On dit souvent que la Roumanie est une "île de latinité dans un océan slave", et pour cause, le pays est entouré de pays slavophones (l’Ukraine, la Bulgarie, la Serbie), mais il a su conserver sa langue d’origine latine.
L’histoire de la langue roumaine commence au moment des guerres entre Décébale et Trajan, lorsque la Dacie fut conquise en 106 après JC et transformée en province romaine. Les nombreux siècles de domination romaine qui suivirent ont permis la formation progressive de la langue roumaine. Ainsi, même si on y trouve des mots d’origine slave et d'autres mots provenant du bulgare, de l'allemand et du turc, une grande partie (72 %) des mots roumains sont d’origine latine, directement ou à travers des emprunts au latin savant et à des langues romanes occidentales. Voici 5 choses que vous ne saviez peut-être pas sur la langue roumaine.
Dû aux liens historiques entre la Roumanie et la France, le français a exercé une très grande influence sur la langue roumaine, surtout au XIXe siècle. On estime que 22% du vocabulaire du roumain provient du français !
Le plus ancien document en roumain est la lettre de Neacsu de Campulung qui date de 1521. Écrite en alphabet cyrillique adapté au roumain, elle a été envoyée par Neacșu Lupu, un marchand de Câmpulung, à Johannes Benkner, le maire de Brasov, l'avertissant de l'attaque imminente de l'Empire ottoman contre la Transylvanie.
Même s’il est difficile de savoir si l’alphabet latin avait été utilisé avant, durant plusieurs siècles, la langue officielle dans l’administration des principautés roumaines de Valachie et Moldavie et de l’Eglise était le slavon, et on écrivait en caractères cyrilliques. Ce n’est qu’en 1860 que l’alphabet latin prend le dessus. L’écriture en alphabet latin, remplaçant l’alphabet cyrillique, a été officialisée en 1860 et la première orthographe officielle est établie en 1881.
Tout comme d’autres pays, la Roumanie aussi a sont lot de mots intraduisibles dans d’autres langues, et c’est le cas du mot «dor». Ce mot exprime un sentiment complexe, doux-amer, qui mêle la nostalgie et la mélancolie, la douleur et la joie. Il exprime le souhait irrépressible et persistant de revoir quelque chose ou quelqu'un qui nous est cher ou de revivre des situations plaisantes. D’un point de vue étymologique, il viendrait du latin Dolus – douleur.