Créer une élite médicale à même de tirer la médecine cambodgienne vers le haut. Tel est l'objectif du programme international de l'université des sciences de la santé de Phnom Penh.
Créé il y a cinq ans, le programme international de l’université de sciences de la santé de Phnom Penh sélectionne chaque année 60 étudiants parmi les 360 que compte chaque promotion de médecine. « Le principe est de sélectionner les meilleurs étudiants en médecine à la fin de leur troisième année afin qu’ils puissent bénéficier par la suite d’enseignements de la part de professeurs étrangers et de conférences d’internat », indique Steve Vilhem, volontaire international français en appui du programme international de médecine.
Soutenu notamment par le ministère français des affaires étrangères, le programme international de médecine se base sur quatre axes : l’enseignement académique, l’initiation à la recherche, la linguistique, et une partie socioculturelle. Des professeurs de médecines étrangers - américains, français ou hongkongais - sont régulièrement invités pour dispenser des cours aux étudiants. La connaissance des langues étrangères - français et anglais - est essentielle pour accéder au programme international. Les partiels sont passés dans ces langues, essentielles pour pouvoir lire la littérature médicale internationale.
Near va commencer sa sixième année de médecine. Pour lui, le programme international est synonyme d’un accès à davantage de connaissance. « Nous avons la chance participer à des séminaires dirigés par des professeurs étrangers, indique-t-il. Or les connaissances médicales sont plus importantes à l’étranger qu’au Cambodge. » Le jeune homme souhaiterait se spécialiser en psychiatrie. « Il y a beaucoup de problèmes psychiatriques au Cambodge, mais peu de spécialistes. » Sovady, quant à elle, a décidé de rejoindre ce programme après que les étudiants des classes supérieures et ses professeurs lui ont recommandé de postuler. « Le programme international est beaucoup plus stimulant. Nous pouvons bénéficier de conférences d’internat données par des professeurs étrangers et les cours sont beaucoup plus interactifs », souligne-t-elle.
Le parti-pris d’origine est de créer une élite médicale à même de tirer le reste des médecins cambodgiens vers le haut. Créé par un expert technique international français il y a cinq ans, le programme international est désormais géré par l’université des sciences de la santé. « Comme il est très difficile de former tout le monde, l’idée originelle du programme international a été de sélectionner les meilleurs étudiants pour ensuite faire profiter tout le corps médical des connaissances et savoir-faire qu’ils auront acquis », précise Steve Vilhem. « Il s’agit de former les formateurs, qui pourront par lui suite passer le relais. »
Pour beaucoup d’étudiants du programme international de médecine, l’objectif est de partir faire un stage en hôpital français. « Une cinquantaine d’étudiants cambodgiens vont dans des hôpitaux français chaque année. Ces stages sont très formateurs, car la France est le seul pays qui accepte que des médecins étrangers pratiquent dans ses hôpitaux et aient les mêmes responsabilités que des médecins français. »