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ON Y ETAIT - Benjamin Ribout, Pelicam International Film Festival

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Écrit par Grégory Rateau
Publié le 12 juin 2017, mis à jour le 13 juin 2017

Pour sa 6ème édition, notre rédaction a eu la chance d'être invitée au Pelicam International Film Festival, qui se déroulait du 6 au 11 juin au bord du Danube, à Tulcea. Des films du monde entier y étaient projetés dans des salles ou en plein air avec des concerts, des débats, des ateliers découvertes pour les enfants, des soirées barbecue et dance floor jusqu'à n'en plus finir. Retour sur un festival engagé pour la protection de l'environnement avec son organisateur, Benjamin Ribout.

 

 

 

Crédits photos : Nicu Radu

 

LePetitJournal.com Bucarest : Es-tu content du nombre de personnes présentes pour cette 6ème édition du festival Pelicam?

Benjamin Ribout : Oui, très content, ce qui marche le plus ce sont les projections pour enfants, des classes entières se déplacent, on a minimum 200 personnes dans la salle. Et puis on a nos fidèles qui sont chaque année au rendez-vous. Pour les locaux, c'est une autre histoire, en semaine ils travaillent et n'ont plus forcément le temps ou l'énergie. Nos jeunes bénévoles répondent toujours présents, pour eux, c'est une occasion unique de rencontrer des gens, des artistes du monde entier et de sociabiliser avec eux. Ils font un super boulot!


La vraie difficulté, n'est-elle pas justement de ramener les gens au cinéma quand il y en a de moins en moins en Roumanie?

Si, il y a bien un ciné dans un centre commercial mais il ne passe que de gros blockbuster, il n'y a plus de cinéma art et essais à Tulcea depuis la Révolution. Le pari est donc difficile à relever, car en plus, nous, on en rajoute une couche, et on débarque avec des documentaires sur l'environnement (rires).



Les messages véhiculés par ces films trouvent-ils un écho auprès de la presse locale?

Et bien, par exemple, l'autre jour, pour notre thématique sur l'économie sociale et solidaire, on passait trois films et un journaliste de Tulcea vient me dire qu'il n'y croit pas du tout. Je ne vais pas te mentir, on arrive à sensibiliser les gens mais cela demande du temps, cela ne se fera pas en un jour. Loin de tout, ici, autour du Delta du Danube, les gens n'ont pas toujours la même ouverture que les gens qui voyagent beaucoup même si on a eu de belles surprises. Pour les gamins, on est très content car ils viennent nous voir après les projections pour nous dire qu'ils ont adoré, qu'ils ont appris des choses. C'est une belle victoire pour tous ceux qui se mobilisent ici pendant le festival.


Comment fais-tu pour faire venir tous ces réalisateurs des quatre coins du monde?

Et bien, il y a de l'argent privé, de l'argent publique, on a des aides de la mairie, de la préfecture, du centre national de la cinématographie. Les instituts culturels roumains aussi et pas mal de centres culturels étrangers, les ambassades surtout, pour faire venir les gens en fonction de leurs nationalités. On prépare ce festival depuis un an, on regarde des films tous les jours depuis le mois d'octobre et on cherche des financements.


Tes invités découvrent souvent la Roumanie pour la première fois, quels sont les retours que tu as pu avoir?

Les gens sont surpris. L'autre jour, les membres du jury sont allés faire une balade en barque sur le Delta du Danube, c'est un lieu exotique qui fait bien évidement écho aux sujets du festival, la faune et la flore ici sont riches. Ils en ont pris plein la vue comme tu peux l'imaginer.


C'est pour cette raison que tu as choisi Tulcea?

Oui, mais on ne voulait pas non plus se perdre dans le Delta, ici à Tulcea, on est à un endroit plutôt stratégique, au confluent de la civilisation et de la nature sauvage. On peut s'embarquer pour l'aventure mais ça reste une ville accessible pour ceux qui veulent nous rejoindre d'un peu partout. On a nos fidèles qui viennent de Bucarest. On peut loger les gens facilement et ensuite leur laisser découvrir les richesses cachées du Danube s'ils le désirent, en revenant à l'heure pour les séances (rires). A Tulcea, il y a aussi des infrastructures pour projeter les films dans de bonnes conditions et de bons endroits pour faire la fête, ce qui est loin d'être négligeable.



Tu parlais des fidèles, quels sont leurs profils?

Des journalistes, des activistes, des étudiants, des cinéphiles, des curieux ou des fêtards. Il y a aussi des amoureux des terrasses, certains ne décollent plus de leurs chaises, et oublient un peu de se rendre dans les salles (rires). Depuis 6 ans la réputation du festival grandit petit à petit et les gens ont envie de voir ce qui se fait dans d'autres pays et de pouvoir échanger avec nos invités car ils restent vraiment pendant la durée du festival et sont très accessibles.


Tu vas donc continuer l'année prochaine?

On sera là avec nos bénévoles pour présenter de nouveaux films. On se donne rendez-vous l'année prochaine.



 

FOCUS SUR CETTE EDITION 2017

Parmi les très beaux films de la compétition, le gagnant du Pelicam International Film Festival fut pour cette édition 2017, le film «Zona Franca», du réalisateur Georgi Lazarevski, photographe d'origine yougoslave. Le film explore le quotidien difficile des habitants de la Patagonie chilienne et est magnifiée par la force d'évocation poétique des images qui s'entrechoquent, d'un montage intelligent et sensible. Trois portraits se croisent devant la caméra du cinéaste : un chercheur d'or sans le sou, un routier activiste et une vigile fan de Pulp Fiction. Entre débris de l'Histoire, paysage grandioses et centres commerciaux, il révèle ce qui n'apparaît pas sur les prospectus des tour-operators : une violence profondément enracinée dans cette terre, et qui surgit en pleine lumière lorsqu'une grève paralyse la région.

 

Rendez-vous l'année prochaine pour de nouveaux films et l'édition 2018 du Pelicam International Film Festival...


Propos recueillis par Grégory Rateau 

grégory rateau
Publié le 12 juin 2017, mis à jour le 13 juin 2017

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