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AUF - Interview de Mohamed Ketata

Mohamed Ketata - copyright AUF ECOMohamed Ketata - copyright AUF ECO
Écrit par Francophonie
Publié le 27 novembre 2018, mis à jour le 27 novembre 2018

Avec la rentrée universitaire, nous nous sommes entretenus avec Mohamed Ketata, Directeur régional de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) pour l’Europe centrale et orientale. Entre les missions de l’AUF et les particularités de la francophonie dans notre région, nous en apprenons plus sur le français en tant que langue d’apprentissage et professionnelle, en tant que langue d’avenir !

 

 

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Cher Monsieur Ketata. Merci de prendre de votre temps pour répondre à nos questions. Vous êtes Directeur régional de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) pour l’Europe centrale et orientale. Pourriez-vous tout d’abord brièvement vous présenter et raconter votre parcours ?


Je suis Docteur de l’École Centrale de Paris, Professeur des Universités du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) et de l’Université de Rouen (UR). J’ai une longue expérience universitaire dans les domaines de la formation, la recherche, la technologie, l’administration et la coopération scientifique internationale.
J’ai occupé plusieurs fonctions parmi lesquelles : Premier Vice-Président de l’Université de Rouen, Directeur du Laboratoire Électronique Microtechnologie et Instrumentation (LEMI), Directeur de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT de Rouen), Membre du Conseil National des Universités (CNU) ainsi qu’Expert Scientifique dans plusieurs programmes européens.

 

 

Vous avez pris vos fonctions le 1er septembre 2016. Qu’est-ce qui vous a poussé à venir dans cette région, et plus précisément à Bucarest ?


J’ai une connaissance approfondie du milieu académique roumain et des pays de l’Europe centrale et orientale. Avant de rejoindre l’AUF, j’ai eu plusieurs partenariats avec des universités roumaines pour la mise en place des projets communs. Je suis arrivé en Roumanie en 1994, à Cluj. J'ai accompagné quelques collègues français de Normandie qui enseignaient à l'Université de médecine et de pharmacie "Iuliu Haţieganu". À l’époque, j'étais Premier vice-président de mon université et nous avons signé un accord entre les deux institutions qui serait le début des études de médecine et de pharmacie francophones en Roumanie. Aujourd'hui, cette belle région d'Europe centrale et orientale est composée de 30 pays et la Roumanie est le cœur de cette région. Nous avons 122 établissements membres répartis dans 24 pays de la région. Je dirais que ma mission est d'écouter ces universités membres et d'être l’écho de leurs projets.

 

 

 

En deux ans de temps, avez-vous remarqué certaines évolutions dans le domaine de la francophonie scolaire/académique, que ce soit en Roumanie ou dans la région ?


La Roumanie est un pays francophone et francophile. Sa francophonie est dynamique et rayonnante au sein de la région d’Europe centrale et orientale. Les formations universitaires francophones continuent à progresser avec une professionnalisation accrue et avec un meilleur rapprochement avec les milieux socio-économiques. Les différentes universités de la région adhèrent pleinement à notre stratégie pour une meilleure employabilité des jeunes étudiants. Je continue à croire dans cette évolution. L’avenir sera meilleur !

 

 

L’AUF est un des quatre opérateurs de la Francophonie. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce que cela signifie ?


La francophonie institutionnelle est constituée d’une organisation intergouvernementale, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), et de quatre opérateurs directs, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), la chaîne internationale de télévision TV5Monde, l’Association internationale des maires francophones (AIMF), l’Université Senghor d'Alexandrie, ainsi que d’une représentation parlementaire, l’Assemblée des parlementaires francophones (APF). L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) est une association internationale créée au début des années soixante. L’AUF regroupe 884 établissements d’enseignement supérieur et de recherche, dans 111 pays, avec un point commun : la langue française. L’AUF est aussi l’opérateur pour l’enseignement supérieur et la recherche de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement (Sommet de la Francophonie) des pays ayant le français en partage. Elle a pour mission de promouvoir une francophonie solidaire engagée dans le développement économique, social et culturel des sociétés. Elle favorise la solidarité active entre ses établissements membres et les accompagne à relever les défis auxquels ils sont confrontés : qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance universitaire ; insertion professionnelle et employabilité des diplômés ; l’implication des universités dans le développement des sociétés. L’AUF intervient dans 10 régions du monde dont l’Europe centrale et orientale.

 

 

Quelle est la portée de l’AUF en Europe centrale et orientale ?


Dans une région où le français n’a aucun statut privilégié, mais à forte tradition francophone, l’enjeu principal de l’AUF en Europe centrale et orientale est de (re)créer des écosystèmes francophones propices à la pratique de la langue. Ses efforts s’orientent en premier vers le soutien du français comme langue d’enseignement dans les universités de la région et comme instrument de la coopération interuniversitaire. Ils se concentrent ensuite sur la mise en place de partenariats avec le monde professionnel afin de valoriser le français comme langue professionnelle et d’améliorer l’employabilité des jeunes. Riche d’un réseau d’expertises au sein de ses institutions membres, l’AUF en Europe centrale et orientale s’implique auprès des États et des grands acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur.

 


Quelles sont les grandes actions que vous menez et soutenez à destination des étudiants francophones de la région ?


Nos actions répondent à trois défis majeurs : la qualité, l'employabilité et le développement. La qualité est liée au désir d'offrir aux jeunes une meilleure formation, une recherche d'excellence et de travailler dans un environnement favorable. Tout ce que nous faisons jour après jour doit conduire à l’employabilité des jeunes sur le marché du travail. Et nous sommes ici pour faciliter, d'une part, une insertion professionnelle rapide, pour établir un lien avec les entreprises, et en particulier dans les universités membres, un dialogue permanent entre l'environnement socio-économique et le monde académique. En termes de développement, nous regardons les parties culturelles, linguistiques et sociales - au niveau international.

 


Quelle place occupe encore aujourd’hui le français dans le monde académique roumain et dans celui de la région d’Europe centrale et orientale ?


Le français n’est pas une langue maternelle dans les pays de la région. C’est une langue choisie parmi d’autres. Elle est souvent proposée parmi les trois premières langues étrangères. Elle est diversement utilisée en Europe centrale et orientale. Elle occupe une place entière et privilégiée sur le marché de l’emploi.

 


Comment se profile l’avenir, d’après vous, du français et de la francophonie académique en Europe centrale et orientale ?


J’ai grand espoir du maintien de la francophonie régionale et de son développement. Elle est porteuse de valeurs de partage et de solidarité active. Le marché francophone du travail est prometteur. L’Agence universitaire de la Francophonie prône une Francophonie Utile et attractive.

 


Que diriez-vous aux jeunes lycéens qui hésitent encore à choisir la langue française pour commencer leurs études universitaires ?


Les jeunes sont vraiment au centre de nos préoccupations quotidiennes, nous croyons fermement que les jeunes représentent notre avenir, qu'ils sont ceux qui nous gouverneront demain. C'est pourquoi nous faisons tout pour faciliter leur parcours de formation au sein de nos établissements membres. Nous encourageons les étudiants à parler plusieurs langues, mais surtout le français en plus ! Elle est aussi une langue de partage des valeurs universelles. Le français est la deuxième langue de la transmission du savoir et des connaissances. Les jeunes étudiants sont d’excellents « ambassadeurs » de la langue française, mais aussi « ambassadeurs » de la Francophonie dans la région et dans le monde.

 

 

Merci infiniment pour vos réponses, Monsieur Mohamed Ketata, et bonne continuation dans la suite de vos projets !

 

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Publié le 27 novembre 2018, mis à jour le 27 novembre 2018

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