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Le sélectionneur du Cambodge critiqué par Human Rights Watch

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Keisuke Honda en 2009. Crédits : Tsutomu Takasu / Flickr Creative Commons
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 13 janvier 2019, mis à jour le 14 janvier 2019

Dans un communiqué publié en décembre, Human Rights Watch s’interroge sur la teneur des relations entre le footballeur et le général Sao Sokha, président de la fédération cambodgienne de football.

L’ONG internationale de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a publié en décembre dernier une lettre ouverte adressée à Keisuke Honda, joueur de football japonais de renommée mondiale et sélectionneur de l’équipe nationale du Cambodge. L’ONG y demande un rendez-vous avec le joueur-sélectionneur japonais, et souhaite en particulier s’entretenir avec lui de la teneur de ses relations avec Sao Sokha, président de la fédération cambodgienne de football depuis 2006 et l'un des principaux responsables de l'armée cambodgienne.

Keisuke Honda est depuis août 2018 le sélectionneur de l’équipe cambodgienne, un statut pour lequel il a signé un contrat de deux ans. Sa nomination a suscité un étonnement qui a su attirer l’attention de la planète football sur l’actuelle 172e nation au classement FIFA. Si depuis août, l’équipe cambodgienne n’a pas su relever le défi d’une qualification en demi-finale de la coupe de l’ASEAN, finissant 4e sur 5 de son groupe, notamment derrière ses voisins vietnamiens et malaisiens, Honda demande un peu de temps afin de permettre à son équipe de développer son identité de jeu.

Ce n’est pourtant pas pour ses qualités sportives que Human Right Watch s’intéresse tant aux activités de la star japonaise mais bien pour ses relations avec Sao Sokha, le président de la fédération cambodgienne de football.

Sao Sokha est un proche du premier ministre Hun Sen, dont il est l’un des conseillers personnel. Il cumule ses fonctions à la fédération cambodgienne de football avec des fonction militaires : commandant suprême adjoint de l’armée cambodgienne  et commandant de la Gendarmerie royale cambodgienne (GRK), dont les agissements ont été décriés par le représentant spécial de l’ONU pour les droits de l’homme au Cambodge.

« Nous avons été choqués de voir une photo de Keisuke Honda en compagnie d’un responsable notoire de violations des droits de l’homme tel que Sao Sokha durant une conférence de presse donnée le 12 août 2018 », a déclaré Brad Adams, directeur Asie de Human Rights Watch.

Selon le rapport de Human Rights Watch « Douze généraux aux mains sales », publié en juin 2018, les forces armées commandées par Sao Sokha se sont notamment rendues responsables d’exécutions extrajudiciaires et de torture par le passé.

La présidence de Sao Sokha à la tête de la fédération cambodgienne de football n’est pas reconnue par la FIFA. Son élection en 2006 a été reconnue illégale par la fédération sportive. Selon le Phnom Penh Post, une lettre adressée à la Fédération cambodgienne de football (CFF) et signée par l’ancien président de la FIFA Joseph Blatter invalidait l’élection de Sao Sokha à la tête de la la CFF en raison d'une violation de l’article 17 des statuts de la FIFA, qui interdisent toute intervention politique dans ce type d'élections.

Le porte-parole de la CFF a confirmé que le rôle de la star japonaise se limitait au seul domaine sportif, sans empiéter sur le politique.

L’agence de Keisuke Honda a répondu en décembre à Human Rights Watch que l’agenda du joueur était trop chargé, et qu’il ne pouvait par conséquent par rencontrer les représentants de l’ONG.

 

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Publié le 13 janvier 2019, mis à jour le 14 janvier 2019

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