Ces derniers jours, Des tensions ont été signalées dans différents Etats de l’Inde, sur fond de rivalités de partis, décisions politiques, ou de tensions avec la police. On fait le point ici.
Protestations dans l’Etat d’Assam suite à une potentielle bavure policière
Le 9 juin dernier, un homme serait mort suite à une altercation avec la police à Rupahihat. Les circonstances de sa mort seraient contestées : les habitants affirment qu'il a été battu par des policiers en patrouille pour avoir enfreint les mesures de confinement du COVID-19, tandis que la police affirme qu'il est tombé dans un étang alors qu'il tentait de fuir des agents qui l'avaient surpris en train de faire des paris illégaux. En réponse à cet incident, les manifestants ont encerclé et vandalisé le poste de police local. La police a utilisé des matraques et tiré des coups de semonce pour disperser la foule. Toute autre manifestation liée à cette affaire risque d'être suivie et comporte un risque probable de nouveaux troubles.
Colère contre l’augmentation du prix du carburant
De récentes augmentations du prix du carburant ont provoqué la colère de nombreux Indiens, menés par le parti du Congrès National Indien (INC). Des manifestations ont eu lieu la semaine dernière dans les stations-service à travers le pays. Les États gouvernés par le Congrès, tels que le Chhattisgarh, le Punjab et le Rajasthan, sont aussi concernés. Au Tamil Nadu, c’est le parti d’opposition Communist Party of India (CPI) qui organisait les rassemblements.
Rivalité politique dans l’Etat du Bengale Occidental
Les habitants de l'État du Bengale occidental sont actuellement confrontés à des cas de violence localisées liées à la rivalité politique entre les membres du parti au pouvoir, le Trinamool Congress (TMC), et l'opposition, le Bharatiya Janata Party (BJP). Pour rappel, un militant du BJP a été tué et trois autres ont été blessés dans une attaque à la bombe le 6 juin dernier dans la zone de Jagatdal à Bhatpara. Le BJP avait alors imputé l'attaque à des militants du TMC, une allégation que le TMC rejette.
Il faut savoir que des violences à caractère politique entre des partisans du TMC et du BJP ont souvent été signalées pendant et après les élections législatives de mars-avril au Bengale occidental. Le TMC a remporté les élections, tandis que le BJP est devenu le principal parti d'opposition. Bien que la situation se soit stabilisée depuis, des actes de violence sont toujours probables comme du vandalisme, des incendies criminels ou des attaques ciblées contre des bureaux de partis ou des militants. La vigilance est requise.
Le personnel médical proteste dans tout le pays
Des manifestations du personnel médical sont prévues dans tout le pays le 18 juin par le personnel médical. C’est l'Association médicale indienne (IMA) qui a décidé d’organiser ces protestations publiques afin pour condamner les récentes agressions du personnel de santé, généralement par des proches de patients atteints du COVID-19. Les lieux de manifestation probables sont le siège de l'IMA à New Delhi, et certaines antennes de l’association à travers le pays. Des manifestations associées sont susceptibles de se produire dans et autour des hôpitaux, en particulier dans les États d'Assam, de Bihar, du Karnataka, de l’Uttar Pradesh et du Bengale occidental, où des agressions du personnel médical ont eu lieu. L'IMA a toutefois déclaré que les hôpitaux continueront à fonctionner pendant les manifestations.
Des attaques ciblées dans l’Etat de Manipur
Le 9 juin, un policier a été blessé le 9 juin après que des assaillants aient tendu une embuscade à une équipe de police qui circulait sur la route nationale près du village de Rengpang (district de Noney). Plus tôt, le 8 juin, une attaque à la grenade a visé un bureau de l'Union des étudiants de Manipur sur le campus de l'université de Dhanamanjuri, à Imphal, la capitale de l'État. Aucun blessé n'a été signalé dans cet incident. A ce jour, aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de ces deux attaques.
Qui sont les responsables présumés ? Il s’agirait de plusieurs groupes insurgés et séparatistes : entre autres, le National Socialist Council of Nagaland, le Manipur Naga People's Front, le Revolutionary People's Front et le United Liberation Front of Asom-Independent. Ces derniers temps, ces groupes visent généralement les installations militaires et gouvernementales, les infrastructures de transport et les marchés.
