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À Kampong Speu, une forêt protégée en détresse faute de soutien

Prambei Mom, l’un des derniers refuges de bantengs rares, manque de soutien pour continuer sa mission de protection.

À Kampong Speu, une forêt protégée en détresse faute de soutienÀ Kampong Speu, une forêt protégée en détresse faute de soutien
Phot_ Prambei Mom Protected Community_Facebook

Une forêt en péril, une faune menacée

Dans la province cambodgienne de Kampong Speu, la communauté de Prambei Mom veille sur une forêt unique de 1 221 hectares. Ce territoire abrite une centaine de bantengs ( bœuf sauvage ), des sangliers, des paons, des loups, des muntjacs rouges et d’autres espèces rares. Mais le combat pour protéger cette biodiversité devient chaque jour plus difficile.

Le braconnage persiste, notamment par l’installation de pièges. Les patrouilles doivent se relayer jour et nuit. Pourtant, les moyens manquent cruellement.

Un soutien vital qui s’est évaporé

Depuis l’arrêt du financement par Wildlife Alliance Cambodia en 2024, la communauté se retrouve sans ressources. "On manque de tout : vêtements, essence, nourriture, radios", explique Soeurn Lay, responsable du groupe. "On fonctionne avec nos propres moyens."

Conséquence : en un an, le nombre de membres actifs est tombé de 40 à 14. La plupart ont dû partir pour subvenir aux besoins de leur famille. Les derniers restent par conviction. "Ils ne peuvent pas partir, par compassion. Si on abandonne, les animaux finiront dans les assiettes", dit Lay.

Appel aux dons pour maintenir la mission

La communauté lance un appel à l’aide : riz, carburant, vêtements, tout soutien est bienvenu. Particuliers, ONG, autorités et entreprises peuvent contribuer à maintenir cette protection essentielle.

Pour une aide durable et indépendante

Pour San Mala, du réseau Partnership for Environment and Development, il est urgent d’instaurer un financement stable. "Les communautés engagées doivent figurer dans le budget national", affirme-t-il. Il salue les efforts précédents du gouvernement, notamment grâce aux crédits carbone, mais plaide pour des aides régulières.

Il insiste aussi sur un point crucial : garantir l’indépendance de ces acteurs de terrain. "Ils doivent fournir des informations transparentes au public, plutôt que de fausses informations destinées à cacher ce qui se passe en coulisses", alerte-t-il.

Chacun peut agir, même à petite échelle

San Mala encourage aussi les citoyens à participer, selon leurs moyens. "Une partie de l’aide étrangère vient de donateurs privés ou de groupes engagés”. Ensemble, nous pouvons soutenir les activités de protection et aider l'environnement conclut-il.

Avec l'aimable autorisation de Cambodianess, qui nous permet d'offrir cet article à un public francophone. 

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