La mobilité internationale est soumise à tous les changements qui affectent notre époque et s’il en est un particulièrement sensible du fait de la grande instabilité géo politique et économique des temps présents, c'est bien la devise dans laquelle l’expatrié gagne son argent rapporté à celle de son pays d’origine ou devise dans laquelle il projette sa vie future.
Que ce soit pour sa retraite d’expatrié ou la recherche de ses meilleurs placements d’expatrié possibles, l’expatrié devra toujours garder à l’esprit l’importance majeure du risque de change.
En effet, ce risque parfois oublié à tort peut vous faire courir un grand danger financier dans certains pays.
Pourquoi est-il si difficile de prévoir ce risque ?
Les taux de change dépendent de la balance commerciale des pays, des taux d’intérêt pratiqués par les banques centrales et du cours des matières premières des pays où elles sont extraites. Autant dire une équation complexe à laquelle même les meilleurs experts économiques ne peuvent résoudre simplement.
Quand on parle risque de change, on pense généralement et plus naturellement aux pays en voie de développement dont les devises sont considérées comme faibles et peuvent carrément entrainer la ruine si vous en êtes dépendant (imaginez si vous étiez expatrié en Ukraine ou en Argentine depuis 15 ans par ex).
Cette menace est moins flagrante pour les pays développés et pourtant bien réelle. Cela peut se solder par des écarts de 20 ou 30% de richesse et de pouvoir d’achat sur une période de dix à quinze ans d'expatriation. Prenez l'exemple de quelqu'un qui a travaillé de 2011 a 2023 aux USA quand il est parti l'euro était a 1.40$ il est aujourd'hui en deux mille vingt-trois a 1.05$ soit 35% d’écart. Imaginez que vous ayez cotisés pour la retraite : pas de problème puisque les monnaies sont presque à parité aujourd’hui, mais si la situation n’avait pas changé depuis 2012 vos pensions et vos actifs en dollars seraient à transformer en euros à 1.40 pour votre retour et là c’est une perte de 35% en valeur sur vos actifs épargnés aux usa pendant ces 10/15 années. Par contre un Américain qui aurait travaillé et investi ces 10/15 dernières années en Europe pour retourner aux USA ferait une très bonne affaire en bonifiant de 35% ses euros et son pouvoir d’achat. Pour exploiter cela vous avez des fonds d’investissement en devises qui exploitent les parités pour créer de la valeur et de la rentabilité annuelle.
Stratégies d’anticipation et de couverture
Votre statut d’expatrié le 1er point de vigilance.
Tous ceux qui ont le statut de travailleur détaché ne sont pas concernés par ce problème puisqu’ils gagnent leur argent en France et bénéficient de la protection sociale de la France quel que soit leur pays d'expatriation. C’est le statut de « détaché » sous entendu de « son pays ».
Les expatriés en contrat local sont directement soumis à ce risque de dévaluation mais ils peuvent commencer par se prémunir simplement en étant couverts par la CFE (caisse des français de l’étranger) qui leur permet de bénéficier de la protection sociale française (santé et retraite) tout en étant rémunérés dans la monnaie de leur pays d'expatriation. Ils peuvent aussi diminuer cet impact négatif avec des conditions propres à leur contrat de travail en y incluant par exemple une assurance de couverture du risque de change ou une clause de split paiement qui est une indexation permettant de maintenir le niveau de vie en cas de retournement de la monnaie du pays.
Votre pays d’expatriation : la vraie question
Si vous faites partie des dizaines de milliers de français qui franchissent tous les jours la frontière pour aller travailler en suisse vous n'avez pas trop à vous soucier du risque de change déjà vous gagnez beaucoup mieux votre vie qu'en France ou le niveau de vie y est beaucoup moins cher donc vous bénéficiez d’un très fort pouvoir d’achat, mais en plus vous êtes dans une des devises les plus fortes du monde qui s’est même apprécier il y a quelques années de 20% le temps d'un week-end lorsque la banque centrale suisse ne souhaitait plus défendre le CHF face aux autres monnaies. Regardez la courbe du franc suisse depuis les récents évènements au Moyen Orient, c’est 5% d’appréciation en 3 semaines. Par contre si vous allez travailler en Turquie, Russie, argentine etc et que vous êtes en contrat local vous pouvez perdre 80% et parfois encore plus de l'ordre de 200% de la valeur de vos acquis dans ces pays, ce qui est considérable. Cela arrive notamment lorsqu’il y a une dévaluation arbitraire de la monnaie décidée par le gouvernement du pays concerné.
Dans ce contexte comprenez bien que vos risques sont accrus si vous convertissez votre salaire en monnaie locale dans un pays en voie de développement, investissez dans des pays différents à risque géopolitiques élevé, et si vous contractez des emprunts dans d’autres monnaies.
2 maîtres mot : diversifier et commencer tôt.
Si vous souhaitez rentrer un jour au pays et même dans plusieurs décennies pour la retraite, il est évident qu'il faut commencer à épargner directement dans la devise de votre pays de retour. Les mouvements de parités de devises (même entre pays du G7) étant longs, il convient de gérer cela dans le temps et au fur et a mesuré sans chercher à «timer » le marché par opportunité. En effet, chercher l’opportunité de marché comme disent les gérants, est très risqué et pourrait vous contraindre à revoir vos plans de retour si vos finances étaient impactées par un taux de change si défavorable que vous seriez dans l’incapacité de vos offrir une vie décente dans votre pays d’origine. L’idée à garder en tête est qu’il ne faut pas être exposé à + de 25% de son patrimoine au risque de change avec son pays d’origine. Croyez-moi, avoir déjà 25% de son argent exposé à ce danger, c’est déjà beaucoup, (et les plus prudents devraient se contenter de 20% voir 15) mais tout a fait supportable en cas de retournement des taux de change.
