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COUPLE FRANCO-ROUMAIN - Nicoleta et Paul

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Écrit par Sarah Taher & Grégory Rateau
Publié le 20 mars 2017, mis à jour le 21 mars 2017

Nous sommes allés à la rencontre d'un nouveau couple franco-roumain qui va bientôt se marier, Nicoleta et Paul. Tous les deux sont venus s'installer en Roumanie pour monter une charmante pâtisserie, le «Kiosque des Douceurs». Leur spécialité, le macaron, leurs ingrédients, l'amour, la prise de risque et leur passion commune pour la Roumanie. Vous allez vous en rendre compte, ils ne parlent pas la langue de bois.
 

La rédaction du PetitJournal.com de Bucarest : Parlez-nous du Kiosque des Douceurs, c'est un projet commun?

Nicoleta Badescu : Nous venions de nous rencontrer à peine et Paul évoquait déjà l'idée d'un salon de thé en Roumanie. Nous étions chacun à fond dans nos carrières respectives et cela apparaissait plutôt comme un rêve. Petit à petit, l'idée s'est installée, et nous avons pris la décision en 2013 de "changer de vie". Donc oui, c'est un vrai projet commun!

Paul Marthe-Rose : C'est une remise en question professionnelle, après des années de réunions, de déplacements et d'avions, nous avons voulu faire un projet de couple, plus particulièrement dans le domaine de l'excellence de la pâtisserie française.

Quand avez-vous décidé de vous lancer dans cette affaire?

N.B: Ça a commencé de mûrir quand notre fils a commencé à parler (2011 je pense)...L'idée de départ était surtout de retourner en Roumanie, pour moi, je voulais que mon fils puisse un jour lire les milliers de livres en roumain que j'avais amené dans notre bibliothèque en région parisienne. J'avais passé 20 ans en France, fait le tour d'une carrière en multinationale, et nous avons pris le pari de nous lancer dans un métier nouveau, dans un pays qui n'était plus du tout la Roumanie que je connaissais, en nous disant qu'on allait vivre ça comme une aventure...

P.M.R: Lors d'un changement de job de Nicoleta nous nous sommes posé la question : continue-t-on comme avant dans le même style de vie parisienne ou change-t-on de cap?

Quand et comment vous êtes-vous rencontrés ?

N.B: J'ai été détaché en 2006 pendant 2 ans en Roumanie pour LVMH, à Sibiu, et je retournais tous les mois à Paris, en classe éco projet lowcost oblige... Un jour je suis surclassée (la seule fois en 10 ans de voyages !) et je me retrouve à coté d'un français qui veut m'aider à placer ma valise dans le compartiment à bagages. C'est assez rare donc je me suis dit que pour une fois j'allais bavarder un peu en avion, d'habitude je profitais pour "débrancher"...

P.M.R: Nicoleta était à Sibiu pour construire une usine pour Louis Vuitton, et moi j'étais en Roumanie pour Renault/Dacia dans le domaine de la formation qualité. Un jour de septembre 2007 nous avons pris le même avion Paris Bucarest, nous nous sommes retrouvés à coté, et ces 2h30 de voyage m'ont paru très courtes.

Qu'est-ce qui vous a le plus séduit chez l'autre et/ou dans sa culture ?

N.B: Paul a tellement voyagé à travers le monde qu'il est extrêmement adaptable et ouvert, c'est la seule personne que je connaisse qui parle encore plus que moi...

P.M.R: Son honnêteté, sa simplicité et son bon sens paysan, et sa détermination. Elle aime bien s'éclater dans la cuisine, et m'impose pas des pseudo discutions sur l'égalité homme femme.

Comment votre couple "mixte" a-t-il été accueilli par votre famille et vos amis ?



N.B: Dans ma famille c'était évident qu'en ayant vécu en France je puisse rencontrer un français; d'ailleurs on boucle la boucle cet été car nous avons choisi de nous marier ici à Bucarest.

P.M.R: Certains de mes amis ont pensé que je m'étais fait "alpaguer" par une Roumaine en quête de se marier avec un Français. Ils ne savaient pas que cette roumaine vivait à Paris depuis 15 ans, qu'elle avait fait Centrale Paris, et qu'elle n'attendait pas après moi. Ce malentendu dissipé tout était au mieux malgré son léger accent.

Pourquoi avoir choisi de venir vivre en Roumanie ?

P.M.R: C'est le pays de ma femme, les origines de mon fils Vladimir, et étant moitié russe par ma mère, le coté Est ne me déplaisait pas.

Justement Paul, comment t'es-tu adapté à la vie en Roumanie?

P.M.R: Même si je ne parle pas encore le roumain, m'adapter à Bucarest et à la vie d'ici est pour moi un jeu d'enfant, après 25 ans de carrière à l'international, comparé à la Chine et à l'Inde, Bucarest est une ville européenne.

Dans votre vie quotidienne, vos différences culturelles se remarquent-elles et vous posent-elles parfois problème ?

N.B: Cela commence au petit déjeuner par l'art de mettre la table, cela continue dans la gestion de l'agenda quotidien ou l'immédiateté est de mise, l'exigence de la finition dans un pays comme la Roumanie ou l'à peu près est la règle, la façon d'aligner les fleurs dans le jardin, je pourrai écrire 3 pages je pense. Mais finalement nous vivons ici, aux portes de l'Orient, ou la légèreté compense l'amertume, dans cette ville de Bucarest que j'aime autant que Paris je pense... Je suis extrêmement reconnaissante à Paul d'avoir choisi de vivre dans mon pays.

P.M.R: Les problèmes viennent du fait que toute ma vie je n'ai jamais regardé un ticket de caisse, je n'ai jamais compté, et j'étais toujours à l'heure pile, donc vous comprendrez que mon comportement a du choquer ma femme plusieurs fois. J'aime les choses raffinées, je suis un esthète que ce soit dans les travaux de notre maison que sur la présentation des plats.

 Leur boutique: Kiosque des Douceurs.

 

Grégory Rateau et Sarah Taher (www.lepetitjournal.com/Bucarest) - Mardi 21 mars 2017

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Publié le 20 mars 2017, mis à jour le 21 mars 2017

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