Durant tout le mois de février, l'Institut Français de Meknès consacre toute une programmation à la thématique : "Sur les traces de Volubilis". Au programme : exposition de mosaïques, films, conférences, et une exposition photos des sites méditerranéens inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO
Volubilis est une ville antique romaine située sur les bords de l'Oued Khoumane, rivière de la banlieue de Meknès non loin de la ville sainte de Moulay Idriss (Zerhoun) où repose Idris Ier. Le site de Volubilis compte parmi les sites marocains les mieux conservés et les plus visités du Royaume. Il résume une grande partie de l'histoire du Maroc depuis l'époque maurétanienne (IIIème s. av. J.-C.) jusqu'au Haut moyen-âge. Nous avons exploré le site pour vous : suivez le guide !
Un peu d'Histoire
Située sur les contreforts du massif de Zerhoun, à 30 km de Meknès, la cité antique de Volubilis fut créée au IIIe siècle av. J.-C., sous influence carthaginoise. Au IIe siècle av. J.-C., elle fait partie du royaume maurétanien qui se forme en Afrique du Nord et devient, sans doute, l'une des résidences royales de Juba II, roi maurétanien allié à Rome. Annexée, la ville connaît deux siècles de romanisation avant d'être abandonnée au IIIe siècle, à la chute de l'empire romain. Conquise par les Arabes au VIIe siècle, la cité devient musulmane, et Idris, fondateur de la première dynastie marocaine, s'y installe, avant de choisir Fès comme capitale. Habité jusqu'au XIIe siècle, le site de Volubilis tombe ensuite dans l'oubli.
Une cité administrative et religieuse de taille
Après le portail de l'enceinte, le site de Volubilis s'étend de la Porte de Tanger jusqu'aux vestiges de l'époque islamique en contrebas. Le site regroupe quelques 18 monuments administratifs, religieux, et publics encore visibles et en état d'être visités.
Tout d'abord la Basilique Judiciaire, qui s'étend sur 1000 m², sans doute le bâtiment le plus imposant de la Cité. Y siégeaient probablement les tribunaux, positionnés dans les absides voûtées qui étaient dans la prolongation de la nef centrale. La hauteur du bâtiment devait dépasser les 12 mètres. Au sud, l'aire sacrée du Capitole, qui était dédié au culte officiel de la triade des dieux : Jupiter, Junon et Minerve. En face, se dresse l'autel des sacrifices où étaient immolés des animaux, dont les chairs étaient consommées sur place, ou vendues dans les boucheries de la Cité.
L'huile d'olive romaine
Toujours en descendant vers le sud se trouve l'huilerie. Dans l'époque antique, comme aujourd'hui, la région de Volubilis était la principale zone de production d'huile d'olives. Les huileries apparaissent dès le 1er siècle après J.-C. : les olives étaient déchargées dans le bâtiment sur une aire de manutention, puis étaient broyées dans des meules (reconstituées aujourd'hui pour le visiteur). Rendu à l'état de pâte, l'olive était placée dans des paniers empilés;ces derniers étaient écrasés par un tronc d'arbre abaissé à l'aide d'un treuil : l'huile coulait vers un bassin de décantation, puis était versée dans des jarres. L'huile servait bien sûr à l'alimentation, mais aussi à l'éclairage des maisons, la fabrication de remèdes, d'huile pour le corps, ou de combustible dans les fours.
L'art de la mosaïque
Plus au nord on aperçoit l'Arc de Triomphe, construit autour de 216 après J.-C., apparemment édifié en remerciement d'une remise d'impôts accordée par l'Empereur Caracalla. Il fut détruit lors du tremblement de Terre de Lisbonne en 1755 puis reconstruit en 1930.
De l'Arc de Triomphe part la plus grand artère de la Cité, appelée le Decumanus maximus qui remonte jusqu'à la Porte de Tanger. Donnant sur cette voie, sont situées les plus belles demeures de Volubilis. Au nord de l'arc, nous pénétrons dans la maison d'Ephèbe qui tire son nom d'une statue. Cette maison comporte plusieurs mosaïques intéressantes (faune marine, Bacchus...) dont l'inspiration est clairement mythologique. Ces mosaïques, malgré les siècles, sont très bien conservées et ont gardé toutes leurs couleurs et leurs beauté.
Un petit regret quand même? Ce site, unique au Maroc, pourrait sans doute être mieux conservé et entretenu. Une demande des autorités auprès de l'UNESCO est en cours d'instruction, afin de débloquer des fonds pour poursuivre les fouilles sur ce site, dont seulement 50 % des vestiges ont été exhumés. Mais en attendant, pourquoi ne pas proposer une entrée un peu plus onéreuse permettant de financer l'entretien ?
Grégoire BROU (www.lepetitjournal.com / Casablanca) mercredi 3 février 2010.
Crédits photos: Grégoire BROU, lepetitjournal.com Casablanca
Informations pratiques
Pour se rendre à Volubilis :
- Par Fès, passer par le col du Zagota, le site se trouve à environ 70 km.
- Par Meknès, prendre la route de Moulay Idriss en sortant de la ville et continuer dans la direction de Sidi Kacem (environ 40 km).
- Par Rabat le trajet est assez long. Compter trois heures de route pour parcourir les 185 km. Le parcours vous offre toutefois l'occasion de voir Fès et Meknès pour reprendre le même parcours à partir de là.
Le prix de l'entrée sur le site est de 10DH, avec la possibilité de prendre un guide.