Même si l’objectif est de rentrer en France, ce n’est pas nécessairement le meilleur endroit pour y investir.
Contrairement à une erreur commise par bon nombre d'expatriés français vous n'êtes absolument pas obligés d'épargner en France pour vous couvrir contre le risque de change ! En effet ce qui compte c’est d’être en euros pas d’investir en France parce que l’on connait la France. En tant qu’européen vous pouvez tout à fait placer votre argent dans la zone euro. Par exemple ouvrir un contrat d'épargne ou une assurance vie dans un pays plus Clément pour la fiscalité et la sécurité juridique de vos placements est malin et parfaitement légal. N’hésitez pas non plus à choisir des pays qui offrent des perspectives financières plus attrayantes comme le Luxembourg ou économiques comme la Pologne par exemple : des pays prospères à forte croissance.
Il ne pas hésiter à faire appel à des conseillers spécialisés ou des professionnels familiarisés avec les questions de retraite expatriés et comme les consultants en accompagnement retraite d’EOR à Paris 8ème. Dans des pays à forte spécialisation financière Monaco pour le multi devises : dollars US, euros et CHF, Genève pour ceux qui misent sur la solidité et diversification en franc Suisse, Luxembourg pour le 100% euro.
Ces pays sont réservés aux cadres et dirigeants, les montants des placements étant supérieurs à 100.000 voire 500.000€, les frais plutôt élevés, et il faut à tout prix être recommandé pour ne pas se lancer à l’aventure via de simples recherches sur internet. Ces pays attirent l’argent du monde entier et il y a de nombreux conseillers ou fiduciaires ayant pignon sur rue qui sont de véritables aigres fins. Contrairement à ce que l'on pense dans ces pays où il y a énormément d'argent il y a aussi énormément d'escrocs. Chez Expertises et Optimisation Retraite à Paris 8ème nous connaissons bien ce genre de problèmes pour avoir accompagné nombre d’expatriés qui nous racontaient leurs mésaventures. Si vous recherchez des gens de confiance dans ces pays envoyez moi un mail à jfc@or.fr.
Produits financiers et Assurances
Pour investir en se protégeant du risque de change et de dévaluation vous disposez des instruments de couverture comme les contrats a terme qui sécurisent la valeur de votre transaction à l’instant choisi. Attention toutefois, cela est réservé à des délais courts car le cout est très élevé.
Solutions bancaires et non bancaires
Avec les comptes multi devises et les plateformes de change en ligne, Il ne faut pas hésiter non plus à diversifier éventuellement ces placements dont le cadre d'une carrière internationale où l'on ne sait pas si l'on rentrera en France c'est peut-être de fait intéressant de diversifier ces placements en dollars et en euros et en France suisse pour être en mesure de piocher Dans le portefeuille qui serait le plus favorable en attendant que les autres devises se redressent s'il y a eu des fortes baisses sur certaines donc on peut non seulement diversifier ces placements mais on peut également diversifier les devises dans lesquelles on effectue ses placements par exemple faire de l'immobilier aux USA faire de la bourse au Luxembourg et des produits financiers Et investir dans les infrastructures en suisse . Vous avez fait l'effort de vous expatrier vous avez donc une certaine gymnastique intellectuelle vis-à-vis des différents pays s'il vous permet de faire cela qui vous permet de le faire.
Les fintechs bancaires sont aussi d’une grande utilité puisqu’elles permettent d’avoir des comptes en multi devises et de changer instantanément et à des atux de change et des cours de devises très avantageux. Ceci est ponctuel et bien pratique mais ne resoud pas le problème de fonds de la gestion de votre argent dans le temps pour préparer votre retour et vous prémunir de l’instabilité économique globale. C’est ce qui m’a animé lorsque j’ai créé Phocus1, un des meilleurs fonds d’investissement à Luxembourg, qui ne traite que de devises et qui compte de nombreux expatriés. Moi-même expatrié, mon objectif etrait de me protéger du risque de change, générer de la rentabilité et rester liquide. Autant de qualités difficilement conciliables que Phocus1 réalise.
En conclusion
Ne négligez jamais le risque de change, il peut anéantir des années de dur labeur. En tant qu’expatrié moi-même, j’ai investi dans l’agriculture en Ukraine en 2007 en me couvrant via la technique suivante : j’ai émis une dette depuis la zone euro (Chypre) à l’exploitation céréalière qui me devait ainsi des euros et non des grivnas. Ensuite j’ai investi dans l’immobilier US en 2012 (après les subprimes) en rentrant sur le marché avec un euro a 1.40$ puis revendu en 2020 avec un euro à 1.10$. Depuis peu j’ai décidé de sur exploiter ce risque en créant un fonds multidevise à Luxembourg libellé en euros. 80% des actionnaires sont des expatriés : on sait pourquoi !
JF Chauffeté , entrepreneur et expert retraite, fondateur de EOR un cabinet spécialisé dans l’accompagnement et l’assistance retraite auprès des régimes obligatoires pour expatriés et gérant d’un fonds de couverture multi-devise à Luxembourg (phocus1.com)