Édition internationale

CULTURE - L’exposition Romy Schneider à Bonn


A découvrir à la Bundeskunsthalle à Bonn jusqu'au 24 juin : l'exposition consacrée à Romy Schneider. De Sissi à La Passante du Sans-Souci, redécouvrez la carrière de cette actrice allemande bien-aimée du public français

 

Le parcours dans les salles de l'exposition est chronologique, suivant l'évolution et les grandes étapes de sa filmographie. La première salle est consacrée à ses débuts à l'écran, aux côtés de sa mère, Magda Schneider, elle-même actrice. De ses débuts, l'on retiendra ses rôles d'adolescente timide et ingénue. C'est précisément de cette image, plus que confortée par son incarnation de l'impératrice Elisabeth de Vienne, qu'elle tentera de se débarrasser sa carrière durant. La salle suivante est justement dédiée à la trilogie Sissi (1955, 1956, 1957) qui en fit une star adorée du public en Allemagne. L'exposition insiste tout particulièrement sur l'identification de l'actrice à son personnage aux yeux du public, depuis son origine viennoise à sa beauté en passant par ses traits de caractère.

Une carrière internationale
C'est pour se défaire de cette image et pour s'émanciper de ce rôle qu'à la fin des années 50, Romy Schneider part à Paris, prête à recommencer sa carrière. Elle y apprend le français, fait ses débuts sur les planches en donnant la réplique à Alain Delon, avec qui elle entame une relation privée. A mesure que sa notoriété croit en France, elle se construit aussi une carrière internationale, en tournant avec des réalisateurs comme Woody Allen ou Orson Welles.  
L'exposition met en lumière quelques-uns des grands succès qui ont jalonné sa carrière, ainsi La Piscine de Jacques Deray, où Romy retrouve Delon à l'écran, quelques temps après leur séparation à la ville. A ce stade, l'exposition hésite entre progression chronologique et progression thématique, se penchant sur ses collaborations avec deux grands réalisateurs, l'Italien Luchino Visconti et le Français Claude Sautet. Avec le premier, elle tourna par exemple, en 1973, Ludwig, le crépuscule des dieux, dans lequel elle chausse une nouvelle fois les souliers de l'impératrice d'Autriche, mais dans une interprétation bien différente, toujours soucieuse de se dissocier du grand rôle qui la fit connaître dans sa jeunesse. Avec le second, qui en fit sa muse, elle tourna cinq films entre 1969 et 1978. Dans une dernière salle, on ne manquera pas de s'attarder devant les beaux clichés de la star, ?uvres des photographes Robert Lebeck et Franz Xaver Lederle.

Photographies et images de films au c?ur de l'exposition
Aérée, l'exposition est agréable à parcourir. C'est principalement au travers de photographies que l'on découvre la carrière de Romy Schneider mais aussi des affiches de films, des extraits de sa filmographie et quelques costumes originaux de l'actrice. L'ensemble de ces documents entrouvre les portes de la vie privée de l'actrice, en parvenant toutefois à éviter l'écueil d'un voyeurisme de presse à scandale. L'objet principal de l'exposition, en effet, n'est point les relations sentimentales ou les drames de la vie de Romy Schneider, mais bien son travail d'actrice et la façon dont elle a su mener sa carrière, s'émancipant peu à peu de ses rôles de jeunesse. Ce point est toutefois à double tranchant : d'aucuns diront que l'on en apprend finalement peu sur l'artiste au-delà de sa vie à l'écran. Le parcours d'abord chronologique puis thématique est plutôt cohérent, même si l'on peut questionner la pertinence de certaines sections, ainsi celle « drames » : destinée à montrer la richesse de jeu de l'actrice, cette catégorie n'en demeure pas moins trop indéterminée et finalement arbitraire. L'on regrettera enfin que, s'attachant à rester au plus près de la carrière de l'artiste, l'exposition ne parvienne pas, contrairement à ce que promettait sa présentation, à restituer l'univers du cinéma européen de cette époque au sein duquel évolua Romy Schneider pendant trois décennies. Cette rétrospective n'en demeure pas moins un bel hommage à l'actrice allemande.

Hélène Pestel (www.lepetitjournal.com/cologne) Mardi 12 juin 2012

Exposition Romy Schneider
Bundeskunsthalle
Museumsmeile Bonn
Friedrich-Ebert-Allee 4
Mardi et mercredi, de 10h à 21h. Du jeudi au dimanche, de 10h à 19h.
Tarif plein : 8?, tarif réduit 5?.






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