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EXPAT - Monter sa boîte au Cambodge, c'est plus simple mais...

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 24 janvier 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

De plus en plus de personnes font le choix de venir créer une entreprise au Cambodge. Le PetitJournal.com a demandé à certaines d'entre eux, quels sont les avantages et les inconvénients d'un tel projet ?

(Photo OD)

Kama, 27 ans, originaire de Villepinte, vit à Phnom Penh depuis presque un an où il a monté une boite d'informatique : "Ce n'est pas simple, il faut comprendre comment ça fonctionne ici"

Il est très difficile de connaître les procédures locales à suivre dans la création d'une entreprise. Il faut vraiment connaître le milieu, et absolument avoir un contact à l'avance. Il est aussi compliqué de s'adapter au niveau du personnel, car les modes de travail sont très différents. Mais une fois l'entreprise implantée, ça devient plus facile. Ici, tout marche par le bouche-à-oreille. Comme il y a beaucoup de francophones au Cambodge, le travail est facilité pour les Français. Le pays est petit, donc on arrive à connaître et à se fait connaître assez rapidement, ce qui est un réel avantage pour contribuer à des projets conséquents.

Bruno, 45 ans, architecte, originaire d'Aix-en-Provence, vit à Phnom Penh depuis mars 2010 : "Se parachuter ici sans connexions c'est  presque kamikaze"

Monter une société n'est pas compliqué d'un point de vue administratif. Mais il faut beaucoup de temps pour avoir les bonnes connexions. Rien n'est jamais gagné. Il y a beaucoup de promesses et d'envie exprimées, mais peu de concrétisations. Tout est extrêmement long et indécis. Les architectes n'ont souvent que des petites missions, peu rémunérées, et les profits fluctuent vraiment. On s'imagine le Cambodge comme un eldorado, comme un pays romantique, mais ça ne l'est pas du tout. Les entrepreneurs doivent rester réalistes et ne pas penser tout révolutionner en s'implantant ici. Il ne faut jamais perdre de vue que l'on n'est pas chez nous et qu'il faut sans cesse s'adapter. Moi, par exemple, j'avais les bonnes connexions et pourtant ça n'a pas marché.

Cédric, 31 ans, directeur artistique, originaire de Lille, vit à Phnom Penh depuis 2008 : "Le Cambodge est un pays qui bouillonne et qui est demandeur de nouvelles offres sur le marché "

J'ai tout de suite observé un énorme potentiel à utiliser. Une grande masse monétaire arrive au Cambodge et la population est encore sous équipée au niveau des infrastructures. Ils se doivent donc d'avoir de plus en plus de standards internationaux. Installer et développer mon agence de pub n'a donc pas été compliqué. De plus les salaires ici sont trois fois moins élevés qu'en France ce qui aide à avoir une puissance d'évolution et une capacité de développement beaucoup plus forte. Au niveau administratif, c'est également très simple. Mais il faut tout de même être conscient que la corruption existe encore et il faut faire avec.

Frank, 44 ans, directeur d'une boite informatique, originaire de Nantes, vit à Phnom Penh depuis 2001 : "Le plus important est d'avoir des contacts de confiance"

Monter sa boite ici est plus facile qu'en France à partir du moment où l'on a les bonnes connaissances. Mais il est essentiel de connaitre le mode de fonctionnement du pays. Si un entrepreneur veut investir au Cambodge en montant sa propre entreprise, je lui conseillerais avant de travailler en tant que salarié un ou deux ans le temps de comprendre comment ça marche ici. De connaitre le prix des fournisseurs, le salaire des employés et de se faire petit à petit des contacts? Il est vrai que le marché s'y prête, mais il faut faire attention à la concurrence et commencer sur de bonnes bases.

Rapytha, 41 ans, gérante d'un restaurant : "...moins de tracas administratif, investissement moindre, facilité de personnel..."

En arrivant au Cambodge en août 2005, j'ai commencé à travailler dans une entreprise puis au bout de quelques années, l'envie m'est venue de monter ma propre entreprise et de devenir entrepreneur, chose qui me semblait plus simple au Cambodge qu'en France : moins de tracas administratifs, investissement moindre, facilité de personnel ; les difficultés rencontrées sont le manque de formation des employés, un sens de la relation clientèle différente qu'en Europe, le sentiment de toujours les former ; en revanche, j'ai constaté une grosse envie d'apprendre de leur part et l'envie de bien faire. Ce qui m'a le plus épaté, c'est le fait qu'ils produisent ou cuisinent des choses inconnues au début pour eux et qu'ils le fassent bien.

Propos recueillis par Sophie Mollin et Océane Debert (www.lepetitjournal.com/cambodge.htlm) lundi 24 janvier 2011

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Publié le 24 janvier 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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