De grandes marques automobiles sont actuellement confrontées à des fermetures d’usines en Inde, des mesures directement liées à la pandémie et aux syndicats d’employés qui se sentent en insécurité sanitaire.
Les employés des usines très préoccupés
Depuis quelques temps déjà, les salariés de l’usine automobile Renault Nissan située dans le Tamil Nadu, en Inde ont fait part de leurs préoccupations croissantes liées à la leur sécurité sanitaire. Ils considèrent que leurs demandes de mesures anti-Covid ne sont pas assez satisfaisantes. Concrètement, les ouvriers reprochent le manque de distanciation sociale au quotidien et que les protocoles sanitaires de l’usines ne sont pas assez poussés, ne respectant pas, selon eux, les vies humaines. Par ailleurs, ils réclament officiellement une baisse de la production, des vaccins et une couverture d’assurance plus élevée pour couvrir les éventuels frais médicaux de leur entourage. “C’est une question de vie contre les moyens de subsistance”, a déclaré M Moorthy, secrétaire général du syndicat des travailleurs de Renault Nissan India, qui représente les 3 500 ouvriers permanents de l’usine. « Nous voulons simplement que les protocoles de distanciation sociale soient suivis et que la direction soit responsable de tout risque pour les travailleurs ou les membres de leur famille.»
Dans une autre usine du Tamil Nadu, celle de Hyundai, la colère est montée aussi la semaine dernière. Les employés, tout aussi préoccupés par leur sécurité sanitaire ont organisé une manifestation. Selon E. Muthukumar, président d'un syndicat représentant les employés de Hyundai, sept personnes travaillant sur le site sont mortes de Covid le mois dernier et 750 ont été testées positives. Les dirigeants ont finalement pris la décision de fermer l’usine 5 jours, l’activité devant reprendre le 29 mai. En parallèle, ils ont déclaré prendre « plusieurs initiatives pour aider et soutenir les employés à travers le pays pendant la deuxième vague de la pandémie de COVID-19, y compris des mesures pour préserver la santé et assurer le bien-être de l'ensemble du personnel. » L’usine de Ford à Chennai a aussi été arrêtée la semaine dernière, plus précisément le 28 et 29 mai. Par ailleurs, au moins quatre entreprises de l'État auraient été contraintes de suspendre temporairement leurs activités après que les syndicats aient organisé des grèves et des manifestations suite à des revendications liées à la pandémie de Covid-19.
La bataille devient judiciaire
Revenons à Renault-Nissan. La semaine dernière, l’affaire a été portée à l’attention de la Haute Cour de justice de Madras depuis le 16 mai et en devient ainsi une bataille judiciaire. Suite aux revendications des employés, les représentants de l’entreprise ont déclaré à un tribunal indien qu’il devait continuer la production pour répondre aux commandes et rejetant ainsi les préoccupations du syndicat d’employés. Ils ont indiqué respecter scrupuleusement toutes les règles et n’avoir jamais rien négligé concernant les protocoles sanitaires pour les employés. Par ailleurs, ils ont ajouté qu’il y avait aujourd’hui un « besoin impérieux » de poursuivre les opérations ; En effet, il n’y aurait pas moins de 35 000 véhicules commandés en attente destinées à l’exportation et environ 45 000 réservations au niveau nationale de deux modèles récents : La voiture Nissan Magnite et la voiture Renault Kiger.
Le dilemme est grand aujourd’hui, entre la santé publique et la survie de l’économie… Si aujourd’hui les autorités Indiennes font tout pour endiguer la pandémie, elles doivent aussi réussir un vrai numéro d’équilibriste pour ne pas paralyser l’Industrie et donc l’économie entière… La justice saisie a donc décidé lundi dernier de procéder à des inspections au sein de l’usine Renault-Nissan afin de vérifier que tous les protocoles sanitaires étaient bien respectés. A suivre…