Des employés de l’ANAF, du Trésor, de la Direction nationale antifraude et du ministère des Finances ont organisé mardi, pour la deuxième journée consécutive, une protestation spontanée contre la réduction des primes, selon le syndicat Finanțe Sed Lex. Des images diffusées par Digi24 ont montré des dizaines d’employés se dirigeant vers le bureau du ministre.


Des dizaines d’employés du ministère des Finances protestent spontanément mardi contre des mesures fiscales qu’ils estiment désavantageuses. Selon les images de Digi24, les employés se sont rassemblés devant le bureau du ministre Alexandru Nazare, qui est sorti pour leur parler.
Ils se sont également plaints de dysfonctionnements dans les applications des systèmes du ministère et ont averti que si les mesures fiscales — telles que la réduction des primes dans le secteur public — ne sont pas annulées, ils refuseront de travailler.
Le syndicat Finanțe Sed Lex a également publié sur Facebook des photos montrant plusieurs employés des finances manifestant spontanément mardi contre ces mêmes mesures fiscales.
Il s’agit de la deuxième journée de protestation des employés des finances, après que, lundi, plusieurs antennes de l’Agence nationale de l’administration fiscale ont protesté spontanément devant leurs institutions contre la réduction de plusieurs primes.
Les protestations interviennent alors que le Premier ministre Ilie Bolojan doit présenter cette semaine des mesures pour rétablir l’équilibre budgétaire, l’une des cibles étant la réduction des primes accordées au personnel du secteur public.
Les greffiers protestent également
Une protestation spontanée a débuté mardi matin dans les tribunaux et les parquets de la capitale, en signe de révolte contre l’ordonnance d’urgence qui limite à 300 lei brut/mois la majoration pour conditions de travail difficiles, nocives ou dangereuses, ont annoncé les représentants du Syndicat national du registre judiciaire dicastérial. Les greffiers menacent de bloquer l’activité à l’échelle nationale si le gouvernement ne revient pas sur sa décision. Une délégation du SNGJ dicastérial attend une rencontre avec le ministre de la Justice. Les manifestants devant la Cour d’appel de Bucarest se dirigent vers le ministère de la Justice.
Le Syndicat national du registre judiciaire dicastérial (SNGJD) précise que cette prime pour conditions difficiles et nocives était accordée sur la base de rapports d’expertise émis par les directions de santé publique. La limiter à 300 lei brut/mois « affecte directement la dignité, la santé, la sécurité de l’emploi et la sûreté de ceux qui assurent le fonctionnement quotidien des tribunaux et parquets ainsi que le bon déroulement de la justice », affirment les syndicalistes. Ils annoncent refuser de tolérer « le traitement injuste et le mépris des autorités à l’égard des conditions de travail réelles » et critiquent l’adoption de cette décision sans consultation préalable.
Les greffiers annoncent également une première mesure prise suite à l’adoption de l’ordonnance : le refus d’effectuer des heures supplémentaires.
« En l’absence d’une réponse rapide et raisonnable du gouvernement, les employés des tribunaux et parquets adopteront immédiatement la mesure du refus des heures supplémentaires. Cela aura des effets directs et prévisibles sur l’activité des tribunaux : retard dans la rédaction et la communication des actes de procédure ; allongement des délais procéduraux ; reports successifs des audiences. Nous estimons un retard moyen dans l’acte de justice de 4 à 8 mois, selon le volume des dossiers et le taux d’occupation des tribunaux », indique le SNGJ.
Les syndicalistes annoncent que si leurs revendications sont ignorées par le gouvernement, les actions de protestation s’étendront à tout le pays, avec la menace de « suspendre l’activité dans les tribunaux et les parquets ».
