Fondée il y a plus de cent ans, la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) est présente à travers tout le Royaume du Maroc. Son directeur général, Jean-Charles Damblin, nous parle du développement économique marocain et des services proposés aux entreprises françaises souhaitant s’y implanter.
Depuis quand existe la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc ?
La CFCIM trouve ses origines en 1913 où elle devint un acteur clé des relations et de la coopération économique entre la France et le Maroc. La CFCIM se distingue par son autonomie puisqu’elle ne perçoit aucune subvention de l’Etat français, et dispose d’un statut juridique d’Association de droit privé marocain.
En plus de son siège à Casablanca, la CFCIM est présente dans dix villes à travers le Maroc : Rabat, Tanger, Marrakech, Fès, Meknès, Agadir, Oujda, Guelmim, Laâyoune et Dakhla.
La CFCIM, en partenariat avec l’État marocain, a mis en place des parcs industriels
Est-ce que la Chambre a d’autres spécificités ?
Sa spécificité principale tient justement à son indépendance. Ceci lui a permis de prendre des initiatives stratégiques comme l’ouverture de délégations régionales dans les Provinces du Sud du Royaume du Maroc en 2017 à Laâyoune, 2019 à Dakhla et 2024 à Guelmim.
Nous avons aussi la particularité d’être représentant de Business France au Maroc à travers la Concession de Service Public : Team France Export. Ce partenariat stratégique confère à la CFCIM la mission d’accompagner les entreprises françaises dans leur développement local notamment en facilitant leur implantation ou l’accès aux opportunités d’investissements. Elle leur offre une large gamme de services sur mesure, notamment le conseil sur l’offre commerciale adaptée au marché marocain, les études de marché, les rencontres BtoB ciblées et qualifiées, l’aide à la création d’entreprise, l’aide à l’implantation…
Pour ce dernier point, la CFCIM, en partenariat avec l’État marocain, a mis en place des parcs industriels avec une formule locative innovante et avantageuse, dont elle assure la gestion directe.
Ces parcs, situés près de Casablanca ainsi que dans les régions du Sud, illustre notre engagement à soutenir une croissance économique équilibrée et inclusive sur tout le territoire marocain. Ces infrastructures accueillent 500 entreprises dont 40% sont marocaines, 30% françaises et 30% étrangères. Ces entreprises hébergées génèrent près de 15.000 emplois et contribuent ainsi au dynamisme économique et industriel du Maroc.
Enfin, une dernière spécificité, la CFCIM est la seule CCIFI qui dispose d’un campus de formation avec 3 composantes : initiale, Exécutive et continue.
Quel est le profil de vos membres ?
La CFCIM regroupe un réseau dynamique et actif de 50.000 personnes représentant 3800 entreprises membres. 40% d’entre elles opèrent dans les services, 35 dans le commerce et 25% dans l’industrie, un segment en forte progression. L’industrie inclut des secteurs de coopération historique entre nos deux pays, à savoir l’automobile et l’aéronautique, et prévoit également de nouvelles coopérations dans de nombreux domaines comme les infrastructures, l’eau, l’économie bleue, l’hydrogène etc.
Quels sont les évènements que vous proposez à vos membres ?
La CFCIM propose une série d’événements thématiques proposés par ses commissions, de mise en relation du type « After-Work » en plus de grands événements économiques appelées « Journées économiques Maroc-France », organisées en partenariat avec l’Ambassade du Royaume du Maroc en France ainsi qu’avec les Régions françaises, ainsi qu’avec l’ensemble des partenaires et institutions marocains en lien avec le secteur traité.
Ces journées privilégient une approche concrète et pragmatique à travers des conférences animées par les experts du secteur, des visites de sites et des rendez-vous BtoB pré-qualifiés entre opérateurs français et marocains.
Ces événements se sont tenus dans plusieurs villes françaises et marocaines Paris, Lyon, Nantes, Marseille ou Toulouse, Essaouira, Dakhla, où nous avons accompagné récemment une délégation de 50 décideurs d’entreprises dans le Sud marocain.
À travers ces initiatives, la CFCIM continue de renforcer les synergies entre les entreprises françaises et marocaines, tout en valorisant les opportunités de chaque territoire.
Nous avions été précurseurs en ouvrant nos délégations dans le Sahara marocain
Le Sud marocain est donc une région d’opportunités ?
La CFCIM ne se contente pas de travailler au Maroc, elle travaille avec et pour la coopération Maroc-France. En tant que passerelle économique, nous créons de nouvelles opportunités pour les entreprises françaises tout en soutenant activement le développement économique des régions marocaines. Dans ce sens, nous avions été précurseurs en ouvrant nos délégations dans le Sahara marocain et en promouvant le développement économique de ces régions à fort potentiel économique : l’agriculture durable, le tourisme, l’eau, l’économie bleue, l’hydrogène, les chantiers navals etc.
N'oublions pas le positionnement stratégique de ces régions car constituent un véritable pont économique Europe-Afrique.
Il est essentiel de comprendre et de respecter les spécificités locales
Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite s’implanter au Maroc ?
Le Maroc est un pays à la fois moderne et profondément ancré dans ses traditions et sa culture ancestrale. Si sa francophonie et son dynamisme économique peuvent donner l’impression d’une proximité immédiate, il est essentiel de comprendre et de respecter les spécificités locales. Pour réussir, et comme dans tout pays, il est crucial d’être accompagné par des experts qui maitrisent ces aspects, comme la CFCIM, qui joue un rôle de facilitateur.
Aussi, le contact humain est au cœur de la relation commerciale entre les entreprises françaises et marocaines et il est essentiel de se rendre au Maroc pour tisser des liens solides et durables.
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