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Séisme au Maroc : quelle est la situation des habitants un an après la catastrophe ?

Un an après le séisme meurtrier au Maroc le 8 septembre 2023, le pays panse encore ses plaies post-catastrophe. La responsable Urgences de la Fondation de France, Karine Meaux, témoigne des actions menées dans le Royaume chérifien.

Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, et Karine Meaux, responsable Urgences, visitent une des classes modulaires construites par l'association Al Jisr dans la ville de Tagadirt, dans la région de Souss-Massa.Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, et Karine Meaux, responsable Urgences, visitent une des classes modulaires construites par l'association Al Jisr dans la ville de Tagadirt, dans la région de Souss-Massa.
@fondation de France
Écrit par Liz Fredon
Publié le 6 septembre 2024, mis à jour le 8 septembre 2024

Le 8 septembre 2023, la région montagneuse de l’Atlas est frappée par des vagues de secousses d’une rare violence. Un séisme de magnitude 7 faisant près de 3.000 morts a bouleversé la vie de nombreuses personnes. Par la suite, un déferlement d’aides humanitaires a jailli pour venir en aide aux victimes de cette tragédie.

 

La Fondation de France a été créée il y a plus de 50 ans. En appelant au don et en faisant le lien avec des experts, acteurs sociaux et associations humanitaires du monde entier, la Fondation réunit les mobilisations privées pour en faire des actions concrètes et utiles, sur tous les territoires. Karine Meaux fait partie de la branche Urgences de la fondation. Son rôle est de lever des fonds dans le cadre de guerres, de catastrophes naturelles, etc.

 

La Fondation de France coordonne l’aide sur place au Maroc 

Dans un premier temps, l’urgence est de protéger les habitants de l’hiver approchant. Il faut leur fournir des vêtements, des produits d’hygiène, et trouver des solutions de logement temporaires avant que la reconstruction ne commence. La gestion des dons n’est pas une tâche évidente, de nombreux dons étant inadaptés, comme des vêtements trop légers ou de la nourriture impossible à acheminer. 

Depuis un an, son équipe accompagne les associations marocaines locales pour être au plus proche des besoins des habitants. Grâce à cette confiance mutuelle, les besoins des sinistrés sont identifiés et pris en charge de la manière la plus adaptée possible. « Nous les aidons pour se relever vite. Nous réparons des vitrines de commerces, nous donnons des semis pour répartir les récoltes… des actions concrètes pour faire redémarrer les activités », explique-t-elle.

 

« Le déploiement des actions nécessite une coordination étroite de tous ces acteurs, qu’il s’agisse d’accès à l’éducation, de soutien psychologique ou de relance économique. Notre rôle est d’apporter une réponse adaptée aux besoins prioritaires et non couverts des populations. »

 

 

Les équipes de la Fondation Amane et de la Fondation de France, dans les villages détruits par le séisme dans la région de Taroudant.
Les équipes de la Fondation Amane et de la Fondation de France, dans les villages détruits par le séisme dans la région de Taroudant. - @FondationdeFrance 

 

 

Soutien psychologique et réhabilitation des familles marocaines

Depuis le séisme, certaines familles refusent de dormir à nouveau dans leurs maisons, de peur que celles-ci ne s’écroulent sur elles. Les aides psychologiques sont cruciales pour faire face aux traumatismes engendrés. Plus de 600 femmes et hommes participent à des cercles de parole et séances de soutien psychologique pour partager leurs expériences, contribuant à la reconstruction du lien communautaire.

 

Selon Karine Meaux, les locaux font preuve d’une résilience impressionnante.

 

À ce jour, 10,8 millions d’euros ont été collectés par la fondation, soutenant 31 projets qui interviennent particulièrement dans la province de Taroudant et les régions de Marrakech-Safi (Al Haouz et Chichaoua). Les actions principales qui ont été menées concernent ainsi le soutien psychologique des personnes vulnérables, l’aide à la reconstruction, et le soutien à la relance économique de la région notamment par la dotation des familles sinistrées en cheptels, le tout dans une vision pérenne, humaine et écoresponsable. L’objectif est également d’accompagner les habitants vers les changements climatiques, la sécheresse étant de plus en plus présente dans cette zone du Maroc.

Selon Karine Meaux, les locaux font preuve d’une résilience impressionnante. Mais, face à une situation toujours instable et prolongée, ils perdent peu à peu espoir, et se sentent oubliés. Il est important de poursuivre les efforts et les mobilisations, car la reconstruction prend du temps, et la bourse accordée par le royaume s’arrête au bout d’un an. Bientôt, les sinistrés n’auront plus d’aide de l'État.

 

Persévérance et initiatives de la Fondation de France au Maroc 

Sur une meilleure note, Karine Meaux affirme que, d’après ses rencontres et ses voyages sur place, une jeune génération s'active, "pleine de ressources et de rêves plein la tête". L’élan de solidarité permet la prise en charge des frais de scolarité pour les jeunes filles de la région, ainsi que le soutien apporté à 100 jeunes bacheliers ou étudiants via des bourses scolaires. Selon elle, contrairement à certaines idées reçues, que ce soit en ville ou dans les montagnes reculées, "les jeunes Marocains ne manquent pas de projets qu’ils porteront bientôt avec persévérance, que ce soit dans le domaine de l'agriculture, de l'entrepreneuriat ou encore de la transition écologique."

 

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