Lundi, lors de la première réunion présidée par le président Nicușor Dan, les membres du Conseil suprême de défense nationale (CSAT) ont décidé que le gouvernement mettra en place un cadre juridique pour intensifier la lutte contre l’évasion fiscale, ce qui inclut également l’accélération de la numérisation du système fiscal. Le CSAT a également abordé la guerre en Ukraine, réaffirmant la position de la Roumanie selon laquelle des négociations de paix « ne peuvent avoir lieu sans l’Ukraine et l’Union européenne ». Deux scénarios concernant la situation de la mine de Praid ont également été discutés.


Le premier sujet abordé lors de la réunion du CSAT a été l’impact de l’évasion fiscale sur la sécurité économique de la Roumanie, selon un communiqué de presse du CSAT.
« Les membres du Conseil ont souligné que l’évasion fiscale reste une vulnérabilité majeure, affectant le budget de l’État, affaiblissant la capacité des institutions à fournir des services publics de qualité et créant une iniquité entre les contribuables. Le CSAT a conclu qu’une approche coordonnée et ferme est nécessaire de la part de toutes les institutions compétentes pour identifier et démanteler les réseaux d’évasion fiscale et de fraude », indique le communiqué.
Les membres ont convenu de plusieurs priorités immédiates : intensifier les contrôles, accélérer la numérisation du système fiscal et utiliser tous les outils juridiques pour recouvrer les dommages causés à l’État roumain.
« Une condition essentielle pour réussir la lutte contre l’évasion fiscale est la création d’un cadre réglementaire et de contrôle cohérent et bien structuré, avec des mécanismes d’intervention concrets pour les institutions compétentes, ainsi que des normes d’intégrité professionnelle pour les employés. À cette fin, le gouvernement roumain, par l’intermédiaire des autorités publiques compétentes, prendra les mesures nécessaires pour promouvoir ce cadre réglementaire, y compris des dispositions relatives à la responsabilité pénale, visant à décourager tant l’évasion fiscale que les activités de facilitation », ajoute le communiqué.
Position de la Roumanie sur la guerre en Ukraine
Lors de la réunion de ce jour, les membres du CSAT ont également examiné et approuvé la mise à disposition des forces armées roumaines pour des missions et opérations à l’étranger en 2026. Un autre point abordé concernait l’évolution de la guerre illégale et non provoquée lancée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine. La situation militaire et l’état des négociations ont été analysés à la lumière de leurs implications pour la Roumanie.
« En tant qu’État voisin, mais aussi allié de l’OTAN et membre de l’UE, la Roumanie a un intérêt direct dans la sécurité de l’Ukraine, qui a un impact majeur sur la sécurité régionale et européenne. Notre pays soutient les efforts des États-Unis pour mettre fin au conflit armé et condamne l’absence de volonté politique de Moscou en faveur de la paix, ainsi que son refus d’accepter un cessez-le-feu total, immédiat et inconditionnel. Aux côtés des autres États membres de l’UE et de l’OTAN, la Roumanie continuera de soutenir l’Ukraine dans la défense de sa souveraineté », a déclaré le CSAT.
« Il est dans notre intérêt national que la guerre prenne fin par une paix juste et durable, établissant des garanties solides pour dissuader toute agression future de la Russie et contribuant à la sécurité de la zone euro-atlantique, y compris la région de la mer Noire. Ainsi, compte tenu de l’importance d’un futur règlement de paix en Ukraine, la contribution de la Roumanie aux discussions visant à parvenir à une paix équitable, complète et durable a été abordée. Les membres du CSAT ont souligné que des négociations ne peuvent avoir lieu sans l’Ukraine et l’Union européenne, et qu’une paix stable doit exclure fermement toute tentative de la Russie de diviser l’Europe en zones d’influence », ajoute le communiqué.
Rapport 2024 de la DNSC
Le Conseil a également examiné et approuvé le rapport d’activité 2024 de la Direction nationale de la cybersécurité (DNSC).
« L’année dernière, le niveau global des menaces cybernétiques en Roumanie a été élevé. Dans un environnement numérique instable et imprévisible, l’activité de la Direction et sa capacité d’adaptation aux défis et fluctuations provenant de multiples sources ont été évaluées. Des données concrètes sur les menaces actuelles — incidents, vulnérabilités critiques, risques de sécurité — ont été présentées, ainsi que l’état des objectifs et priorités de la Direction pour 2024 », indique le communiqué.
Deux scénarios pour la mine de Praid
Les membres du CSAT ont évalué deux scénarios concernant l’avenir de la mine de sel de Praid — l’un visant à réhabiliter l’ancienne mine, l’autre à construire une nouvelle mine pour les visiteurs ainsi qu’une nouvelle mine de production, selon l’Administration présidentielle.
« La situation grave de la mine de sel de Praid, un élément important de l’infrastructure stratégique et économique de la Roumanie, a également été débattue. Des rapports du ministère de l’Intérieur, du ministère de l’Économie, de la Numérisation, de l’Entrepreneuriat et du Tourisme, ainsi que du ministère de l’Environnement, des Eaux et des Forêts ont été analysés concernant les incidents récents et les vulnérabilités potentielles en matière de sécurité publique, de fonctionnement des équipements, et de conformité aux réglementations environnementales et d’exploitation.
La mine de sel de Praid n’est pas seulement un objectif économique, mais aussi un site à fort impact social et touristique. Garantir son exploitation en toute sécurité est essentiel pour protéger les employés, la communauté locale et les ressources naturelles. Dans ce contexte, le CSAT a évalué deux scénarios : la réhabilitation de l’ancienne mine ou la construction d’une nouvelle mine pour les visiteurs ainsi qu’une nouvelle unité de production », conclut le communiqué.
D’autres questions d’actualité liées à la sécurité nationale ont également été abordées au cours de la réunion.
Source : Romania Journal.ro