Pour tout renseignement auprès de l'Institut français de Meknès, contacter : Mohamed Beyoud, Responsable Service action culturelle, Tél. 05 35 51 65 08, courriel : actionculturelle1@ifmeknes.ma
Volubilis est une ville antique romaine située sur les bords de l'Oued Khoumane, rivière de la banlieue de Meknès non loin de la ville sainte de Moulay Idriss (Zerhoun) où repose Idris Ier. Le site de Volubilis compte parmi les sites marocains les mieux conservés et les plus visités du Royaume. Il résume une grande partie de l'histoire du Maroc depuis l'époque maurétanienne (IIIème s. av. J.-C.) jusqu'au Haut moyen-âge. Nous avons exploré le site pour vous : suivez le guide !
Un peu d'Histoire
Située sur les contreforts du massif de Zerhoun, à 30 km de Meknès, la cité antique de Volubilis fut créée au IIIe siècle av. J.-C., sous influence carthaginoise. Au IIe siècle av. J.-C., elle fait partie du royaume maurétanien qui se forme en Afrique du Nord et devient, sans doute, l'une des résidences royales de Juba II, roi maurétanien allié à Rome. Annexée, la ville connaît deux siècles de romanisation avant d'être abandonnée au IIIe siècle, à la chute de l'empire romain. Conquise par les Arabes au VIIe siècle, la cité devient musulmane, et Idris, fondateur de la première dynastie marocaine, s'y installe, avant de choisir Fès comme capitale. Habité jusqu'au XIIe siècle, le site de Volubilis tombe ensuite dans l'oubli.
Une cité administrative et religieuse de taille
Après le portail de l'enceinte, le site de Volubilis s'étend de la Porte de Tanger jusqu'aux vestiges de l'époque islamique en contrebas. Le site regroupe quelques 18 monuments administratifs, religieux, et publics encore visibles et en état d'être visités.
Tout d'abord la Basilique Judiciaire, qui s'étend sur 1000 m², sans doute le bâtiment le plus imposant de la Cité. Y siégeaient probablement les tribunaux, positionnés dans les absides voûtées qui étaient dans la prolongation de la nef centrale. La hauteur du bâtiment devait dépasser les 12 mètres. Au sud, l'aire sacrée du Capitole, qui était dédié au culte officiel de la triade des dieux : Jupiter, Junon et Minerve. En face, se dresse l'autel des sacrifices où étaient immolés des animaux, dont les chairs étaient consommées sur place, ou vendues dans les boucheries de la Cité.
L'huile d'olive romaine
Toujours en descendant vers le sud se trouve l'huilerie. Dans l'époque antique, comme aujourd'hui, la région de Volubilis était la principale zone de production d'huile d'olives. Les huileries apparaissent dès le 1er siècle après J.-C. : les olives étaient déchargées dans le bâtiment sur une aire de manutention, puis étaient broyées dans des meules (reconstituées aujourd'hui pour le visiteur). Rendu à l'état de pâte, l'olive était placée dans des paniers empilés;ces derniers étaient écrasés par un tronc d'arbre abaissé à l'aide d'un treuil : l'huile coulait vers un bassin de décantation, puis était versée dans des jarres. L'huile servait bien sûr à l'alimentation, mais aussi à l'éclairage des maisons, la fabrication de remèdes, d'huile pour le corps, ou de combustible dans les fours.
L'art de la mosaïque
De l'Arc de Triomphe part la plus grand artère de la Cité, appelée le Decumanus maximus qui remonte jusqu'à la Porte de Tanger. Donnant sur cette voie, sont situées les plus belles demeures de Volubilis. Au nord de l'arc, nous pénétrons dans la maison d'Ephèbe qui tire son nom d'une statue. Cette maison comporte plusieurs mosaïques intéressantes (faune marine, Bacchus...) dont l'inspiration est clairement mythologique. Ces mosaïques, malgré les siècles, sont très bien conservées et ont gardé toutes leurs couleurs et leurs beauté.
Un petit regret quand même? Ce site, unique au Maroc, pourrait sans doute être mieux conservé et entretenu. Une demande des autorités auprès de l'UNESCO est en cours d'instruction, afin de débloquer des fonds pour poursuivre les fouilles sur ce site, dont seulement 50 % des vestiges ont été exhumés. Mais en attendant, pourquoi ne pas proposer une entrée un peu plus onéreuse permettant de financer l'entretien ?
Grégoire BROU (www.lepetitjournal.com / Casablanca) mercredi 3 février 2010.
Crédits photos: Grégoire BROU, lepetitjournal.com Casablanca
Informations pratiques
Pour se rendre à Volubilis :
- Par Fès, passer par le col du Zagota, le site se trouve à environ 70 km.
- Par Meknès, prendre la route de Moulay Idriss en sortant de la ville et continuer dans la direction de Sidi Kacem (environ 40 km).
- Par Rabat le trajet est assez long. Compter trois heures de route pour parcourir les 185 km. Le parcours vous offre toutefois l'occasion de voir Fès et Meknès pour reprendre le même parcours à partir de là.
Le prix de l'entrée sur le site est de 10DH, avec la possibilité de prendre un guide.
Pour tout renseignement auprès de l'Institut français de Meknès, contacter : Mohamed Beyoud, Responsable Service action culturelle, Tél. 05 35 51 65 08, courriel : actionculturelle1@ifmeknes.ma
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