C’est bientôt Pâques ! Alors, l’équipe du petitjournal.com est partie à la recherche des 8 plus jolies églises
de Chennai. Il ne s’agit pas ici de faire l’inventaire de toutes les églises de Chennai, mais de recenser
les plus anciennes et significatives au niveau historique et les plus belles au niveau architectural.
Saint Thomas, un apôtre à Mylapore
Chennai, bien que très hindouiste, voit son histoire liée à la chrétienté dès les origines avec l’arrivée
de Saint Thomas et la construction d’une des trois seules basiliques au monde construite sur le tombeau d’un apôtre.
Sa présence n’est pas si étonnante si l’on considère que les Romains commerçaient dans la région. L’apôtre s’est installé parmi les pêcheurs (de poissons) sur le rivage de Mylapore. Là, il a été, selon la légende, chassé, menacé et s’est réfugié sur une petite colline, puis une autre, qui a gardé son nom. Après son martyr, une première chapelle a été construite sur les lieux.
La cathédrale Saint Thomas de Mylapore
Cette église néo-gothique construite à l’emplacement de la tombe de l’apôtre Thomas est un véritable lieu de pèlerinage. Son aspect actuel remonte à la présence anglaise à la fin du XIXe. Il explique l’allure néogothique du bâtiment. Pour autant, il repose sur une structure portugaise antérieure du XVIe siècle. Celle-ci aurait elle-même été bâtie sur une chapelle construite sur la sépulture du Saint.
À l’aplomb de l’autel, la crypte expose une relique. On y accède en contournant le chevet de l’église.
L’église st Thomas au Mont
Construite au sommet d’une colline, la petite chapelle accueille aujourd’hui de nombreux fidèles. C’est ici que l’apôtre se serait réfugié. Le nombre important de reliques explique la foule de pèlerins, au niveau de l’autel et sur le mur adjacent. Sur le plan architectural, il s’agit d’une simple nef de pierre. En revanche, l’autel couvert d’azulejos rappelle la fondation portugaise.
Partout des signes de dévotion attestent de la ferveur religieuse du lieu. Du haut de l’immense terrasse devant la petite église, on jouit d’une vue impressionnante sur Chennai.
Des églises de fondation portugaise
D’autres églises remontent à l’arrivée des Portugais au XVIe siècle. Ceux-ci ont repoussé le village tamoul, à l’intérieur des terres. Ils ont défriché la jungle pour y construire des missions. Deux petits joyaux subsistent de leur présence.
Notre Dame des Lumières
Cette église est un petit bijou oublié du 16e siècle qui ressemble assez à la cathédrale de l’Assomption de Pondichéry. En dépit des descriptions des guides touristiques, il s’agit d’un joli petit bâtiment baroque hispanique et pas du tout d’une église néogothique.
On suit sa fondation, racontée sur les reliefs, sur les murs du petit jardin qui a conservé son aspect de jungle. Sur le mur extérieur sud, se trouve la pierre de fondation en portugais datée de 1516, l’un des plus anciens vestiges attestés de la ville de Chennai.
L’église du Descanco
La petite église du Repos remonte au 17e siècle lorsque la famille Madera l’érigea. Il semble que cette famille ait pu donner son nom à Madras. Une autre légende raconte que le lieu correspond à un des sites de prêches de l’Apôtre Thomas. Avec sa façade blanche toute simple, elle ressemble à une petite mission typique de la colonisation hispanique. Le retable baroque et doré tranche avec la sobriété de sa nef unique.
Des églises coloniales anglaises
La Cathédrale Saint George, à Gopala Puram suit, elle, le rite Anglican. L’église est magnifique, elle
s’inspire de Saint Martin in the Fields de Londres. Elle en adopte un plan simple rectangulaire à une nef
et cinq travées. La façade néopalladienne regarde avec élégance un charmant jardin. L’un des charmes
de cette ravissante église réside dans son incroyable cimetière. Là, entre les lianes et les racines
multiples des banyans, les tombes se fondent dans un paysage quasi magique. Les stèles très
documentées recèlent de véritables histoires sur les vies des premiers colons de la communauté
anglaise de Madras.
Sainte Marie de Fort George
Également de rite anglican, la très belle église Sainte Marie de Fort George est peut-être le plus ancien
lieu de culte chrétien à Chennai. Elle aussi adopte un plan rectangulaire simple. Ses bancs de rotin, les ventilateurs et les persiennes entrouvertes sur un jardin confèrent à ce lieu l’atmosphère surannée que l’on recherche dans les vieilles villes coloniales.
Saint André Kirk
La communauté écossaise de la Compagnie des Indes Orientales désirait une église proche du fort Saint Georges. Elle acheta donc des terrains près de la rivière Chindadripettah et fit construire cette petite
merveille en 1821.
Le bel édifice blanc s’élève aujourd’hui entre les deux gares, Centrale et Egmore; et a conservé une parcelle importante, malheureusement en partie dévolue à un immense parking. Mais les frangipaniers et bananiers contribuent à donner un bel aspect à cette église de style néopalladien. Sa blancheur immaculée et son isolement dans une oasis de calme la rendent très charmante.
À l’intérieur, au-delà du magnifique buffet d’orgue, on ne s’attend pas à un plan centré. L’espace reflète l’esprit de cette communauté soudée.
Sainte Thérèse Nungambakkam Hight Road
Bien que moins ancienne et moins authentique, l’étonnante église catholique Ste Thérèse Nungambakkam High Road offre un pastiche des plus réjouissants. De construction récente, elle se donne des allures de Saint Pierre de Rome miniature tartiné de chaux blanche avec sa coupole.