Le "Mois sans tabac", organisé chaque année en France en novembre pour encourager les fumeurs à arrêter, débutera mercredi dans un contexte où l'opération regagne en popularité mais où le monde politique est par ailleurs critiqué pour un manque d'actions contre le tabagisme.
"Cette opération, désormais incontournable en novembre, encourage les fumeurs à arrêter de fumer pendant 30 jours et compte déjà plus de 92.000 inscrits", a annoncé dans un communiqué l'agence Santé publique France.
Le Mois sans tabac revient chaque mois de novembre depuis 2016, les autorités sanitaires suivant le modèle d'une opération semblable au Royaume-Uni. Parallèlement au défi proprement dit, plusieurs accompagnements sont proposés, dont un numéro dédié (le 39 89) et des kits disponibles en pharmacie.
L'avantage est double. Le fumeur n'est pas seul pour tenter d'arrêter, puisqu'il sait que de nombreuses autres personnes participent au défi.
Et s'il tient tout le mois, c'est une durée suffisante pour lui donner de grandes chances de ne pas se remettre à fumer par la suite, alors que le tabac reste la première cause de mortalité évitable en tuant 75.000 personnes en France chaque année.
L'opération avait perdu en popularité au tournant des années 2020, les experts expliquant cet essoufflement par les effets de la crise du Covid ainsi qu'un manque de renouvellement.
L'an dernier, toutefois, le nombre de participants a rebondi à plus de 160.000, un niveau qui n'avait plus été vu depuis le début des années Covid.
Reste que cette année, l'opération s'inscrit dans un contexte où les représentants politiques - majorité et opposition - sont critiqués par certaines associations contre le tabagisme. Elles leur reprochent de manquer de volontarisme.
Les députés sont notamment accusés par l'Alliance contre le tabac d'être aux "abonnés absents" car aucun d'entre eux n'a soutenu une nouvelle hausse de la fiscalité du tabac.
"Plus grave encore, la grande majorité des amendements concernant la fiscalité du tabac visent à affaiblir la lutte contre le tabagisme", regrette l'association dans un communiqué. "Plusieurs députés demandent ainsi le plafonnement de l'indexation à l'inflation des produits du tabac".