La Roumanie commémorait hier un tragique anniversaire: les 30 ans du tremblement de terre du 4 mars 1977. Le séisme, d'une force de 7,6 sur l'échelle de Richter, avait provoqué la mort de 1.570 personnes et la destruction de quartiers entiers à Bucarest
Moins d'une dizaine de bâtiments ont été consolidés dans la capitale, alors que 125 sur 600 sont considérés à très haut risque sismique. (Photo: antena3)
Située à cheval sur les plaques tectoniques russe, africaine et européenne, la Roumanie est un pays à haut risque sismique, frappé par un tremblement de terre majeur en moyenne une fois tous les?. 30 ans. L'épicentre de ces secousses se situe dans la région de Vrancea (à l'est du pays). En mémoire à la catastrophe de 1977, l'Institut national des sciences de la terre (INFP) a dispensé ces jours-ci plusieurs conférences d'informations sur la prévention des séismes. La préfecture de Bucarest et l'inspectorat pour les situations d'urgence ont également organisé vendredi une simulation d'intervention en cas de tremblement de terre dans la rue Franceza. Depuis le séisme de1977, la construction des bâtiments respecte les normes sismiques. Mais plus de la moitié des logements roumains ont été construits avant 1977 et une majorité ne supporterait pas un nouveau séisme de grande magnitude. Nicolae Ceaucescu avait commencé à consolider les maisons endommagées, il a arrêté par manque d'argent. Et aujourd'hui, si le gouvernement, avec l'aide notamment de la Banque mondiale, a lancé un vaste programme de consolidation des immeubles, les travaux sont gigantesques, plus de 3.000 bâtiments restent à consolider dans tout le pays, dont environ 600 à Bucarest.
Un séisme tous les six mois
Récemment des secousses importantes ont eu lieu en 1986, 1990, 1996 et 2004. La dernière, le 27 octobre 2004, avait atteint une magnitude de 6 sur l'échelle de Richter, sans provoquer toutefois de victime ni de dégât matériel majeur. "En 1977, les gens n'étaient pas préparés, ils n'avaient pas accès à l'information sur les risques sismiques', explique Constantin Ionescu, chercheur à l'INFP. "Depuis, il y a eu 100 tremblements de terre de moindre ampleur, soit environ un tous les six mois". Andrei Chiliman, le maire du secteur 1, se rappelle de celui de 1977: "Une minute et 12 secondes, c'est extrêmement long lorsque vous perdez l'équilibre dans une maison qui bouge sous vos pieds. Les lampes du plafond tournaient à une vitesse extraordinaire. Nous avons coupé le gaz et sommes sortis dans la rue. Beaucoup de maisons s'étaient écroulées. Il n'y avait plus d'électricité, ni de téléphone. Dans les blocs où les meubles n'étaient pas attachés, ils étaient tombés sur les habitants. Nous avons perdu beaucoup d'amis".
Marianne RIGAUX. (www.lepetitjournal.com - Bucarest) lundi 5 mars 2007
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