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CURIOSITE – Pas de Mont-Blanc pour Courmayeur

Le 1er juin, les habitants de Courmayeur étaient invités à se prononcer par référendum  pour décider de transformer le nom de leur ville en Courmayeur-Mont-Blanc. A l'origine de l'initiative, la volonté d'attirer toujours plus de touristes. Une initiative manquée en raison du taux d'abstention.

(Capture d'écran du site de la Région Autonome de la Vallée d'Aoste)

Courmayeur continuera à s'appeler Courmayeur et ne sera pas rebaptisée Courmayeur-Mont-Blanc (en français dans le texte). Les habitants de la petite ville située au pied du versant italien du Mont-Blanc n'ont pas été convaincus par les arguments des partisans du changement de nom. Les espèces sonnantes et trébuchantes qu'ont fait miroiter aux yeux de leurs concitoyens les organisateurs du référendum, convaincus que la station toute proche de Chamonix-Mont-Blanc, beaucoup mieux référencée sur Google en raison de son nom évoquant clairement sa proximité avec le géant des Alpes, bénéficie d'un succès touristique leur faisant de l'ombre, n'ont pas suffisamment pesé dans la balance. Pour être valable, le référendum devait mobiliser la majorité absolue des 2.334 électeurs inscrits sur les listes électorales mais seuls 39,46 % de ces derniers (921 personnes) ont fait le déplacement pour se prononcer sur le destin du nom de la ville : 80,88 % d'entre eux se sont déclarés en faveur du changement de nom. Mais on est très loin des 1.168 électeurs nécessaires pour que le référendum soit valable : c'est un échec et une déception pour les collectivités locales qui avaient porté le projet avec enthousiasme.

Courmayeur, la perle des Alpes

Courmayeur vu du Plan Chécrouit (photo Wikipedia)

Qu'à cela ne tienne, Courmayeur restera "Courma" pour les habitués et sera comme toujours le rendez-vous des alpinistes et des skieurs chevronnés. A 1224 m d'altitude, dans un environnement exceptionnel, la station attire une clientèle choisie qui aime déambuler dans le centre le long de la via Roma, l'artère commerçante et mondaine. Des paysages d'une beauté incomparable y attendent skieurs et promeneurs. Vue imprenable sur le mont Blanc, notamment grâce au téléphérique (du mont Blanc) qui permet d'admirer un panorama grandiose à 3462 m d'altitude, Dent du Géant et mont Cervin (côté suisse) compris. La mairie de Courmayeur et la Région Autonome de la Vallée d'Aoste voulaient valoriser le patrimoine naturel de "la perle des Alpes" en l'inscrivant de manière indélébile dans son nom, pour revendiquer "leur" montagne et profiter des retombées économiques liées à son nom. Un combat qui se greffe à une vieille rivalité concernant le partage du sommet des Alpes.

France-Italie, une vieille rivalité
Où se situe le sommet le plus élevé d'Europe ? Facile, répondent les écoliers français : c'est le mont Blanc, qui est situé en France. Mais non, c'est le monte Bianco, qui se trouve en Italie ! s'exclament en ch?ur les écoliers italiens. En fait, aujourd'hui encore, la frontière entre la France et l'Italie fait l'objet d'un litige que les deux pays entendent régler à l'amiable. Historiquement, cette frontière passait par la ligne de crête puis, petit à petit, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les cartes militaires françaises ont commencé à situer la totalité du sommet du mont Blanc en territoire français : c'est ce que font encore les cartes très officielles de l'Institut géographique national (IGN) tandis que sur les cartes italiennes le tracé de la frontière partage le sommet entre les deux Etats.
Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) mardi 3 juin 2014

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