Les syndicats de l’éducation ont annoncé lundi, après une rencontre avec le Premier ministre Ilie Bolojan, qu’ils boycotteraient la rentrée scolaire pour protester contre les mesures du gouvernement visant à réduire le déficit budgétaire.
Ils affirment avoir expliqué au chef du gouvernement que l’augmentation du nombre d’heures d’enseignement et la fusion de certaines écoles auraient des « effets négatifs », sans parvenir à infléchir sa position.
« Nous avons eu une discussion d’une heure et demie avec le Premier ministre de Roumanie. Malheureusement, tous nos arguments concernant les effets des mesures prises par le gouvernement Bolojan ont été entendus, mais nous n’avons reçu aucun engagement de sa part à les reconsidérer », a déclaré lundi Simion Hăncescu, président de la Fédération des syndicats libres de l’éducation (FSLI), à la sortie des discussions au siège du gouvernement.
Il a ajouté : « Nous avons examiné chaque mesure séparément – augmentation des heures d’enseignement, hausse du nombre d’élèves par classe, baisse du taux horaire – et démontré que toutes auront des effets négatifs pour les collègues comme pour les élèves. »
Le syndicaliste a toutefois constaté que le Premier ministre n’avait pas compris leurs inquiétudes. « Faute de concret, nous ne pouvons que dire que les protestations continueront et s’amplifieront après la rentrée. J’ai demandé au Premier ministre une analyse plus approfondie, en l’avertissant que la prochaine année scolaire sera chaotique car, je le répète, il y aura de vastes actions de protestation », a poursuivi Hăncescu.
« L’école ne commencera pas le 8 septembre »
Marius Nistor, président de la Fédération des syndicats de l’éducation “Spiru Haret”, a également évoqué le boycott et les manifestations.
« Quand les représentants du gouvernement ne veulent pas écouter ou comprendre ces messages, il est clairement de notre devoir moral de poursuivre ces actions. Les protestations continueront devant le ministère de l’Éducation, s’étendront devant le bâtiment du gouvernement, et le 8 septembre, l’école ne commencera pas. Nous boycotterons la rentrée scolaire », a déclaré Marius Nistor.
« En d’autres termes, l’année scolaire commencera ici, devant le gouvernement et le palais de Cotroceni. On ne peut pas traiter l’éducation comme de la comptabilité. D’autres pays européens en crise n’ont pas touché à deux systèmes essentiels : l’éducation et la santé. Nous devrions prendre exemple sur eux », a-t-il ajouté.
Neuf jours de manifestations
Les syndicats de l’éducation ont repris lundi matin leurs protestations devant le ministère de l’Éducation et de la Recherche, dénonçant les dispositions de la « loi Bolojan ». Les manifestants, au neuvième jour de mobilisation, réclament la démission du ministre de l’Éducation, Daniel David.
Ils appellent également le maire de Bucarest, Nicușor Dan, à intervenir pour stopper les mesures prévues par la loi n° 141/2025.
Parmi les mesures contestées figurent l’augmentation de deux heures hebdomadaires d’enseignement, la réduction du taux horaire et la fusion des petites écoles. Les syndicats préviennent que ces changements entraîneront des suppressions de postes, une baisse de la qualité de l’enseignement et une crise sans précédent dans le système.
Initialement prévues jusqu’au 6 août, les piquets quotidiens se sont poursuivis les 7, 8 et 11 août. Le 8 septembre, jour de rentrée, une manifestation nationale est prévue à Bucarest, avec plus de 30 000 participants attendus.
Hăncescu a également indiqué que les syndicats consulteraient les enseignants à l’échelle nationale pour décider d’un éventuel appel à la grève générale après la rentrée.
Source : Romania Journal.ro
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