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PORTRAIT - Sylvain Lim, couturier made in France

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 11 février 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

Après plus de trente ans passés en France où il a travaillé pour les plus grands couturiers, le styliste cambodgien Sylvain Lim fait désormais profiter Phnom Penh de son talent. Aujourd'hui, il épaule aussi son fils dans le lancement d'une nouvelle maison de mode

En 1972, Sylvain Lim a décidé de quitter le Cambodge et son métier de danseur au Palais Royal pour partir en France. "J'avais envie de m'échapper de ma famille, de voir autre chose"explique-t-il. Là-bas, il a découvert une autre vie : "dans la mentalité cambodgienne, ce n'est pas facile d'être homosexuel et d'en faire une vie".

Des rencontres exceptionnelles
Lorsqu'il arrive à Paris, Sylvain Lim continue à danser, mais il est contraint d'abandonner rapidement face à la difficulté de concilier danse et travail. Il décide alors de chercher un autre métier. Entre la cuisine et la couture, son c?ur balance. Sa rencontre avec le couturier Guy Laroche est décisive. Il lui conseille de s'inscrire à la Chambre syndicale de la haute-couture lorsqu'il entend cette anecdote : "Un jour, je devais avoir 7 ans, je suis allé voir mon oncle à Battambang qui m'a demandé de choisir un cadeau parmi plusieurs objets. C'est sur une mini machine à coudre Singer que mon choix s'est porté !"
A la fin de ses études, une autre rencontre lui est salutaire, celle de Pierre Balmain qui l'embauche dans sa maison de couture. C'est ainsi qu'il commence sa carrière. Par la suite, il se lance dans le prêt-à-porter en tant qu'indépendant. "Ces petits boulots sont très enrichissants quand on débute. On doit relever le défi d'honorer des contrats tout en étant plus ou moins nul", confie-t-il.
Dans les années 80, Sylvain Lim devient styliste pour les plus grandes maisons françaises, essentiellement dans la mode féminine. Au sommet de sa gloire, il décide de stopper sa course pour se consacrer à son ami devenu malade : "J'ai préféré lui montrer mon amour pendant qu'il était vivant."

L'aventure cambodgienne
En 2000, Sylvain Lim revient s'installer au Cambodge mais reste attaché à la France : "Mon c?ur est asiatique mais ma façon de réagir est occidentale. Aujourd'hui, j'essaye d'apprendre à être plus khmer, l'adaptation est difficile."Depuis la mort de son ami en 2003, il a repris son métier de styliste. "Au Cambodge, les gens ne savent pas encore ce qu'est un vêtement. Pour eux, ce n'est qu'une carapace. J'essaye de leur en expliquer la beauté."
Sylvain Lim a transmis sa passion à son fils, Keo Lim, qui vient d'ouvrir sa propre boutique. "Je suis très présent dans ce projet, je lui ai donné naissance", raconte-t-il. "Nous sommes en train de revoir la structure de la maison Keo pour toucher une clientèle plus large, avec des vêtements plus modes et moins philosophiques."
Aurélie COLLADON. (www.lepetitjournal.com - Cambodge) lundi 11 février 2008

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Publié le 11 février 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

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