Édition internationale

La France dans le top 5 mondial pour l’intégration de l’IA dans la finance

L’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un levier majeur d’innovation du secteur financier mondial. D’après l’étude du cabinet d’expertise comptable Archimedia Accounts, la France décroche la cinquième place mondiale pour l’intégration de l’intelligence artificielle dans la finance. Le classement évalue les pays selon plusieurs critères tels que les investissements privés, les offres de formation ou encore le nombre de lois adoptées.

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Écrit par Manal Oumaline
Publié le 13 novembre 2025, mis à jour le 17 novembre 2025

 

Cinquième au classement mondial de l'intégration de l'intelligence artificielle dans la finance, la France figure parmi les pays les mieux positionnés. L'étude réalisée par Archimedia Accounts se penche sur l'intégration de l'IA dans le secteur financier au niveau mondial. Elle classe les pays en fonction de leur préparation à utiliser l'IA pour transformer la banque, l'assurance et la comptabilité. 

Le classement évalue les pays selon cinq indicateurs; les investissements privés en IA montants 2024, le nombre d’offres d'emplois dans la finance demandant des compétences en IA (en août 2025), la présence académique, le nombre d'universités classées parmi les meilleures en science des données et le cadre réglementaire (le nombre de lois adoptées autour de l'IA, l’indice de préparation numérique et infrastructures). Ces critères montrent la capacité des pays à investir dans l'IA à former des talents et à encadrer son utilisation des éléments essentiels pour intégrer l'IA dans la banque l'assurance et la comptabilité

 

 

La France renforce sa place mondiale

La France se distingue par plusieurs leviers clés. Actuellement, le marché de l'emploi inclut environ 422 postes dans la finance, et la demande des compétences en systèmes intelligents en France. Le critère de l'écosystème start-up est en croissance avec plus de 1.000 jeunes entreprises spécialisées existantes dans le secteur des technologies cognitives en 2025 contre 502 en 2021. Côté investissement, les fonds consacrés aux technologies numériques avancées atteignent 2.62 milliards de dollars US (’environ 2,27 milliards d’euros) en 2024. Un montant important, au sein de l'Union européenne mais encore inférieur à celui du Royaume-Uni qui a investi 4,52 milliards de dollars.

 L’avenir de la Fintech et de l’IA entre la France et l’Italie

 

Dans le domaine académique, la France compte trois universités parmi les 100 meilleures en science des données. Il s’agit de Paris Sciences & Lettres l’Université de Paris-Saclay à Paris et de l’IMT Atlantique à Nantes

 

 

Les leaders mondiaux de l’IA dans le secteur financier

 

Les États-Unis restent en tête, en dominant sur tous les fronts les autres pays, de l'investissement privé (avec 109,08 milliards de dollars investis) aux nombres de meilleures universités en science de données (23 universités classées dans le classement mondial). Le Royaume-Uni adopte un résultat stable que les autres pays sur plusieurs facteurs, notamment le nombre d’offres d’emploi dans la finance, avec 1.514 offres disponibles en août 2025.. 

La Corée du Sud et la Chine partagent des scores globaux similaires mais leurs stratégies diffèrent. La Corée privilégie la régulation et la préparation numérique, tandis que la Chine investit massivement - 9,29 milliards de dollars en 2024 - , mais avec un cadre législatif moins dense. La Corée du sud mise davantage sur l’encadrement législatif. C’est le premier marché asiatique à établir un cadre juridique complet pour l’IA pour divers secteurs (juridiques, scolaires, financiers, etc…) nommé “Basic AI Law”.

La Chine investit principalement dans le secteur financier. En début d'année, la Bank of China, une banque détenue par l'État chinois, vient d’annoncer 138 milliards de dollars (1.000 milliards de yuans) d’investissement sur 5 ans afin de soutenir le développement de la chaîne industrielle et financière de l’intelligence artificielle en Chine. Le but est de donner au pays les moyens de devenir autonome en matière de science et de technologie. Ces modèles montrent que la compétitivité peut reposer autant sur la formation et la régulation de l’IA que sur les moyens financiers de l’État. 

