Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

THÉÂTRE - Le SRAS se repend à Hanoï !

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 5 juin 2017, mis à jour le 6 juin 2017

 

 

 

 

 

La troupe de théâtre de SIEM REAP est allée jouer Art de Yasmina Reza à Hanoï ce week-end. Nous avons rencontré son fondateur Raphaël Ferry.

Raphaël, chacun ici se souvient du SRAS comme d'une épouvantable épidémie qui a frappé le Sud Est asiatique au début des années 2000. Pourquoi avoir nommé votre troupe ainsi ?

Évidement ce n'est pas un hasard. SRAS c'est l'idée du virus qui se repend mais cette fois du bon côté des choses. Le virus du théâtre, de la scène. L'idée que l'on aimerait toucher le plus de monde possible.

Et quand on fait du théâtre, on croit à la puissance, à la magie des mots. C'est aussi une tentative magique de détruire ce qui est maléfique en détournant son nom.

Et puis "sra" en Khmer signifie "voyelle" et "vin". J'aime cette idée d'ivresse procurée par les mots.

Le SRAS a déjà une belle histoire à SIEM REAP.

Oui. Depuis 2012 nous avons monté 6 pièces.

Petits Crimes Conjugaux, de Eric Emmanuel Schmitt en 2012; Le Don d'Adèle, de Pierre Barillet et de Jean-Pierre Grédy en 2013; Le Complexe d'Orphée, de Anca Visdeï en 2014; Toc-Toc, de Laurent Baffie en 2015; L'héritage presque parfait, d'Angélique Sutti en 2016; Art, de Ysamina Reza en 2016.

Et cette année nous travaillons La Nuit des Reines de Michel Heim.

Le week-end dernier, vous êtes allé jouer à Hanoï. Racontez-nous ça.

Comme souvent c'est une histoire de rencontre. Il y a quelques mois, j'ai eu la chance de faire la connaissance de Anne Boulo alors qu'elle venait visiter Angkor.

Le courant est très vite passé entre nous. Comme moi, Anne est passionnée de théâtre. Elle anime à Hanoï une troupe et a créé il y a trois ans un festival interculturel franco-anglo-vietnamien : Le PAS Performing Art in Spring.

Nous nous sommes promis de rester en contact. Quelques semaines après notre rencontre et après en avoir parlé avec les autres membres de son équipe, elle nous invitait.

Le festival dure quatre jours. De nombreuses troupes, anglophones, vietnamiennes et françaises se succèdent de 13 heures jusqu'au soir. On peut y voir des pièces, des match d'impro, des comédies musicales, de la danse. Nous y avons présenté Art de Yasmina Reza.

La pièce met en scène trois amis de longue date qui se déchirent suite à l'achat par l'un d'entre eux d'un tableau blanc pour une somme astronomique. C'est un texte merveilleux, très profond, très bien écrit. On comprend bien vite qu'au-delà d'une réflexion sur ce qu'est devenu l'art de nos jours, c'est aussi une réflexion sur les ressorts qui peuvent sous-tendre l'amitié. Et malgré la gravité du thème, on y rit beaucoup.

Nous avions déjà joué cette pièce 3 fois. Deux fois en juin l'année dernière et une fois en janvier au Victoria au profit de Sala baï.

N'est-ce pas difficile de reprendre une pièce comme cela de loin en loin ?

Évidement ça demande beaucoup de travail. Et d'autant plus de travail qu'il ne faut pas pour autant négliger la nouvelle pièce que nous allons monter cette année.

Mais j'ai la chance d'avoir avec moi des gens ultra motivés. Stéphane Basler et Patrick Vincent avec qui je joue et qui sont des gens extraordinaires qui ne s'économisent pas. Je leur en demande beaucoup et ils me le donnent bien. Ces dernières semaines nous avons répétés presque tous les soirs sur l'une ou l'autre pièce et quelques fois entre midi et deux heures.

C'est donc la première fois que vous jouiez hors de Siem Reap. Cela change-t-il beaucoup de choses ?

Ça change du tout au tout.

Déjà il y a le voyage, la nuit à l'hôtel, la fatigue donc. Une fatigue qu'il faut gérer. Et puis on ne joue pas sur notre scène habituelle. Il faut y prendre ses marques, mais rapidement car chaque troupe n'a qu'un créneau d'une heure pour répéter. Il faut calibrer les lumières, tester notre voix, mettre au point les détails de la mise en scène en fonction de la scène et des dégagements. Le tout dans l'effervescence propre à ce genre d'événement.

Heureusement nous avons profité de la gentillesse, de la disponibilité et de la compétence de l'équipe du festival qui ne s'est pas économisée pour faire de cet événement un succès.

Quels sont maintenant vos prochains objectifs ?

Il y a avant tout La Nuit des Reines que nous allons jouer samedi et dimanche 10 et 11 juin au théâtre d'Angkor Village.

C'est une comédie de m?urs légères en alexandrin et en costumes. C'est nouveau pour nous. Il ne nous reste plus que trois semaines, donc on s'y donne à fond.

Et ensuite ?

Ensuite ? ? ensuite il se peut que l'on aille jouer à Phnom Penh à la rentrée mais nous aurons l'occasion d'en reparler.

Il ne nous reste donc plus qu'à prendre congés en vous disant le « mot de Cambronne » et à prendre rendez-vous pour votre prochain spectacle.

La rédaction (www.lepetitjournal.com/cambodge) mardi 6 juin 2017

SyzMrqo__400x400
Publié le 5 juin 2017, mis à jour le 6 juin 2017

Flash infos