable à la réouverture des maisons closes. A Paris, elle s'est affichée contre la présence de Bertrand Delanoë dans le cortège de la Gay Pride. Dernière polémique en date, en 2009, Françoise de Panafieu transmet au ministère de la Culture le courriel de Jerôme Bourreau-Guggenheim, cadre chez TF1, qui va à l'encontre de la loi HADOPI. En conséquence, Bourreau perd son emploi et Panafieu est taxée de "balance" par l'opposition.
Défenseur des droits, un poste pour Panafieu ?
Le poste de Défenseur des Droits a été institué en 2008 lors de la révision constitutionnelle. Néanmoins, le projet de loi instituant les fonctions du défenseur des droits n'est à l'examen que depuis quelques jours. Le défenseur devra être nommé par le chef de l'Etat et exercera des compétences actuellement réparties entre cinq autorités administratives indépendantes : le Médiateur de la République, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde), le Défenseur des enfants, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) et, à partir de 2014, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. De nombreuses contestations se sont cependant fait entendre face à la disparition du défenseur des enfants. L'actuelle défenseure des enfants, Dominique Versini, a lancé une pétition "pour un défenseur des enfants indépendant" qui aurait été signée par plus de 54.000 personnes.
Quoiqu'il en soit, il semblerait que la mieux placée pour obtenir ce poste soit bien Françoise de Panafieu. En effet, si les noms de Jack Lang et Bernard Kouchner avaient été évoqués, les députés ont récemment décidé de plafonner l'âge du défenseur des droits à 68 ans, les mettant hors compétition. Et si elle a affirmé à l'AFP qu'elle ne confirmait "rien du tout", un élu UMP de la capitale a indiqué : "Elle y tient, elle est candidate et est allée voir Nicolas Sarkozy". L'institution devrait voir le jour dans l'année.
Marie Curci (www.lepetitjournal.com) lundi 17 janvier 2011
En savoir plus:
Article Le Figaro: Défenseur des droits : l'UMP écarte Lang et Kouchner
Article Libération: Vers un défenseur des droits dans le mur


































