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ECRIVAIN - Knut Hamsun, artiste adulé et maudit

Demain jeudi 19 février aura officiellement lieu à Oslo, l'ouverture de l'année Knut Hamsun né il y a 150 ans. L'auteur de Faim, Mystères et L'Eveil de la glèbe, prix Nobel de littérature en 1920, conserve un rapport complexe avec la société norvégienne. Adulé un temps pour ses ?uvres, il a ensuite été haï pour ses sympathies envers l'occupant nazi. Portrait

Knut Hamsun a un jour écrit au sujet de son ?uvre : « Mes personnages sont tous exempts de ce qu'on appelle abusivement le caractère. Ils manifestent tous les divisions, les déchirements de leur nature. Ils ne sont jamais bons et mauvais, mais à la fois l'un et l'autre et, dans leur essence illuminée par la réalité, reflètent les millions d'aspects de leur nature. Je suppose que moi-même je suis ainsi. » Photo : Anders Beer Wilse, 1927. Avec l'aimable autorisation de la Bibliothèque Nationale

Né en 1859, Knut Hamsun passe la plupart de son enfance sur l'île de Hamarøy où ses parents vivent d'agriculture et d'artisanat et élèvent leurs sept enfants. Vers l'âge de dix-sept ans, il publie sans grand succès ses premiers poèmes qui n'échappent pas aux clichés habituels. Il lui faudra attendre dix ans de plus pour véritablement imposer son talent littéraire à la faveur de son premier roman Sult (Faim) dont la version intégrale est publiée pour la première fois en 1890. Pendant ces dix années, il multipliera voyages, aux Etats-Unis notamment, et emplois divers. Suivront Mystères (1892), Pan (1894) et Victoria (1898) qui installeront définitivement sa réputation d'écrivain. La maîtrise du style et la précision de l'écriture retiennent l'attention. Hamsun fascine par sa capacité à décrire les tourments de personnages hors du commun. Au début du vingtième siècle, ses ?uvres, s'éloignant du portrait psychologique, prennent une large ampleur sociale et historique et célèbrent l'amour de la terre et de la nature. Il publie ainsi Enfants de leurs temps (1913), La Ville de Segelfoss (1915), et L'Eveil de la glèbe (1917).

Adulé pour ses ?uvres, haï pour ses sympathies nazies
En 1920, il obtient le prix Nobel de littérature. Il est alors un écrivain célèbre, reconnu et ses livres sont vendus à de larges tirages en Norvège et à l'étranger. Mais l'homme n'est pas de ces personnalités aimables et parfois un peu lisses dont on ne peut que vanter les qualités. Il déroute. S'il séduit par la force de ses ?uvres, il indigne par certains de ses engagements. Son soutien au parti pro-nazi Nasjonal Samling pendant la Seconde Guerre Mondiale détruit définitivement sa réputation et rend équivoque le rapport à ses écrits. Emprisonné après guerre, son procès est longtemps reporté. Il est finalement condamné en 1948 à une amende de 325.000 couronnes pour sa collaboration avec le régime nazi pendant la période d'occupation.
Il décède le 19 février 1952 à Nørholm. Il y avait acheté un manoir avec sa seconde épouse Marie en 1918 et disposait d'un lieu isolé où il pouvait se consacrer à l'écriture.
Thierry GUENIN (www.lepetitjournal.com Oslo) mercredi 18 février 2009
Source : Aschehoug og Gyldendals Store Norske Leksikon, encyclopédie Britannica, wikipédia, www.norvege.no

Pour en savoir plus sur l'année Hamsun : www.nb.no/hamsun2009
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