La rémunération des artistes via les plateformes de streaming musical représente une part majoritaire de leurs revenus. Or, le modèle économique de redistribution le plus utilisé se fonde sur un système de calcul au prorata, loin d’être avantageux pour tous. Aujourd’hui, certaines plateformes réagissent.
Le modèle économique du streaming : entre avantages et limites
Les plateformes de streaming, comme Spotify, Apple Music ou Deezer, forment d’incroyables leviers pour permettre aux artistes venus de divers horizons de trouver leur audience. Cette chance qui leur est offerte de bénéficier d’une belle exposition sur la scène mondiale s’accompagne néanmoins d’un modèle de rémunération flou et peu avantageux pour certains artistes. En effet, pour calculer les redevances, un ancien système de calcul au prorata est encore utilisé. Il favorise les artistes dont les titres dépassent les trente secondes d'écoute, mais il se base également sur le nombre total des écoutes générées par la plateforme, et même, des recettes issues des abonnements premium et des publicités. Il promeut aussi les artistes des catégories les plus populaires, laissant les musiciens indépendants ou de niche avec des rétributions souvent symboliques. Pour approfondir la compréhension de ces enjeux, vous trouverez des articles traitant cette problématique sur The Backstage, le blog de Deezer.
Vers des modèles de rémunération plus équitables ?
Pour contrebalancer la faiblesse des montants perçus par les artistes les moins exposés, Deezer se positionne tel un défenseur qui cherche une alternative positive à l'ancienne méthode de calcul. Testé depuis 2023, le modèle de rémunération des artistes par Deezer apporte une première réponse visant à maintenir la diversité dans le paysage musical français. Le nouveau système de paiement centré sur les artistes lancé par Deezer (Artist- Centric Payment System - ACPS), s'oppose à la structure du prorata en rendant la redistribution plus équitable et en protégeant les intérêts des artistes et des musiciens indépendants. Chaque utilisateur contribue donc directement à la rétribution des artistes qu’il écoute, au lieu de voir sa contribution diluée dans un pot commun.
Impact et réactions de l’industrie musicale
Le principe même de la redistribution des redevances en fonction des écoutes réelles des abonnés suscite des réactions diverses et variées. Si certains saluent la volonté d'innover et de rétablir un certain équilibre financier pour les artistes, d'autres restent sceptiques quant à l’impact réel de ces changements à grande échelle. La mise en œuvre de tels modèles nécessite souvent des ajustements, notamment au niveau des accords contractuels entre les plateformes, les labels et les artistes.
En résumé, bien que des solutions comme l'ACPS de Deezer apportent un nouveau souffle, la question de la rémunération équitable des artistes reste un sujet d’actualité complexe. La réussite de ces modèles dépendra de leur acceptation par l’ensemble de l’écosystème musical et de l’évolution des comportements des utilisateurs. Des accords collectifs et des réglementations sont en cours de discussion. Toutefois, après l’ère des téléchargements illégaux en peer-to-peer, les plateformes de streaming restent un moyen dématérialisé efficace pour combler le manque de ventes physiques. Reste à trouver la juste évolution nécessaire des principes existants pour réguler ces nouveaux écosystèmes complexes.