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DÉCÈS – Le rideau tombe sur Jean-Claude Brialy

Suite au décès de Jean-Claude Brialy, le monde du théâtre et du cinéma est en deuil. Du Beau Serge aux Bouffes parisiens, le dandy a marqué un demi-siècle de sa voix chaleureuse. Il est parti avec son élégance coutumière

Homme de la Nouvelle vague, Jean-Claude Brialy s'est retiré mercredi (photo AFP)

Après Philippe Noiret en novembre puis Jean-Pierre Cassel en avril, le cinéma perd à nouveau un acteur majeur de toute une génération. Jean-Claude Brialy est décédé à son domicile dans la nuit de mercredi des suites d'un cancer.
A 74 ans, l'acteur fétiche de la Nouvelle vague s'en est allé discrètement avec l'élégance qui l'a toujours caractérisé.
On ne l'avait pas vu vieillir. L'an dernier encore il jouait son propre rôle qu'il avait écrit pour le Théâtre des Bouffes parisiens qui lui appartenait. Dans J'ai oublié de vous dire, un monologue de plus de deux heures, il racontait son enfance algérienne, son service militaire à Baden-Baden où il a rencontré Jean Marais puis ses débuts parisiens autour des Cahiers du cinéma où gravitaient des Rivette, Godard, Chabrol, ou Cavalier.
D'une vie mondaine démarrée très jeune, il est resté ami avec toutes les stars du moment comme Jeanne Moreau, Romy Schneider, Simone Signoret, Barbara, Trintignant, Belmondo ou Brel. En plus de son éternelle classe, c'est surtout sa grande générosité de c?ur que vantent en premier ceux qui le côtoyaient. Il avait par exemple accueilli dans son manoir un Jacques Chazot solitaire pour qu'il y finisse ses jours.

Du beau Serge au conteur séduisant
Mais au-delà de ses chroniques de la vie mondaine et de son extraordinaire talent de conteur, servi par une voix grave et chaleureuse, Jean-Claude Brialy a aussi tourné dans 185 films. Pas tous des chefs d'?uvre comme il en convenait lui-même, mais certains assurément comme Le beau Serge de Claude Chabrol (1958), Les quatre cents coups de François Truffaut (1959) ou Le genou de Claire de Rohmer(1970).
Après la Nouvelle vague, il est plutôt apparu dans des rôles seconds comme dans L'effrontée de Claude Miller (1986) ou Ripoux contre ripoux (1990) et, plus récemment, People Jet Set 2 (2004).

Figure de la nuit parisienne il était aussi très présent dans le monde du théâtre où il a notamment créé le festival de Ramatuelle.
Dans le premier volet de ses mémoires, Le Ruisseau des singes paru en 2000 chez Robert Laffont il écrivait : "J'ai commencé ma carrière aux côtés d'Alain Delon, qui était à 18 ans la beauté incarnée, ce qui m'a rendu modeste". Voilà pourquoi il s'était rabattu sur l'humour et le charme, un choix intelligent qui lui vaut aujourd'hui les hommages unanimes.

Betty RUBY (www.lepetitjournal.com) vendredi 1er juin 2007

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