Un séisme d'une magnitude de 5,3 sur l'échelle de Richter a eu lieu à 2h11, samedi, dans la région de Vrâncea (est). De puissantes secousses ont été ressenties à Bucarest. Si aucun dégât matériel ou humain n'a été enregistré, les autorités ont avoué être incapables de faire face à une situation d'urgence de ce type.
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Les murs ont tremblé suffisamment pour rappeler des très mauvais souvenirs aux Bucarestois, samedi matin, alors que la ville était endormie. ''Les secousses m'ont réveillée, mais au début, je croyais qu'un voisin s'était mis à taper sur les murs, explique Anca, une jeune Bucarestoise qui vit dans le quartier de Pandurii. A l'entrée, les clefs ont bougé faisant un bruit métallique effrayant.''
D'abord annoncé à 5,6 degrés, la magnitude du tremblement de terre a été revue à 5,3 degrés par l'Institut national de physique de la terre (INFP). Le séisme a par ailleurs été ressenti jusqu'à Craiova dans le sud et à Suceava dans le nord-est de la Roumanie, ainsi qu'en Moldavie. Mais selon le ministère du Développement régional, Bucarest est la métropole la plus exposée du sud-est de l'Europe en cas de séisme. Quelque 183 immeubles sont inscris dans la catégorie de risque la plus élevée et représentent un danger public, selon les classifications officielles. Et 173 autres bâtiments présentent de sérieux doutes quant à leur résistance en cas de tremblement de terre important. Dans une carte des quartiers les plus exposés à des dégâts matériels, faite par le quotidien en ligne Gândul.info, il ressort que le nord (Otopeni, pia?a Presei Libere et B?neasa) et l'est (Pantelimon) de la capitale seraient les zones les plus touchées par les secousses, le sud étant considéré comme la zone la plus préservée.
Les autorités ne sont pas prêtes
Après l'incendie tragique de la discothèque Collectiv, qui a couté la vie à une soixantaine de personnes en octobre dernier, les autorités ont accentué les normes liées à la sécurité publique dans les bâtiments à risque. Mais l'absence d'une politique forte dans ce domaine durant ces vingt dernières années rend l'ampleur du travail titanesque. En effet, sur les 2.575 bâtiments expertisés depuis 1990, seulement 75 ont été consolidés, alors que le nombre de ceux qui ont été considérés comme sûrs est de 145. Dans ces conditions, un tremblement de 7,6 degrés sur l'échelle de Richter, comme celui enregistré en 1977, aurait des effets désastreux. D'autant plus que les autorités ne sont pas prêtes. L'Inspectorat général pour les situations d'urgences, censé être en première ligne lors d'une catastrophe de ce genre, a déjà averti que le niveau d'équipement de ses équipes était largement insuffisant. Le chef du Corps de contrôle du Premier ministre, Valentin Mircea, a d'ailleurs été clair sur le sujet. Une heure après le séisme de ce samedi, il a publié le commentaire suivant sur son compte facebook : ''Si ce tremblement de terre avait été un exercice de préparation pour un séisme plus important, il aurait complètement échoué dans ces deux aspects élémentaires : l'information du public et la coordination rapide de la réaction''. Heureusement, aucun dégât matériel et humain n'est à déplorer cette fois-ci.
Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com/Bucarest) Lundi 26 septembre 2016