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Edith et Claude, depuis 50 ans ce couple d'Alsaciens revient chaque année en Roumanie

AMOUREUX DE LA ROUMANIE - Edith et Claude sont de retourAMOUREUX DE LA ROUMANIE - Edith et Claude sont de retour
Écrit par Lea Broker
Publié le 21 novembre 2022, mis à jour le 21 novembre 2022

Notre rédaction retrouve Edith et Claude Unsinger, ce couple très attachant d'Alsaciens, passionnés par la Roumanie. Depuis maintenant presque 50 ans, ils y reviennent très régulièrement pour explorer le territoire et  photographier ses changements, ses particularités. Ils organisent ensuite en France plusieurs expositions de leur photos pour faire découvrir ce pays encore méconnu et lutter contre les clichés.

 

 

Grégory Rateau : Votre passion pour la Roumanie continue après plus d'une cinquantaine d'années, c'est très rare. Pourquoi revenir encore et toujours ici? Que vous reste-t-il à explorer?

Edith : Je suis une fan de la Roumanie ! En 1973, un vrai coup de cœur, beaucoup de belles aventures (invitations à des mariages, fêtes de Noël, de Pâques), des paysages variés, des traditions vivantes, une richesse historique et culturelle, des monuments, des sites insolites, des rencontres chaleureuses. La Roumanie est pour moi synonyme d'insolite, d'imprévus, et de contrastes...

Claude : Je pense qu'une passion est éternelle. Pour moi, la Roumanie a encore beaucoup à nous faire découvrir. Les Carpates sont pour moi encore un beau terrain d'aventures à explorer, pour photographier les ours par exemple. Cette année s'est ouvert « Via Transilvanica », un sentier de randonnée de 1 400 km, un formidable challenge à relever!

 

Pensez-vous à une retraite en terre roumaine?

Edith : J'espère encore venir longtemps en Roumanie. Pour m'y installer il faudrait demander à mes 9 petits enfants! Pour le moment il me suffit de faire 1 300 km depuis Strasbourg jusqu'à la frontière roumaine. Je suis à Strasbourg, avec la Roumanie dans mon cœur.

Claude : Penser à la retraite est pour moi un sujet qui n'est plus d'actualité. Je suis dans cette position administrative depuis 9 ans. Le retraite m'a permis de faire deux séjours de deux mois en Roumanie. Cela permet de prendre plus de temps pour les visites. Au jour d'aujourd'hui, une retraite en terre roumaine je n'y ai pas songé. Mon pays est la France. Ma famille vit en France. Mes attaches sont en France.

 

Lors de notre précédente rencontre, vous nous parliez des liens d'amitié que vous y aviez tissés. De nouveaux liens se sont-ils formés depuis? De nouvelles découvertes dont vous aimeriez nous parler brièvement?

Edith : Le peuple roumain est fabuleux et les rencontres magnifiques. La plupart des personnes rencontrées sont devenues mes amis (le couple de mariés de 1974, les propriétaires d'un gite en Bucovine depuis 20 ans et tant d'autres...) Ma chère Elena (c'est elle qui a été à l'origine de mon histoire avec la Roumanie), malheureusement plus de ce monde, était impressionnante par sa forte personnalité, révoltée, instruite et accueillante...

 

Lors de vos différentes expositions photographiques, quel commentaire revient le plus souvent concernant la Roumanie ou les Roumains?

Edith : Les Français nous disent souvent :« C'est ça la Roumanie ? », « Je ne me l'imaginais pas ainsi », « C'est pas comme dans les médias », ... alors que les Roumains qui participent à nos expos photo nous disent par exemple: «  Ah ! Il n'y pas que des Roms en Roumanie ».

 

Que pensez-vous des changements que vous observez dans le pays ?

Edith : Certains changements sont flagrants: des villages méconnaissables, des nouvelles routes et autoroutes, des enseignes commerciales comme chez nous, la gastronomie internationale, le coût de la vie, la modernité, ce qui influence le mode de vie des Roumains, surtout dans les villes... Les contrastes sont saisissants entre les villes (ex. trottinettes électriques) et les villages pittoresques où le temps semble arrêté (charrettes tirées par les chevaux). Certaines mentalités changent également ! J'essaye de m'adapter à ces changements, même si le côté nostalgique prend parfois le dessus ! Il faut que je me dise « mais ça c'était avant » !

Claude : Je pense que le pays est en train de changer. Nous sommes quand même à plus de 30 ans de la chute du communisme. Les forces vives du pays commencent à être des personnes qui n'ont pas connu et ne sont pas imprégnées de cette période. Ces personnes sont plus ouvertes au changement et au monde moderne.

 

Comment percevez-vous ces changements lors de vos séjours sur place?

Edith : On s'adapte, même si des images d'autrefois reviennent de temps à autre, on peut rester « accroché » à une époque mais l'objectif d'un pays c'est d'avancer, espérons dans le bon sens...

Claude : La Roumanie reste encore un pays de contrastes. Il y a encore une grande disparité entre les villes et la campagne. Les infrastructures routières se sont bien améliorées. Les Dacia 1100 et 1300 ont disparu au profit de voitures plus actuelles. Mais en septembre 2022, lors de notre dernier séjour de 3 semaines, nous avons encore compté 177 charrettes....

 

Etes-vous nostalgiques de la Roumanie que vous avez connue autrefois?

Edith : Avec du recul (l'année prochaine, en 2023, cela fera 50 ans que ce pays m'a séduite), je suis nostalgique, bien sûr, et plus encore sans doute de mes jeunes années et du vécu d'autrefois dans cette Roumanie si exceptionnelle ! Si je peux me permettre un dernier mot pour conclure : le Roumanie m'a beaucoup enrichie à plusieurs niveaux (culturels, émotionnels, relationnels) et m'a ouvert certains horizons et permis des rencontres en France.

Claude : Pour la Roumanie, je ne suis pas tout à fait nostalgique, car ce pays a réussi, du moins jusqu'à aujourd'hui et dans certaines régions, à garder en vie le folklore, la musique et les traditions ancestrales tout en traçant son chemin vers la modernité.

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Publié le 21 novembre 2022, mis à jour le 21 novembre 2022

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