Un “futur accord” pour mettre fin à la guerre en Ukraine “devra pleinement respecter la souveraineté” du pays, ont affirmé dimanche soir les États-Unis et l’Ukraine dans une déclaration conjointe. Cette avancée intervient alors que les Vingt-Sept doivent se réunir lundi 24 novembre 2025 en marge d’un sommet Union européenne et Union africaine en Angola.


Une réunion informelle des chefs d’Etat européens sur l’Ukraine a lieu lundi 24 novembre 2025 en Angola. La veille, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio a confié que les discussions engagées pour trouver une issue à la guerre en Ukraine, “se sont vraiment accélérées dans les dernières quatre-vingt-seize heures” avec une “série de questions” qui restent à éclaircir.
Ukraine : ce que l'on sait de la proposition américaine pour mettre fin à la guerre avec la Russie
Des avancées dans le plan de paix pour l'Ukraine ?
Le négociateur ukrainien Andriy Yermak, proche collaborateur de Volodymyr Zelensky, a fait état de “très bons progrès” et a exprimé “sa gratitude personnelle” envers Donald Trump. Il a aussi déclaré que la nouvelle version du plan américain reflétait “déjà la plupart des priorités clés” défendues par Kiev. Plus tard dans la matinée du 24 novembre 2025, Zelensky confirme qu’il y a des avancées, mais “il faut encore faire plus” pour une “paix réelle”.
Spoke with @ZelenskyyUa ahead of this morning’s informal 🇪🇺 EU leaders’ meeting on 🇺🇦 Ukraine peace efforts, to get his assessment of the situation.
— António Costa (@eucopresident) November 24, 2025
A united and coordinated EU position is key in ensuring a good outcome of peace negotiations - for Ukraine and for Europe.
Une contre-proposition européenne pour la paix
Considérant que le plan américain proposé par Trump se soumet aux exigences russes, une contre-proposition européenne, rédigée par le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne est aussi sur la table, relayée par l’agence Reuters :
Le plan réaffirme la souveraineté de l’Ukraine et prévoit un accord de non-agression entre l’Ukraine, la Russie et l’OTAN, suivi d’un dialogue Russie - OTAN. L’Ukraine recevrait des garanties de sécurité, avec un plafond de 800.000 militaires et l’absence de troupes de l’OTAN sur son sol. Des avions de chasse de l’OTAN seraient stationnés en Pologne. Les États-Unis offriraient une garantie miroir de l’article 5, avec compensation financière, perte de la garantie si l’Ukraine envahit la Russie, et rétablissement de toutes les sanctions mondiales si Moscou attaque.
L’Ukraine serait éligible à l’UE et bénéficierait d’un accès préférentiel. Un programme mondial de reconstruction inclurait un fonds technologique, un partenariat gazier États-Unis–Ukraine, la modernisation des zones touchées et un financement de la Banque mondiale. La Russie serait réintégrée progressivement dans l’économie mondiale, avec allègement des sanctions, coopération économique États-Unis–Russie et retour au G8. L’Ukraine serait indemnisée, notamment via les actifs russes gelés. Une task force États-Unis–Ukraine–Russie–Européens appliquerait l’accord.
La Russie adopterait une politique de non-agression. Les traités nucléaires seraient prolongés, l’Ukraine resterait non nucléaire, et la centrale de Zaporijia fonctionnerait sous supervision AIEA avec partage 50-50 de l’électricité. Territorialement, l’Ukraine renonce à reprendre militairement les zones occupées ; les discussions partiront de la ligne de contact. Moscou garantirait l’usage commercial du Dniepr et l’accès aux routes d’exportation par la mer Noire.
Un comité humanitaire devra gérer les échanges de prisonniers « tous contre tous », restitution des civils, réunification familiale et soutien aux victimes. L’Ukraine devrait organiser des élections dès que possible. L’accord, juridiquement contraignant, sera supervisé par un Conseil de la paix présidé par Donald Trump. Le cessez-le-feu serait immédiat dès signature, avec retrait vers les points convenus et supervision américaine.

Le point le plus sensible : la question territoriale
Là où la proposition initiale russo-américaine exigeait la cession par Kiev des régions de Donetsk et Lougansk, la version européenne réclame des négociations basées sur la ligne de front actuelle. Une approche que Moscou pourrait considérer comme inacceptable. Les prochains jours devraient permettre de déterminer si les propositions de plan de paix peuvent se traduire en véritable accord.








































