Rencontre avec Floriane Boullé, en charge du concours d’écriture La Caravane des 10 Mots, organisé par l’Institut français de Roumanie à Bucarest. De novembre à avril, les participants devaient rédiger un texte intégrant dix mots imposés. À la clé du concours : différents prix dont un stage de deux semaines en France !


Ilona Lespinasse : Comment est née l’idée du concours de La Caravane des 10 Mots ?
Floriane Boullé : La Caravane des Dix Mots est une association qui existe depuis 2003 et qui est basée à Lyon. Nous organisons régulièrement des concours ici, à l’Institut français. Il y a déjà eu plusieurs éditions de concours d’écriture dans le cadre de « Dix Mois, Dix Mots ». Cette année, nous avons répondu à l’appel de la Caravane des Dix Mots pour y participer en tant que caravaniers, car nous voulions proposer un concours mêlant écriture individuelle et écriture collective, en intégrant le réseau des lycées à section bilingue francophone de Roumanie ainsi que celui des Alliances françaises. Par ailleurs, nous avons accueilli les rencontres européennes de la Caravane des 10 Mots au début du mois. Ils sont venus à Bucarest, à l’Institut français. Il y avait différentes conférences et ateliers. La majorité des ateliers se sont tenus ici, dans nos locaux, et un atelier a eu lieu dans un lycée central de Bucarest avec des lycéens.
Ilona Lespinasse : Ce concours s’articule autour de 10 mots qui sont, pour l’édition 2025 : biome, butiner, canopée, conséconscient, débrousser, empreinte, glaner, palmeraie, solaire et vivant. Qu’est-ce qui détermine le choix des mots ?
Floriane Boullé : Les Dix Mots relèvent d’une opération nationale pilotée par le ministère de la Culture. Ce n’est donc pas nous qui choisissons les mots. Chaque année, ils changent en fonction d’un thème précis. Cette année, le thème était centré sur l’environnement.
Ilona Lespinasse : Sur la page Internet de présentation du concours, vous précisez que « l’utilisation de ChatGPT est proscrite ». Lors des précédentes éditions, avez-vous eu affaire à des cas d’utilisation d’IA ? Est-ce devenu, aujourd’hui, un réel enjeu pour les concours d’écriture ?
Floriane Boullé : En fait, je pense que c’est surtout depuis cette année que la question s’est posée. Cette année, cela a vraiment fait l’objet d’une réflexion. C’est assez difficile à détecter car les outils de détection ne sont pas toujours fiables. Nous avons donc décidé de l’inscrire dans le règlement. Cela soulève des questions sur l’avenir du concours, car l’IA pourrait, ou non, intervenir dans la création des textes.
Ilona Lespinasse : Il existe deux catégories : écriture individuelle et rédaction en réseau. Laquelle est la plus représentée ? Et combien de personnes participent, en moyenne, à ce concours ?
Floriane Boullé : Cette année, nous avons eu 36 participants pour la catégorie individuelle. Pour la catégorie « écriture en réseau », nous avions invité les 25 établissements à section bilingue francophone de Roumanie et les cinq Alliances françaises à participer. À l’époque, il y avait cinq Alliances ; aujourd’hui, il y en a six. Cela tombait bien : avec dix mots et 25 établissements, nous avons formé cinq groupes de cinq établissements, chacun travaillant autour de deux mots. Cela a parfaitement fonctionné ! Comme la participation était basée sur le volontariat, nous avons reçu des productions de quelques groupes. Au total, pour les productions collectives et les participants individuels, nous avons eu 36 participants : 29 dans la catégorie majeure (participants majeurs) et 7 dans la catégorie mineure (participants mineurs). C’est donc un beau nombre de participants !
Ilona Lespinasse : Quel est le barème du jury ?
Floriane Boullé : C’est l’une des dernières étapes du concours : l’évaluation des productions. Un jury s’est réuni pour évaluer ensemble les différents textes à l’aide d’une grille d’évaluation. Nous avons ensuite publié les résultats, début avril ou fin mai. Nous avons évalué les productions selon plusieurs critères : le respect de la forme, la présence des dix mots, la cohérence du texte, le sens, la qualité de la langue, l’écriture, la justesse linguistique et l’originalité. Nous avons attribué des points à chaque critère.