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Et vous, quelle est votre idée pour le français ?

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Écrit par Justine Hugues
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 28 janvier 2018

Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, et Françoise Nyssen, ministre de la culture, lançaient le 26 janvier une consultation citoyenne inédite. La plateforme « Mon idée pour le français » a vocation à recueillir les propositions de tout un chacun pour donner un coup d’éclat à notre bonne vieille langue de Molière dans le monde. Contexte et mode d’emploi.  

Le salon d’honneur du quai d’Orsay grouille de francophiles en ce vendredi matin.  Parlé par près de 300 millions de personnes et seul, avec l’anglais, à être enseigné sur tous les continents, le français a de bonnes raisons de ronronner. 

Ivan Kabacoff, journaliste chez TV5 monde et responsable de l’émission « Destination francophonie », raconte :« En 2012, lorsque nous avons lancé le programme, je me disais que je serais vite à court d’idées. Près de 200 émissions plus tard, je me rends compte que les sujets autour des personnes et institutions qui font vivre la francophonie sont infinis. Saviez-vous qu’il y a dans les bidonvilles de Nairobi une méthode pour apprendre le français avec le football ? Ou que la télévision publique suédoise diffuse chaque semaine une série pour donner envie d’apprendre le français ? »

 

« Le français, soleil qui brille hors de l’Hexagone »

Quand il s’agit d’imager l’influence de notre langue, Jean-Baptiste Lemoyne emprunte les propos de Senghor. Pour le secrétaire d’Etat, qui se définit comme un militant de la francophonie, «  le président a fait une promesse, celle de faire de la langue française une cause nationale et de préserver le patrimoine linguistique que nous avons en commun avec de nombreux peuples. Il est temps de passer aux travaux pratiques, le compte à rebours a commencé ». 

Après des décennies de rapports et recommandations, le gouvernement semble bien décidé à mettre les bouchées doubles pour faire évoluer l’image et la pratique de notre langue. «  La francophonie est un espace d’opportunités considérable, encore faut-il le savoir. On pense souvent au français comme langue de culture, beaucoup moins comme langue des affaires. Or, nous pays francophones, représentons entre 20 et 25% du PIB mondial. Ce n’est pas rien ». 

 

Jean-Baptiste Lemoyne
M. Lemoyne lors du lancement de "Mon idée pour le français" @ Justine Hugues

 

Pour Françoise Nyssen, «  nous sommes restés au milieu du gué quand il faudrait construire des ponts à double sens. Partout où l’on voyage, on perçoit un fort désir d’apprendre le français ». La ministre de la culture souhaite faire de la francophonie une politique d’avenir « On entend parfois : est-ce que francophonie aurait pu rimer avec colonies ? La seule façon de ne pas penser la francophonie au passé, c’est le dialogue, pas le repli. C’est une passerelle vers d’autres littératures, cultures, façons de penser. C’est un vecteur de diversité ». Pour ce faire, Madame Nyssen entend bien encourager toutes les manifestations de la francophonie culturelle. Si elle dit vouloir accueillir en France plus d’artistes et étudiants francophones, elle insiste sur l’autre sens du « pont ». Les chanteurs, auteurs et cinéastes français devraient être davantage accompagnés. 

 

 Une façon moderne de concevoir les politiques publiques

Le vaste chantier de la francophonie lancé par le gouvernement Macron prend volontairement des airs de démocratie participative.

On est dans une logique d’interaction totale avec les francophones du monde entier. Ce ne sont pas seulement quelques savants enfermés dans un bureau, mais surtout vous qui pouvez avoir un point de vue. Ce point de vue a une valeur et doit être discuté

Interrogé sur l’abandon du Ministère de la Francophonie, M. Lemoyne défend une vision moderne et collaborative des politiques publiques. « La marque de fabrique du gouvernement, c’est le travail en équipe. L’absence de l’intitulé dans un portefeuille ministériel ne signifie pas l’absence d’action, bien au contraire. Je pense qu’on n’a jamais autant agi pour la francophonie qu'au cours de ces derniers mois ».

 

Comment participer ? 

Rendez-vous sur le site dédié et déposez vos idées. « Il n’y a pas de critère pour participer, si ce n’est d’aimer notre langue et d’avoir une idée pour la promouvoir », rappelle M. Lemoyne. Les propositions seront étudiées au fur et à mesure jusqu’au 20 mars, date de fin de la mobilisation, et feront l’objet d’une synthèse remise au gouvernement. 

L’idée jugée la plus originale et la plus pertinente se verra récompensée. A l’image des trophées des Français de l'étranger du site lepetitjournal.com, le ou la gagnante sera invité(e) à Paris à la fin du mois de mars.  

En manque d’inspiration ? Prenez-donc exemple sur l’équipe francophonie du gouvernement. M. Lemoyne tient par exemple à ce que les robots du futur parlent le français. Madame Nyssen quant à elle, souhaite favoriser l’apprentissage du français à travers le théâtre et milite pour le sous-titrage systématique en français des films étrangers.  

Alors à vos claviers… et le monde parlera français. Hopefully ! 

Justine Hugues
Publié le 28 janvier 2018, mis à jour le 28 janvier 2018
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