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BUCAREST CENTENAIRE - Le Palais de la Patriarchie, témoin de l'Union

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Facebook/Palatul Patriarhiei
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 26 juin 2018, mis à jour le 26 juin 2018

Sur la vieille fondation valaque du monastère des Saints Empereurs Constantin et Hélène,  l’orthodoxie et l’union de l’État roumain ont fleuri ensemble. Au long des siècles, la Colline de la Métropole de Bucarest suit l’ancien modèle moscovite, accueillant le Conseil des boyards, l’Assemblée Nationale des Principautés Roumaines, la Grande Assemblée Nationale pendant le régime communiste et le siège/le Palais de la Chambre des Députés, après la révolution.

 

Suite au Règlement Organique adopté en 1831, le souverain de la Valachie était soutenu par un conseil de boyards, patronné par le Métropolite du pays. Arrivé à Bucarest six années plus tard, le diplomate russe Anatole Demidoff assiste à la réunion de l’Assemblée Nationale ; il dédie quelques lignes de son Voyage dans la Russie Méridionale et la Crimée, à la description de cette chambre : «La salle des délibérations est située dans une aile du bâtiment dépendant de l’église métropolitaine, sur une colline qui domine toute la ville de Bucarest, et dans la plus heureuse position […] ; à peine précédée d’un modeste vestibule, cette enceinte, où délibèrent les boyards, est, comme celle de la diète de Hongrie, remarquable par son extrême simplicité ; elles est longue et étroite ; à l’une de ses extrémités s’élève le fauteuil à baldaquin sur lequel s’assied le métropolitain, président légal de l’assemblée ». Ici, le 24 janvier 1859, les boyards votent la Petite Union, suite à l’élection d’un même souverain pour les deux Principautés Roumaines, Alexandru Ioan Cuza.

 

La construction du Palais de la Patriarchie que nous connaissons aujourd’hui, a lieu entre 1907 et 1908, couronnant l’ensemble architectural dont font partie la Cathédrale Patriarcale, son clocher et la résidence monacale. Les travaux suivent les plans de l’architecte roumain Dimitrie Maimarolu, connu pour la construction de plusieurs édifices historiques ou monastiques de la capitale, comme le palais du Cercle militaire national et la Cathédrale arménienne. Adepte de l’école architecturale française, il construit le premier bâtiment en béton armé du pays, en style néoclassique aux influences baroques ; l’allure imposante de l’édifice est soutenue par les deux niveaux supérieurs - l’étage et la mansarde, coiffés d’une coupole monumentale, pourvue de hublots.

 

La composante baroque mentionnée antérieurement est présente surtout, à l’intérieur du Palais ; son entrée principale dispose de portes massives en chêne, décorées avec les blasons des Principautés. Le couloir principal est d’une somptuosité remarquable, étant délimité par des colonnes ; ces miniatures d’un axis mundi en marbre, unissent le plafond vouté et le plancher aux motifs géométriques. La salle de festivités constitue le noyau de l’édifice, étant couronnée par une coupole en verre, qui dispose d’une armature métallique et de rosettes décoratives ; ayant une capacité de 900 places, l’accès à la salle est assuré par un couloir circulaire, similaire aux trois niveaux du bâtiment. La chromatique dominante présente un jeu de nuances rouges, bleues et dorées, respectant la tradition iconographique byzantine : ces couleurs représentent la dualité du Christ et la prédestination céleste de la divinité. 

 

Les murs aux lambris et les panneaux en marbre mettent en valeur une collection précieuse d’icônes anciennes, dont : l’icône argentée des Saints Empereurs Constantin et Hélène (1896), le Saint Sébastien (1867), La Vierge Marie, l’Enfant Jésus et Jean le Baptiste (1871), La Crucifixion (1910), Le Golgotha, la Crucifixion et la Résurrection du Christ.

 

Après la fin de la deuxième guerre mondiale, le régime communiste s'installe dans le Palais de la Patriarchie, le siège de la Grande Assemblée Nationale, considéré comme l’organe suprême du gouvernement de la nouvelle République socialiste. Après 1989, il devient le Palais de la Chambre des Députés et en 1996, il est rétrocédé à l’Église Orthodoxe Roumaine.

 

Sources: Ziarullumina.ro, Doxologia.ro

 

Ana-Maria Roşca  

 

Article réalisé dans le cadre du Programme Culturel București - Centenar avec le soutien de Primăriei Municipiului București à travers Administrația Monumentelor și Patrimoniului Turistic 

 

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