L'administration Trump prévoit d'intensifier les expulsions de migrants en situation irrégulière vers la base de Guantanamo à partir de cette semaine, avec au moins 9.000 personnes envisagées pour ce transfert, selon des documents cités par Politico. Environ 800 Européens sont concernés, d’après des plans encore non finalisés. Une vague de transferts de migrants vers la prison de Guantanamo pourrait commencer dès mercredi depuis les États-Unis.


Quarante-sept Roumains sont actuellement sous la garde des autorités américaines et doivent être expulsés des États-Unis, mais aucun d’entre eux ne sera transporté à la base de Guantanamo, précise l’ambassade de Roumanie aux États-Unis dans une réponse envoyée à Digi24.ro. Cette réaction fait suite à un article de Politico, citant des documents obtenus de l’administration Trump, selon lesquels 100 Roumains devaient être transférés vers la base navale de Guantanamo.
Cela représenterait une augmentation exponentielle par rapport aux quelque 500 migrants qui ont été détenus brièvement sur la base depuis février, et constituerait une étape majeure vers un plan annoncé en janvier par Donald Trump, qui proposait d’utiliser l’installation pour héberger jusqu’à 30.000 migrants. Les détenus resteraient temporairement à Guantanamo avant d’être expulsés vers leurs pays d’origine.
La justification officielle de ces transferts est de libérer de l’espace dans les centres de détention situés sur le sol américain. Mais l’utilisation de cette prison, longtemps réservée aux suspects de terrorisme, enverrait également un message destiné à dissuader l’immigration illégale vers les États-Unis, selon Politico.
Les plans ont été finalisés ces derniers jours mais pourraient encore évoluer, selon les documents. Le Département de la sécurité intérieure pourrait ne pas informer au préalable les pays d’origine des personnes concernées. Les porte-parole du Département de la sécurité intérieure (DHS) et du Département d’État n’ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.
Ces discussions interviennent alors que la Maison Blanche fait pression sur l’agence Immigration and Customs Enforcement pour qu’elle augmente son taux d’arrestation, le conseiller politique principal Stephen Miller appelant à 3 000 arrestations par jour.
L’agence fait également face à un manque de places en détention et demande au Congrès des fonds pour recruter davantage d’agents et accroître la capacité de détention sur le territoire américain.
Les premières informations faisaient état de 800 Européens — dont un Autrichien, 100 Roumains et 170 Russes — considérés pour un transfert, selon l’un des documents. Cet aspect du plan a alarmé certains diplomates américains, qui soulignent que la plupart des pays européens sont des alliés des États-Unis et coopèrent pour la réadmission des expulsés.
Les responsables du Département d’État chargés de l’Europe tentent également de convaincre le DHS d’abandonner ce projet.
« Le message est de choquer et d’intimider, de déranger les gens », a déclaré un responsable du Département d’État au fait du plan Guantanamo à Politico. « Mais nous sommes des alliés », a ajouté cette personne sous couvert d’anonymat.
La base militaire américaine de Guantanamo Bay détient depuis des années des suspects de terrorisme arrêtés après les attentats du 11 septembre.
L’administration Trump a utilisé cette installation, située sur le territoire cubain mais accueillant depuis longtemps une base navale américaine, pour détenir des migrants en attente d’expulsion.
Source : Romania Journal.ro
