Le 9 mars dernier, pour célébrer la Journée Internationale des droits des femmes, et dans le cadre du soutien de la candidature de Paris pour l'organisation des Jeux Olympiques de 2024, l'Ambassade de France en Roumanie et l'Accueil Français et francophone de Bucarest (AFB) ont invité des personnalités marquantes du monde sportif pour venir nous parler du "Sport au féminin: Passion et partage". Retour sur cette belle initiative.
Photo : Nathalie Gatien David
A l'honneur, l'équipe de Handball féminine de Roumanie, plusieurs fois primée, la nageuse Camelia Potec (Présidente de la Fédération roumaine de natation et de pentathlon moderne et vice-présidente du Comité olympique roumain, championne olympique de natation à Athènes en 2004) et Ana Maria Popescu, médaillée d'or d'escrime par équipes aux JO de Rio en 2016 et multiple championne du monde et d'Europe. Cette dernière a déclaré que la ville de Paris est prête pour accueillir les jeux Olympiques de 2024 : «L'Europe mériterait une telle compétition et quelle ville mieux que Paris pour la représenter. Je serai heureuse d'aller en France pour soutenir nos sportifs. Allez les bleus !»
Cet événement a également été l'occasion pour Béatrice Cante, l'une des responsables de l'association Casiopeea, de rappeler les défis de l'association et de son événement sportif phare de la communauté franco-roumaine qui aura lieu cet automne au parc Tineretului: le cross "rose" contre le cancer du sein, un fléau qui est encore la première cause de mortalité par cancer chez les femmes.
Nous sommes enfin allés à la rencontre de Amel Ben Khaled, présidente de l'AFB, association qui organise de nombreux évènements culturels pour les familles francophones de Bucarest tout au long de l'année scolaire.
LePetitJournal.com Bucarest : En tant que femme, quelle place occupe le sport dans votre vie?
Amel Ben Khaled : Tout d'abord je tiens à présenter notre association (AFB), qui regroupe des femmes qui sont venues en Roumanie pour accompagner des maris ici en poste mais aussi de plus en plus de femmes qui ont elles-mêmes un poste et dont les maris ont décidé de les suivre. Nous les aidons à s'installer, à s'intégrer, à découvrir leur environnement. Nous nous rendons compte, avec ma vice présidente Nathalie Gatien David, que de plus en plus, la femme est la clef de voûte d'un ménage qui dure, elle doit s'occuper des enfants, veiller au bon déroulement de son foyer, travailler et également s'entretenir physiquement.
Pour les femmes de notre association, le sport est très important, nous sommes toutes des sportives. Certaines sont mêmes des marathoniennes très performantes. L'image du sport vu par les femmes a selon moi beaucoup évolué. Je repense à la coupe du Monde en 98, c'était la première fois que l'on voyait autant de femmes dans les gradins. Quand je vais courir au parc Herastrau et que je vois des filles faire un footing, dès que je les entends parler français, je me presse immédiatement vers elles pour échanger, le sport crée un vrai lien social entre les femmes.
Le sport est le terrain du partage, il crée une vraie solidarité, et déchaîne également les passions. Qu'on soit supportrice, spectatrice, sportive occasionnelle, sportive de compétition ou entraîneuse, on peut vivre la passion du sport à fond. J'ai fait de l'athlétisme et chaque défi remporté vous prend aux tripes, le stress que je peux avoir avant de partir m'aide à me dépasser. Même si je n'ai pas été une championne, même si je n'ai pas été reconnue de tous, chaque score que je réalise pour moi est une immense source de satisfaction. On parle de la confiance en soi, se prouver des choses en repoussant ses propres limites et en apprenant à se connaître vraiment.
Propos recueillis par Grégory Rateau (www.lepetitjournal.com/Bucarest) - mardi 14 mars 2017
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