Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 1
  • 0

Nathalie Man, Poétesse, la lauréate de la résidence d’écriture à Phnom Penh

La poétesse Nathalie Man est la lauréate de la résidence d’écriture « La Villa Marguerite Duras mené avec le soutien de l’Institut français (Paris) et la Fondation La Petite Escalère. Pendant deux mois, elle est accueillie au Cambodge, pays qu’elle découvre. A l’issue il s’agir de produire une oeuvre ( de fictions, roman, bandes dessinées, poésie…. ) qui sera ensuite traduite en Khmer et publiée , dans une collection dédiée.

NathalieMan00901_Web_0NathalieMan00901_Web_0
Écrit par Raphaël FERRY
Publié le 14 juillet 2023, mis à jour le 19 juillet 2023

L'auteure est une poétesse, autrice et street-artiste française. Elle a commencé à écrire à travers la poésie et a remporté plusieurs prix lors de concours régionaux et nationaux dès l'âge de douze ans. Pendant ses études, elle a suivi des cours de littérature comparée, de philosophie comparée et de sciences politiques. Elle a également découvert la mise en scène et a voyagé en Europe, en Asie du Sud-Est et en Chine.

Elle a animé une émission de radio lors de son séjour à l'université de Singapour et a travaillé comme journaliste et fixeuse pour Le Monde et Radio France lors de stages à Pékin. Elle a publié son premier manuscrit, intitulé "Impressions de Pékin", chez Les Xérographes, et a participé à de nombreux salons du livre et festivals.

En 2013, elle a commencé à afficher ses "Poèmes de rue" dans les rues de Paris et a monté une exposition itinérante sur son travail d'intervention urbaine. Elle a animé des ateliers d'écriture et a participé à des festivals et projets artistiques.

Nathalie Nam poeme de rue

 

Elle a travaillé sur plusieurs projets d'écriture, dont un recueil poétique intitulé "Perceptions" et un premier roman en résidence d'écriture. Elle a également mené un projet sur la transmission intergénérationnelle de la mémoire en collaboration avec le Musée d'Aquitaine et l'Association des Centres d'animation de Bordeaux.

Au fil des années, elle a continué à exposer son travail dans des galeries, à animer des émissions de radio et des ateliers d'écriture, et à participer à des résidences d'écriture. Elle a publié plusieurs livres et a été impliquée dans des projets artistiques variés.

En 2023, son premier roman intitulé "Les hommes sont absents" est sorti aux éditions Lanskine. Elle continue d'être active en tant qu'autrice, poétesse et street-artiste, et poursuit ses projets artistiques et littéraires.

Profitant de son séjour à Phnom Penh, nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus sur son parcours, son œuvre et sa découverte du Cambodge.

Bonjour Nathalie, pourriez nous vous nous dire, en quoi consiste une résidence , quel est l’objet du travail que vous menez ici, et quel est  la nature de ce que vous devez produire. Pourquoi choisir cette formule d’expression des poèmes placardés sur des murs ?

J’ai commencé à coller mes poèmes dans les rues en 2013 à Paris. Plusieurs raisons m’y amenaient. L’envie de sortir des huis-clos de poésie que je fréquentais qui ne me satisfaisaient pas, celle de retrouver une certaine convivialité urbaine dans une ville où je me sentais assez seule et où il m’était difficile de vivre car chère. J’étais poussée par une certaine rage, celle des inégalités sociales, la condition des sans-abris m’affectait et m’affecte beaucoup, je suivais d’ailleurs les actions d’un très bon collectif Les morts de la rue. Et puis, je cherchais un moyen de gagner ma vie, je voulais faire une thèse et j’avais proposé un projet sur les écrits urbains, je devais vérifier la « théorie de la coopération textuelle » d’Umberto Eco à travers les affichages de mes poèmes qui, j’estimais, susciteraient la participation des passants et des passantes. J’ai donc commencé à écrire et décrire des scènes du quotidien, de mon quartier, j’habitais à Belleville, et très vite des passants et des passantes ont laissé des commentaires sur l’affiche, des dessins…

Nathalie Man Poeme de rue

Mon projet fonctionnait. J’ai d’abord photographié que les poèmes modifiés, s’ils étaient indemnes, ils ne m’intéressaient pas.

Il faut savoir que la première année je ne signais pas. Puis j’ai trouvé un blaze, NM., mes initiales en réalité.

Récemment, en 2020, j’ai ajouté un hashtag pour qu’on puisse me suivre dans les réseaux sociaux #nmpoetesse poussée par une lectrice qui faisait des pieds et des mains pour trouver les murs où j’avais collé des poèmes. Me suivre sur instagram lui a facilité la vie.

Où pourra t on lire vous poèmes sur Phnom Pehn?

Pour l’instant je n’ai pu coller que sur le mur proche de l’entrée du bistro-restaurant de l’Institut Français de Phnom Penh. Bien évidemment, je souhaiterais les afficher dans l’espace public, comme je le fais en France ou comme je l’ai fait à Montevideo, à Barcelone, mais ça a l’air difficile de le faire en cette période pré-électorale.

Nathalie Man Poeme de rue

 

A l’issue de votre résidence, vous allez produire une œuvre . Pouvez-vous nous en dévoiler un peu les contours ? 

Aucune idée encore. Il y a aura toujours les poèmes que j’ai écrit pendant mon séjour qu’on va traduire avec une poétesse khmer anglophone et un professeur en traductologie khmer francophone.

Quelles sont les impressions, les émotions que vous allez garder du Cambodge ?

Je ne sais pas. Je trouve ce pays dur, j’arrive en pleine période pré-électorale. Je n’ai pas l’impression que les cambodgiens que je rencontre sautent de joie. Ce n’est pas vraiment ce que j’avais imaginé et en même temps je ne connaissais rien du pays. J’avais lu Marguerite Duras et avant de partir j’avais visionné les films de Rithy Panh, lu L’élimination…

A ce stade, je peux dire que la vie culturelle, des concerts, des pièces de théâtre, me manquent. Comme j’aimerais que ce pays puisse avoir des festivals un peu partout pour que sa jeunesse (qui est la majorité du pays) s’amuse !

 

Poême nathalie man

 

Raphael Ferry
Publié le 14 juillet 2023, mis à jour le 19 juillet 2023

Flash infos