Des centaines de participants venus de toute la capitale ont profité d’une semaine de films et de discussions lors de la première édition des Films de Cannes à Bucarest par quartier. Du 25 au 31 octobre, les films et ateliers du festival ont captivé le public dans cinq quartiers de la ville, mettant en lumière des thèmes pertinents et actuels étroitement liés aux projections proposées.
Un parcours cinématographique au-delà des espaces de cinéma traditionnels
Pour la première fois, des films primés de Cannes et de Berlin ont été présentés directement dans les quartiers de Bucarest. De la salle de cinéma de l’UNATC dans le 2e arrondissement et du Cineplexx Titan dans le 3e arrondissement, à Kultur21 dans le 5e arrondissement et au Teatrul Masca dans le 6e arrondissement, Les Films de Cannes à Bucarest par quartier ont exploré des thèmes profondément ancrés dans la réalité contemporaine, tels que la santé mentale, l’identité culturelle et la beauté de l’unicité dans un monde de normes imposées. Chaque projection était suivie d’un atelier thématique conçu pour connecter le public aux sujets abordés dans les films.
Dialogues sur la santé mentale, la culture indienne et l’histoire coloniale
L’atelier au Cinema Hall de l’UNATC s’est concentré sur la déstigmatisation des troubles de santé mentale, inspiré par Averroès & Rosa Parks, un documentaire de Nicolas Philibert. Le film illustre comment, malgré un système de santé surchargé, les personnes atteintes de maladies mentales peuvent retrouver une place dans la société. La projection et l’atelier, animés par la psychothérapeute Cosmina Ciobanu, ont attiré non seulement des jeunes et des lycéens des quartiers voisins mais aussi des professionnels de la santé mentale, favorisant une atmosphère ouverte et empathique autour des questions délicates de la santé mentale.
La projection de All We Imagine as Light, lauréat du Grand Prix à Cannes 2024, a été accompagnée d’une introduction vidéo de la réalisatrice Payal Kapadia, qui a donné au public du Teatrul Masca un aperçu de son film et de la culture indienne. L’atelier suivant a plongé dans le symbolisme et la complexité du cinéma indien, ajoutant une couche d’authenticité culturelle à la soirée.
Au Centre national de la danse et à Kultur21, les discussions ont porté sur l’impact de l’histoire coloniale sur l’art et l’identité, suscité par Dahomey, un film de Mati Diop qui a remporté l’Ours d’or à la Berlinale 2024. Dans des ateliers animés par Maria Munteanu, coordinatrice de l’exposition et historienne de l’art, les participants ont réfléchi à la manière dont l’histoire des siècles passés continue d’influencer la culture contemporaine et les perspectives sur le patrimoine artistique.
Les défis de la beauté et de l’authenticité au milieu des normes sociétales
Au Cineplexx Titan, Diamant Brut d’Agathe Riedinger a ouvert un dialogue sur les pressions des normes de beauté et les aspirations de la jeune génération. Dans un atelier animé par Roxana Calin, psychologue clinicienne et psychothérapeute intégrative, le public a été encouragé à regarder au-delà de la surface et à réfléchir à la manière dont les médias façonnent la perception de soi et les valeurs personnelles.
Rapprocher la culture cinématographique de la communauté
Pour de nombreux lieux de projection, dont Kultur21, cet événement était une première. Les films et les discussions ont facilité de nouvelles connexions culturelles au sein des communautés et ont contribué à favoriser un dialogue accessible et authentique. Les Films de Cannes à Bucarest par quartier étaient plus qu’un événement cinématographique ; c’était une occasion d’introspection et d’échange d’idées, mettant en valeur le pouvoir du cinéma pour cultiver l’empathie et la compréhension.
source : Romania Journal.ro