Protestation des employés de la gestion de l’eau
Des centaines d’employés des systèmes de gestion de l’eau de Vrancea, Bacău et Gorj, rattachés à l’Administration nationale des eaux roumaines, ont entamé mardi des protestations spontanées avec interruption d’activité pendant deux heures, en réaction à la réduction de la prime pour conditions nocives à un maximum de 300 lei brut. « Cette prime n’est pas un privilège, mais une compensation minimale pour les risques réels et permanents auxquels le personnel est exposé », déclarent-ils dans une lettre de protestation adressée au ministère de l’Environnement. Sa suppression entraînerait, selon eux, des pertes annuelles allant de 7 000 à plus de 10 000 lei brut.
Les employés ont affiché sur la porte d’entrée de l’institution les salaires jugés par certains comme « déraisonnables », selon la NBS, tandis qu’en parallèle le syndicat a adressé une lettre de protestation au ministère de l’Environnement.
Le projet de plafonnement des primes pour conditions nocives adopté
Le projet d’ordonnance d’urgence plafonnant la prime pour conditions nocives pour les employés du secteur public et réduisant le nombre de jours de congés supplémentaires a été adopté lundi par le gouvernement.
Dans la version finale de l’ordonnance, le plafond est fixé à 300 lei brut, mais le nombre de jours de congés supplémentaires accordés à ceux bénéficiant de la prime est réduit de moins que prévu initialement.
De plus, les congés supplémentaires accordés pour travail dans des conditions spéciales seront désormais compris entre 3 et 5 jours ouvrables, contre 5 à 10 auparavant.
« Ces mesures ont été prises par nécessité de mener une politique budgétaire prudente, afin d’assurer la soutenabilité fiscale à moyen et long terme, ainsi que pour corriger le déficit budgétaire excessif. Les mesures entreront en vigueur le 1er juillet 2025 et s’appliqueront jusqu’au 31 décembre 2026 », précise la source citée.
Daniel David : « Le Premier ministre a ma démission sur son bureau. On ne licencie pas dans l’éducation et la recherche »
Le ministre de l’Éducation, Daniel David, a déclaré que, quelles que soient les mesures adoptées dans d’autres secteurs, il a demandé que personne ne soit licencié dans l’éducation et la recherche et que les salaires ne soient pas réduits.
« Le Premier ministre a ma démission sur son bureau », a ajouté le ministre.
« J’ai dit très clairement, et le Premier ministre le sait, qu’il a ma démission sur son bureau : j’ai affirmé qu’à court terme, quelles que soient les mesures envisagées, on ne licencie pas dans l’éducation et la recherche. Dans d’autres systèmes, on parle de licenciements. De plus, on ne touche pas aux salaires. Je ne parle pas des revenus, je le répète, nous parlons des salaires », a déclaré Daniel David, lundi soir.
Selon lui, à moyen terme, dans la loi salariale unitaire, « il faut partir du principe que le salaire brut moyen dans l’économie doit être le point de départ pour un enseignant débutant, et à partir de là, on discute du reste ».
« À long terme, malgré la crise, la classe politique a accepté ces engagements à ma demande : en 2030, nous ne nous contenterons plus de 15 % du budget général consolidé pour l’éducation et 1 % du PIB pour la recherche, mais nous nous en rapprochons progressivement et mettons cela en œuvre. J’invite tout le monde — élèves, étudiants, enseignants — je sais que c’est difficile pour eux, car quand on perd quelque chose, on ne peut pas être satisfait, mais nous avons la possibilité de définir les bons mécanismes », a expliqué le ministre de l’Éducation.
Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait ressenti le besoin de dire que sa démission était sur le bureau du Premier ministre, Daniel David a répondu : « Le Premier ministre sait très bien ce que nous avons discuté au moment de ma prise de fonction. »
« J’ai compris que l’analyse technico-financière a mis en évidence certaines anomalies dans le domaine de l’éducation. J’ai dit oui, nous allons les normaliser, mais je ne peux pas m’écarter de deux principes : la rationalité, c’est-à-dire les pratiques européennes, et le principe de la décence, dans les limites de ce que nous pouvons nous permettre. À court terme, dans l’éducation et la recherche, je ne pense pas que nous puissions nous permettre de licencier ou même d’envisager des baisses de salaires », a-t-il conclu.
source : romania journal.ro