Attaques ciblées dans la région du Cachemire
Le 2 juin dernier, des militants présumés ont abattu un conseiller municipal appartenant au Bharatiya Janata Party (BJP), le parti national au pouvoir, dans sa résidence à Tral. Le 6 juin, au moins sept personnes ont été blessées dans une attaque à la grenade visant un poste de contrôle des forces de sécurité près de l'arrêt de bus principal à Tral (district de Pulwama, territoire de l'Union du Jammu-et-Cachemire). Le même jour, les forces de sécurité ont récupéré une importante cache d'armes et de munitions dans un camion à Qazigund (district d'Anantnag, Cachemire). Ces derniers évènements mettent en évidence le risque persistant de militantisme au Cachemire, où les risques associés aux voyages restent élevés. Le personnel et les installations des forces de sécurité restent les principales cibles des attaques des militants, qui peuvent prendre la forme d'attentats à la bombe, d'attaques à la grenade et de fusillades.
Manifestations prévues à Chandigarh
Des manifestations organisées par le parti d'opposition Shiromani Akali Dal (SAD) sont prévues à Chandigarh le 15 juin pour dénoncer les irrégularités présumées dans la vente des vaccins COVID-19 et l'achat de kits médicaux. Le SAD a demandé le renvoi immédiat du ministre de la Santé de l'État du Pendjab et a annoncé une manifestation devant la résidence du ministre en chef du Pendjab à Chandigarh. Il existe toujours un risque de troubles pendant les manifestations, notamment si les manifestants tentent de franchir les cordons de sécurité. A prévoir que toute arrestation de membres de l'opposition, en particulier de hauts dirigeants, pourrait susciter de nouvelles protestations.
Les agriculteurs manifestent dans l’Etat du Karnataka
Des manifestations sont organisées dans l'État du Karnataka le 15 juin par divers groupes d'agriculteurs ; les rassemblements auront lieu devant les bureaux du Bharatiya Janata Party (BJP) et les résidences des dirigeants dans chaque district de l'État. À Bangalore, les manifestants se rassembleront devant la résidence du ministre en chef du Karnataka, sur Kumarakrupa Road. Ils réclament un plan de relance économique dans le contexte de la pandémie.
Renforcement de la sécurité dans le Kerala et le Tamil Nadu
Les autorités des deux Etats ont renforcé leur vigilance à partir du 12 juin, suite à la réception de rapports de renseignement indiquant que des membres armés d'un groupe non identifié se dirigeaient vers la côte de Rameswaram (Tamil Nadu) depuis le Sri Lanka voisin. Concrètement, la police du Tamil Nadu a renforcé les contrôles de sécurité dans la capitale de l'État, Chennai, et dans les villes de Kanyakumari, Rameswaram et Toothukudi, tandis que ses homologues du Kerala ont fait de même dans les villes côtières. Les grandes villes comme Chennai sont des cibles potentielles pour les militants et les alertes au terrorisme sont à prendre au sérieux jusqu'à preuve du contraire. A noter que le 21 mai dernier, un homme soupçonné d'être impliqué dans l'attentat à la bombe de 2014 contre la gare centrale de MGR Chennai a été arrêté.
Les Marathas en colère contre une décision de la Cour Suprême
Evitez les manifestations organisées dans l'État du Maharashtra à partir du 16 juin par le groupe ethnique Maratha Kranti Morcha. Les organisateurs ont annoncé qu'ils organiseront des manifestations silencieuses dans tous les districts, en commençant par Kolhapur le 16 juin. Des rassemblements associés sont prévus le même jour dans les districts d'Amravati, Aurangabad, Nashik et Raigad. Le groupe a également menacé d'organiser un rassemblement de Pune à Mumbai dans les semaines à venir si leurs revendications n’étaient pas satisfaites. Les protestations pourraient devenir violentes et inclure des blocages de routes ou voies ferrées. Soyez vigilants et anticipez vos déplacements.
Pour bien comprendre de qui nous parlons, les Marathas constituent la caste dominante du Maharashtra et représentent environ 32 à 33 % de la population de l'État. Ils protestent contre un verdict de la Cour suprême du 5 mai qui a annulé une loi accordant à la communauté ethnique maratha des garanties d’emplois gouvernementaux et au sein des institutions éducatives.
sources : SOS International