Les fintechs françaises ont levé 1,3 milliard d'euros en 2024, marquant un rebond de 20% après l'année difficile de 2023. Avec 54 opérations de fusions-acquisitions et 46% des acteurs anticipant une consolidation en 2025, le secteur entre dans une phase de maturité stratégique.


Fintech française : état des lieux d'un secteur en mutation
L'Observatoire de la Fintech (2024) confirme une reprise significative des levées de fonds avec 1,3 milliard d'euros collectés en 92 opérations. Cette performance marque une progression de 20% par rapport aux 1,1 milliard d'euros de 2023, après la contraction de 56% observée cette année-là.
Le ticket moyen atteint désormais 14,2 millions d'euros par opération, soit une hausse de 84% sur un an. Cette évolution traduit la sélectivité accrue des investisseurs, qui privilégient les entreprises matures aux modèles économiques éprouvés. Selon KPMG (2024), seulement 52 levées inférieures à 5 millions d'euros ont été enregistrées, contre 100 en 2023.
L'écosystème français compte désormais 508 fintechs actives ayant déjà procédé à une levée de fonds. France FinTech (2025) précise que le secteur rassemble au total 1 145 entreprises, positionnant la France comme leader européen avec 54 000 emplois, soit une progression de 10% en 2024.
Le retour des investisseurs internationaux caractérise cette reprise. Trois méga-deals supérieurs à 100 millions d'euros ont été conclus en 2024, contre une seule opération de cette ampleur en 2023, illustrant la confiance retrouvée des fonds étrangers.
Les méga-levées redessinent le paysage concurrentiel
Alan consolide sa position de leader européen de l'assurtech avec une série E de 173 millions d'euros menée par Belfius, Ontario Teacher's Pension Plan et Temasek. Cette levée propulse la plateforme de santé numérique parmi les champions français du secteur, confirmant l'attractivité de l'assurtech qui capte 440 millions d'euros en 2024.
Pigment rejoint le cercle des licornes françaises avec 134 millions d'euros levés auprès d'ICONIQ Growth, IVP et Meritech Capital. La plateforme de planification financière basée sur l'IA totalise près de 400 millions de dollars levés depuis 2019, illustrant l'appétit des investisseurs américains pour les solutions de finance embarquée.
Selon Daf Magazine (2024), l'assurtech représente 33% des fonds captés en 2024, marquant son retour après 12 à 18 mois d'accalmie. Les métiers BtoB, incluant la finance embarquée et la cybersécurité, captent 51% des levées totales, confirmant la priorité accordée aux solutions professionnelles.
Ces opérations structurantes redéfinissent la hiérarchie sectorielle. Les services aux entreprises émergent comme segment prioritaire, avec Agicap (45 millions d'euros) et Pennylane (40 millions d'euros) consolidant leurs positions sur le marché de la gestion financière des PME.
L'approche investissement de Kenny Sitbon face à la consolidation
Kenny Sitbon observe cette mutation depuis une position privilégiée. Investisseur fondateur de Gestion IAG en 2007, il a accompagné la transformation de cette société de gestion devenue Globalians après son retour au capital en 2021. Son parcours de plus de dix ans chez Goldman Sachs lui confère une expertise unique des cycles d'investissement.
"La consolidation actuelle rappelle les phases de maturation observées sur d'autres marchés", analyse Kenny Sitbon. Son expérience des boards de start-ups lui permet d'appréhender les enjeux stratégiques de cette période charnière, où les acteurs recherchent la taille critique pour affronter la concurrence internationale.
L'approche de Kenny Sitbon privilégie l'analyse des fondamentaux face aux mouvements de consolidation. Sa connaissance des mécanismes de private equity éclaire les stratégies de croissance externe qui caractérisent le secteur fintech français en 2024.
Les synergies technologiques et commerciales constituent le cœur de sa grille d'analyse. Kenny Sitbon identifie les opportunités de création de valeur dans les rapprochements entre fintechs complémentaires, particulièrement dans les segments de la finance embarquée et de l'assurtech.
Globalians et l'écosystème fintech : synergies et opportunités
La stratégie développée par Globalians depuis 2021 s'inscrit dans cette dynamique de consolidation. Le changement d'actionnariat a permis de repositionner la société sur les segments d'investissement en forte croissance, notamment les technologies financières et l'innovation de rupture.
L'expertise de Kenny Sitbon en capital-investissement trouve une application directe dans l'accompagnement des fintechs en phase de scale-up. Globalians développe une approche sectorielle qui capitalise sur la compréhension fine des enjeux technologiques et réglementaires du secteur.
Les partenariats stratégiques constituent un axe majeur de développement. Kenny Sitbon privilégie les collaborations avec les acteurs établis du secteur financier pour accompagner la croissance des fintechs prometteuses, une approche cohérente avec les 2 000 partenariats recensés par France FinTech (2025).
Cette stratégie bénéficie également aux cabinets spécialisés comme Anavie, qui accompagnent leurs clients dans la compréhension des nouveaux services financiers proposés par l'écosystème fintech. L'expertise d'Anavie en épargne retraite trouve des synergies naturelles avec les innovations du secteur.
2025 : vers une maturité accélérée du secteur fintech
France FinTech (2025) anticipe une intensification de la consolidation avec 46% des acteurs prévoyant une fusion ou une croissance externe en 2025. Cette tendance s'appuie sur la nécessité d'atteindre une taille critique face à la concurrence européenne et américaine.
L'Observatoire de la Fintech (2025) confirme cette dynamique avec 827 millions d'euros déjà levés au premier semestre 2025, soit une progression de 32% par rapport à la même période 2024. Le nombre d'opérations M&A atteint 23 transactions sur six mois, confirmant l'accélération du mouvement.
Les défis réglementaires européens (MiCA, DORA, IA Act) constituent un facteur d'accélération de la consolidation. Les entreprises recherchent les ressources et l'expertise nécessaires pour s'adapter à ce nouveau cadre, favorisant les rapprochements stratégiques.
KPMG (2025) souligne que 92% des fintechs prévoient de recruter dans les mois à venir, témoignant de la confiance du secteur malgré l'environnement incertain. Cette dynamique d'emploi accompagne la montée en puissance de l'intelligence artificielle, utilisée par deux tiers des entreprises pour optimiser leurs processus.
Références :
- Observatoire de la Fintech - L'Année de la Fintech 2024 (décembre 2024)
- Blog du Dirigeant - Quand les vétérans de Goldman Sachs investissent dans la French Tech (juin 2025)
- France FinTech - Bilan annuel 2024 et perspectives 2025 (janvier 2025)
- KPMG France - Pulse of Fintech France 2025 (février 2025)
- Daf Magazine - Financement des fintechs en 2024 (décembre 2024)
- Maddyness - Les fintechs françaises ont levé 1,3 milliard d'euros en 2024 (janvier 2025)
