 

 “La demande sur le marché du travail dans ce secteur est limitée” 

 

 

ClassementEmploi dans le secteur financier à l’IAUniversités dans le top 100 en science de donnéesInvestissement privé dans IA (en milliards de dollars)Lois adaptés en matière d’IAIndice de développement numérique

Score

(/10)

1.Etats-Unis 2.26523109.08272.089.23
2. Royaume-Uni1.514114.52101.598.17
3. Corée du Sud 1041.33131.736.37
4. Chine249109.2940.236.37
5. France42232.6290.986.16

 

Méthodologie : Le tableau ci-dessus présente le classement des pays du top 5 selon différents critères, permettant de comparer leurs performances dans les aspects clés de l’IA et de la finance, et parmi ces critères : le nombre d’offres d’emploi dans la finance demandant des compétences en IA / Universités dans le top 100 en science des données  / Investissement privé dans l’IA, soit les fonds investis par le secteur privé dans l’innovation en IA / Lois adaptées à l’IA / L’Indice de préparation numérique. Ce dernier est calculé à partir de sept catégories : Besoins fondamentaux : l’accès à l’électricité, à l’eau potable, espérance de vie, taux de mortalité... / Facilité de faire des affaires : les infrastructures et politiques pour soutenir l’activité économique / Environnement de démarrage comme le soutien à l’innovation / Infrastructure technologique : les équipements disponibles pour les activités numériques et les consommateurs connectés / Investissements commerciaux et gouvernementaux : les fonds publics et privés pour l’innovation et la technologie (R&D, énergies renouvelables, liberté d’investissement) / Capital humain : les compétences de la main-d’œuvre pour soutenir l’innovation numérique (taux d’alphabétisation, niveau d’éducation...) / Adoption de la technologie : l’utilisation et la demande de produits et services numériques 

 

 

Mobilité des talents et opportunités pour les expatriés

D'autres nations comme le Canada, la Suède ou encore l’Italie suivent dans le classement. Par exemple, les investissements de la Suède atteignent les 4 milliards de dollars investis dans l’IA, et sont plus élevés que ceux de la France (avec 2,62 milliards de dollars) et de la Corée du Sud ( avec 1,33 milliards de dollars) combinées.

Cependant, selon Archimedia Accounts, “la demande sur le marché du travail dans ce secteur est limitée”. Ce qui empêche la Suède d’entrer dans le top avec un score global de 5.53/10. Le Canada affiche également des résultats assez élevés dans plusieurs domaines. Le pays compte 5 universités parmi les meilleures pour la science des données et bénéficie de 2,89 milliards de dollars d’investissements privés. .

 

 

 

L’avenir de l’impact de l’IA sur la finance

Ces pays représentent la nouvelle génération de places financières axées sur l’intelligence artificielle. Ils sont stratégiquement bien placés pour avancer vite, même si certains ne font pas encore partie des grands leaders mondiaux. 

Ces dernières années, l’intelligence artificielle occupe une place centrale dans le secteur financier. Elle permet d’automatiser les tâches répétitives, d’analyser de grandes quantités de données pour en tirer des informations utiles et de gérer les risques. Mais elle joue un rôle utile, également pour des activités plus complexes comme la détection des fraudes ou l’analyse des données. 

 

La BNP Paribas et ses investissements dans l'IA

 

En 2025 par exemple, la banque française BNP Paribas a développé en partenariat avec Mistral IA, environ 800 cas d’usage de l’IA dans ses métiers. L’objectif ? Transformer un processus réputé long et complexe, comme l’octroi de crédit immobilier en une démarche rapide et facile pour le client. Selon BNP, ces initiatives pourraient générer jusqu’à 500 millions d’euros d’ici 2025. Dans un monde où l'optimisation et la réactivité comptent plus que jamais. Toute banque qui néglige l’IA risque de se retrouver… à courir derrière ses concurrents avec un stylo et des dossiers papier.

 

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